samedi 3 juillet 2010

Sangria, brushetta et jeux

Enfin, pas besoin de consulter son calendrier pour se rappeler que l'été est là. Toute une fin de semaine de beau temps et de chaleur. Enfin... Après quelques jours de congé, après une excellente nuit de sommeil, je me sentais d'attaque pour affronter les mauvaises herbes de mes platebandes.

Je n'aime pas jardiner. Il n'y a rien à faire, je déteste. Je crois que c'est la sensation d'être à quatre pattes, penchée, les mains gantées dans la terre salle. Sauf que j'aime quand la platebande est belle. Alors, parfois, je suis bien obligée de m'y mettre. J'ai aussi tondu la pelouse et enlevé les mauvaises herbes (encore elles) qui avaient poussé dans les craques du patio. J'y ai laissé quelques ongles.

Mon fils a été invité à une fête chez un ami de l'autre côté de la rue. C'était très spontané comme invitation. Il est parti à 14 heures, il est revenu passé 20 heures.

Une copine est venue à la maison. Toutes les deux, inspirées par la chaleur et le soleil, avons eu envie de sangria. Elle est arrivée chargée de sacs, elle a apporté les ingrédients pour faire la sangria, deux belles brochettes de poulet, des chips, de la trempette. J'avais fait des brushetta.

On a bu et grignoté en jouant à des jeux. À Yathzee, au Skip Bo et au Rummy. Comme deux vieilles filles qui boivent en jouant au bridge... Mais en beaucoup plus drôle. C'est peut-être quétaine les jeux de société, mais j'aime ça moi! Et mon amie aussi.

Ça fait du bien une journée comme celle-ci. Une journée où l'on a travaillé sans s'épuiser et où l'on se paie des petits instants de joies.

Si je devais rejouer cette journée, elle serait exactement pareille. Je n'y changerais absolument rien.

2 commentaires:

Beaudelaire a dit…

Tu as tondu la piscine?? Hum... Ça n'a pas dû être facile.... LOL!!!

Raphaël Zacharie de IZARRA a dit…

LES VIEILLES FILLES

J'aime les vieilles filles. Et lorsqu'elles sont laides, c'est encore mieux.

Les vieilles filles laides, acariâtre, bigotes ont les charmes baroques et amers des bières irlandaises. Ces amantes sauvages sont des crabes difficiles à consommer : il faut savoir se frayer un chemin âpre et divin entre leurs pinces osseuses. Quand les vieilles filles sourient, elles grimacent. Quand elles prient, elles blasphèment. Quand elles aiment, elles maudissent. Leurs plaisirs sont une soupe vengeresse qui les maintient en vie. Elles raffolent de leur potage de fiel et d'épines. Tantôt glacé, tantôt brûlant, elles avalent d'un trait leur bol de passions fermentées. Les vieilles filles sont perverses. C'est leur jardin secret à elles, bien que nul n'ignore leurs vices.

Les vieilles filles sont des amantes recherchées : les esthètes savent apprécier ces sorcières d'alcôve. Comme des champignons vénéneux, elles anesthésient les coeurs, enchantent les pensées, remuent les âmes, troublent les sangs. Leur poison est un régal pour le sybarite.

L'hypocrisie, c'est leur vertu. La médisance leur tient lieu de bénédiction. La méchanceté est leur coquetterie. Le mensonge, c'est leur parole donnée. Elles ne rateraient pour rien au monde une messe, leur cher curé étant leur pire ennemi. Le Diable n'est jamais loin d'elles, qui prend les traits de leur jolie voisine de palier, du simple passant ou de l'authentique Vertu (celle qui les effraie tant). Elles épient le monde derrière leurs petits carreaux impeccablement lustrés. Elles adorent les enfants, se délectant à l'idée d'étouffer leurs rires. Mais surtout, elles ne résistent pas à leur péché mignon : faire la conversation avec les belles femmes. Vengeance subtile que de s'afficher en flatteuses compagnies tout en se sachant fielleuses, sèches, austères... C'est qu'elles portent le chignon comme une couronne : là éclate leur orgueil de frustrées.

Oui, j'aime les vieilles filles laides et méchantes. A l'opposé des belles femmes heureuses et épanouies, les vieilles filles laides et méchantes portent en elles des rêves désespérés, et leurs cauchemars ressemblent à des cris de chouette dans la nuit. Trésors dérisoires et magnifiques, à la mesure de leur infinie détresse. Contrairement aux femmes belles et heureuses, elles ont bien plus de raisons de m'aimer et de me haïr, de m'adorer et de me maudire, de lire et de relire ces mots en forme d'hommage, inlassablement, désespérément, infiniment.

Raphaël Zacharie de IZARRA