dimanche 30 septembre 2012

Semaine chargée mais pleine de bonnes nouvelles

La semaine a été...  je ne sais même pas si je peux trouver un mot la qualifiant.  Pleine de promesses peut-être?

J'ai enfin du plaisir au bureau.  Ça a commencé au début de l'été avec mes nouveaux projets, puis à mon retour de vacances, ça a été comme si je retrouvais la Stéphanie d'il y a un an.  Les choses bougent, je suis occupée.  J'ai une nouvelle patronne depuis deux semaines et elle me pousse beaucoup, elle est très exigeante et j'aime ça.  Elle a su secouer quelques dossiers qui s'empoussiéraient au bas des piles et tout d'un coup, le travail que je faisais avant renaît.  Il y a plein de portes qui s'ouvrent et je cherche les heures pour faire tout ce que j'ai à faire.  C'est comme ça que j'aime le bureau.  J'arrive à la maison fatiguée, mais souriante. 

C'est certain que mon poste n'est pas assuré.  Je suis encore en situation précaire, mais je suis malgré tout optimiste.  Je fais mes preuves comme gestionnaire et je pense que même si mon poste est aboli, je saurai trouver ma place ailleurs.  C'est en gros la discussion que j'ai eue avec ma patronne la semaine passée.  Puis jeudi, comme ça, sans que je m'y attende, on me demande si je suis intéressée à une affectation.  C'est pour un projet de TI, ce n'est pas mon domaine, mais ça serait intéressant.  J'ai une rencontre demain matin pour en savoir plus.  Je ne pense pas que j'accepterai, le timing n'est pas bon et il y a trop de choses qui se brassent dans mon unité.  Mais peu importe, ça fait plaisir. 

Et puis, il y a eu ce rendez-vous chez le médecin jeudi.  Bien sûr, ça m'a stressée et gardée éveillée une partie de la nuit, mais le changement de médicament semble être positif.  Ça fonctionne!  Il faudra augmenter un peu la dose cette semaine, mais ma sauterelle est plus concentrée, organisée, moins hyperstimulée par tout autour de lui.  Je le trouve même moins anxieux.  Pourtant, ce n'est pas supposé avoir d'effets sur l'anxiété, mais je me dis que peut-être, l'hyperstimulation l'augmentait.  Qui sait...  En tout cas, je suis heureuse d'avoir insisté, car le pédiatre ne semblait pas convaincu. 

En plus, le médecin a rédigé une lettre pour le Pavillon du Parc pour faire changer le code de priorité de mon fils.  Deux ans et son dossier n'a pas encore été traité...  Alors si ça peut aider.  J'ai appelé la travailleuse sociale vendredi, lui ai envoyé une copie de la lettre.  Elle semble confiante que ça aiderai.  Tout ça en plus des appels que ma soeur a fait les deux dernières semaines.  Le médecin va aussi appeler le pédopsychiatre de mon fils pour suggérer qu'il soit suivi par un psychoéducateur de l'hôpital  Pierre-Janet en attendant qu'il soit vu au Pavillon du Parc. 

Je me sens comme si je montais une pente raide depuis longtemps et que depuis deux semaines, pleine de personnes m'avaient donné quelques bonnes poussées pour m'aider.  Maintenant, j'ai pris mon élan et c'est beaucoup plus facile de mettre un pied devant l'autre.  Laissez-moi vous dire que ça fait du bien!  :)

vendredi 28 septembre 2012

Je ne dors pas

4:49... Je suis réveillée depuis près de deux heures. Je sais que mon réveil va sonner dans 41 minutes et que ma nuit aura été bien courte.
Qu'est-ce qui m'empêche de dormir? Deux choses.
La première, ma sauterelle. Demain, il changera de molécule pour traiter son TDAH. Le médecin a accepté hier d'essayer autre chose. Il n'est pas bien convaincu - il croit que les difficultés de concentration en classe sont plutôt dues à son anxiété qu'à une médication inefficace. J'en suis moins certaine. Je pense que son anxiété en classe est due à sa difficulté à se concentrer. On essaie, on verra.
Sauf qu'un nouveau médicament signifie un nouveau dosage. Je risque donc d'envoyer mon fils à l'école dans quelques heures avec une dose insuffisante pour l'aider à passer au travers de sa journée. Quelle sorte de journée va-t-il passer?
Et je sens qu'il est inquiet aussi. Il ne dort pas lui non plus. Je l'entends se retourner dans son lit.
Et il y a autre chose.
Hier après-midi, j'ai reçu un courriel demandant si je serais intéressée par une affectation de deux ans pour travailler à l'implantation d'une initiative à travers le gouvernement du Canada. Cette initiative est une priorité gouvernementale et le projet m'intéresse.
Mais voilà, le timing n'est pas bon! Je travaille déjà sur un projet vraiment le fun. En même temps, j'apprends une nouvelle discipline et je démontre mes capacités à mes patrons. Ce projet se terminera dans six mois.
Mon poste où je travaille n'est pas encore assuré. Je pourrais facilement me retrouver devant rien dans 6 mois. Ou bien, je pourrais me voir offrir de nouvelles responsabilités au sein de ma division. L'autre poste est temporaire. C'est certain que dans deux ans, c'est fini. Alors quoi ensuite?
Je ne sais pas quoi faire. C'est certain qu'il me manque encore trop d'infos et que ce n'est pas demain que je prendrai décision, mais ça me tient éveillée...
Un jour à la fois n'est-ce pas?

mardi 18 septembre 2012

Garde partagée?

J'ai reçu un appel du père de mon fils ce soir.  Oui, oui, celui-là même qui, il y a un mois à peine, me demandait d'être payé pour s'occuper de son fils une journée pendant que j'allais à des funérailles. 

Eh bien, il semblerait que l'élection d'un gouvernement péquiste, même minoritaire, lui fasse très peur et qu'il ait réussi à convaincre sa copine de quitter Sherbrooke pour s'installer à Ottawa.  Vous aurez deviné qu'il est anglophone... 

Le prétexte est selon moi un peu ridicule, mais bon, qui suis-je pour juger ses convictions politiques?  Ce qui m'a dérangé dans la conversation, c'est plutôt la suite.

Il voudrait une garde partagée bien entendu.

Comprenez-moi, je n'ai rien contre les gardes partagées.  Lorsque les deux parents sont investis dans l'éducation de leur enfant et qu'ils travaillent ensemble...

Mais dans son cas...  Suis-je la seule à voir que ça n'a aucun bon sens?  Nous sommes séparés depuis près de sept ans et il ne s'est jamais occupé de son fils.  Même lorsqu'il habitait à Ottawa, il n'arrivait pas à respecter son engagement de le prendre une fin de semaine sur deux.  Alors à toutes les deux semaines? 

Et puis, est-ce que ce serait vraiment dans le meilleur intérêt de ma sauterelle?  Lui qui a besoin de routine, d'encadrement, de structure?  Comment son père pourrait-il l'aider à faire ses devoirs?  Il parle à peine le français...  Il a aussi de longues heures de travail et n'arrive souvent pas avant 18 heures 30. 

Il ne s'est jamais occupé de lui.  Il l'aime, il veut le voir, mais uniquement quand ça l'arrange. 

Au fond, je sais très bien quelles sont ses motivations.  Il ne veut plus payer de pension pour son fils; il doit même se dire qu'avec une garde partagée, c'est moi qui devrais lui donner des sous. 

Ça m'enrage.  Je sais qu'il n'a pas de chances réelles d'obtenir la garde.  Il faudrait qu'il soit capable de se payer un avocat.  Mais ça m'enrage quand même.  Depuis des années, je cours les spécialistes, les rendez-vous avec les orthos-ci, les ergos-ça, les psy, les docteurs.  Je rencontre la direction de l'école, l'enseignante, la TES.  Je reçois les appels au bureau quand il est en crise; je laisse tout tomber si je dois aller le chercher.  Je suis celle qui le berce et le calme lorsqu'il est en panique.  Je suis celle qui est revirée à l'envers lorsqu'il ne va pas bien.  Je suis celle qui fond en larmes quand je ne sais plus quoi faire et celle qui doit demander de l'aide à sa famille. 

En sept ans qu'a  vu son père de tout ça?  Dans la dernière année, mon fils est allé chez son père pendant six jours à Noël et sept jours cet été.  En plus de ça, son père est venu une fois en janvier, une fois en juin...  et c'est tout.  Il ne l'a jamais amené chez le dentiste, non, il n'a jamais eu à le tenir dans ses bras et à lui parler à deux pouces du visage pour qu'il se calme sur la chaise du dentiste.  Il ne l'a jamais bercé jusqu'aux petites heures du matin parce que rien d'autre ne calmait ses peurs.  Il n'a pas entendu son fils lui dire qu'il voulait mourir.  Il n'a pas non plus vu son fils attendre son père pendant des heures devant la fenêtre du salon un après-midi où son père a juste décidé de ne pas venir.  Et il ne voudrait pas non plus. 

Être parent, ça signifie savoir prendre des décisions pour le bien de son enfant et non pour son propre bien.  Ça m'enrage...  En abandonnant son enfant comme il l'a fait, on devrait pouvoir considérer qu'il a abandonné tous ses droits de père.

vendredi 14 septembre 2012

Viva mi familia!

Mardi soir, j'étais tellement découragée, tellement triste, défaite, épuisée.  J'ai utilisé la comparaison plusieurs fois, mais je me sentais comme ces petits chiens (vous savez ceux qui sont si petits qu'on se demande pourquoi leur propriétaire n'a pas acheté de chat à la place - ou même un cochon d'Inde) qu'on attache à une laisse, elle même attachée à un poteau.  Et ma laisse, je ne la sentais pas bien bien longue.  À chaque effort que je faisais pour m'éloigner, elle m'étouffais un peu plus pour me laissée épuisée de toujours chercher son souffle. 

Je ne le fais pas assez souvent; je choisis la plupart du temps de me replier sur moi même et de me cacher dans mon trou pour pleurer.  J'avoue que c'est ce qui est le plus facile.  Le lendemain, je vais mieux et je n'ai pas perdu la face.  Mais mardi, je ne pouvais pas le faire, je devais tendre la main vers quelqu'un - demander de l'aide.  Demander à quelqu'un d'autre de m'écouter et de me faire voir ma réalité.

J'ai pris le téléphone et j'ai appelé ma soeur.  J'adore ma soeur.  Nous sommes très différentes, mais pour elle comme pour moi, la famille, c'est sacré.  En plus, ma soeur a un diplôme en techniques d'éducation spécialisée.  Elle a travaillé avec les personnes handicapées, elle a travaillé dans des écoles avec des enfants à défis, elle travaille maintenant comme éducatrice dans sa propre garderie.  Elle est aussi mère de deux filles fantastiques. 

Enfants, nous passions notre temps à nous chicaner.  Elle était jalouse parce que j'étais la plus vieille, j'étais jalouse parce qu'elle était la plus jeune.  Mais la maternité nous a rapprochées.  En anglais, on dirait qu'elle a un personnalité de "no nonsense". 

Elle m'a écoutée, sans me juger.  Lorsque j'ai raccroché, je me sentais déjà mieux.  Je sentais que le sentiment que j'éprouvais était légitime, que j'avais le droit de me sentir ainsi. 

Le lendemain, elle a téléphoné au Pavillon du Parc (CRDI de l'Outaouais) où elle a travaillé longtemps.  Elle a demandé où était mon dossier et comment ça se faisait que j'étais encore en attente de services plus de deux ans après l'annonce du diagnostic de ma sauterelle.  Elle m'est revenue le soir-même avec des idées sur la façon de faire bouger le dossier plus vite.  C'est certain que j'aurais pu faire cet appel moi-même...  mais des fois, se battre est tellement épuisant.  Avoir à raconter la même histoire encore et encore, en essayant de retenir ses larmes parce qu'on n'en peut plus...  ça épuise, ça épuise. 

Puis hier, le téléphone sonne.  C'est ma mère...  Ma mère qui a parlé à ma soeur et qui sait que j'ai eu une soirée difficile.  Elle m'appelle et m'offre d'aller chercher mon fils à l'école de temps et temps et de le garder jusqu'au lendemain.  "Tu n'as pas besoin d'avoir une sortie de prévue pour me demander de garder tu sais!" 

Puis ma soeur qui rappelle un peu plus tard et qui m'annonce qu'elle va amener mon fils au camping en fin de semaine.  Et que son chum m'offre de prendre mon fils une fin de semaine sur deux pour remplacer la fin de semaine sur deux qu'il est supposé passer avec son père. 

Mardi, j'ai pleuré toute la soirée.  Il y avait cette laisse qui m'empêchait d'avancer.  Puis ce soir, je vois toutes ces personnes de ma famille qui sont venues me libérer, m'aider, m'aimer.  Le sentiment que j'ai depuis hier est tellement différent.  Je me sens privilégiée d'avoir une famille pareille sur laquelle je peux compter. 

mardi 11 septembre 2012

Culpabilité de maman

Je me sens moche, horrible, égoïste...  Mais je n'y peux rien, je me sens comme ça.  J'ai l'impression d'avoir une chaîne autour des pieds, une chaîne avec très peu de leste. 

Je reviens de la session d'inscription aux scouts.  C'est la première fois que j'inscris mon fils à une activité qui aura lieu un soir de semaine.  Il voulait faire du basket ou les scouts.  Je lui ai demandé de choisir car une c'est suffisant : il a déjà suffisamment de difficulté à fonctionner en soirée, à faire ses tâches et à étudier.  Il a réfléchi et a finalement choisi les scouts. 

Tout se passait bien jusque là.  Même chose lorsque nous sommes arrivés dans la salle même si au bout de 15 secondes il était accroché à mon bras comme si sa vie en dépendait.  On nous a donné le formulaire et la feuille explicative.  Et plus rien n'allait ensuite. 

Quand il a vu qu'il devrait partir deux fois pendant l'année pour une fin de semaine avec les Louveteaux, il a paniqué.  Les larmes ont coulé, la respiration s'est accélérée, les muscles sont devenus tout raides.  "Toute la nuit loin de toi?"  "Tout à coup que j'ai un accident?  Ou que toi tu as un accident et que tu ne peux pas venir me chercher?"  Rien à faire, il ne se calmait pas.  J'ai bien failli prendre ma feuille de papier, me lever et partir.  Laisser tomber les scouts et choisir le basket. 

Qu'est-ce que je suis supposée faire?  D'un côté, je sens que sa peur est réelle, qu'il est vraiment anxieux.  De l'autre, c'est ma job de parent de lui apprendre à être indépendant, à surmonter ses peurs, à expérimenter de nouvelles choses.  Et il y a moi aussi.  Juste d'écrire ça me rend malade...  Mais est-ce que j'ai le droit d'exister au-delà de mon rôle de mère?  Je voudrais prendre un cour, ou juste aller magasiner, prendre un café sans lui une fois de temps en temps.  Avoir un soir par semaine de libre, un tout petit deux heures, pour moi...

Donc, je suis là, assise à une table avec un grand garçon de neuf ans assis sur mes genoux qui pleure et qui panique.  Il y a plein d'autres enfants autour qui crient et jouent.  Je ne me suis pas levée, je l'ai calmé.  On a respiré profondément ensemble et quand la crise a passé, j'ai raisonné avec lui.  Je lui ai parlé de l'expérience, du fait qu'il serait avec des animateurs qu'il connait, d'autres enfants qu'il connait aussi.  Que la sortie n'était pas la semaine prochaine, qu'il aurait le temps de se préparer.  Ça a marché.  Il a admis avoir peur, mais qu'il serait capable de surmonter cette peur. 

Oufff.  J'étais convaincue d'avoir réussi.  Comme je me trompais.  Une fois les chèques et le formulaire remis, il a appris que les rencontres étaient tous les lundis et duraient deux heures.  Je ne comprends pas pourquoi il a fait une crise pour ça.  Il ne voulait pas que moi, je fasse autre chose pendant ce deux heures. C'est comme s'il avait constamment besoin de savoir où je suis précisément et ce que je fais à chaque instant. 

C'est lourd...  C'est très lourd.  Il a presque dix ans.  Je voudrais qu'il aille chez ses amis jouer, qu'il les invite ici, qu'il fasse du vélo comme tous les autres enfants du quartier.  J'ai finalement trouvé quelqu'un dans mon quartier qui pourrait le garder de temps en temps.  La fille d'une amie qui habite tout près.  On ne parle pas de journées complètes pour le moment, mais bien d'une heure ou deux.  Pour me donner la chance de m'inscrire à un gym par exemple.  J'aimerais tellement ça.  Mais à chaque fois que je lui en parle, c'est la panique.  Qu'est-ce que je suis supposée faire?

Il est assis sur l'autre sofa à côté de moi en ce moment.  Il me demande dans combien de temps, dans combien de mots j'aurai fini parce qu'il veut venir s'asseoir sur moi pour le reste de la soirée.  Je sais que quand il ira se coucher, il va me demander à quelle heure je vais me coucher et qui si j'ai le malheur d'ouvrir la porte d'entrée une fois qu'il sera couché, je le verrai descendre en courant pour s'assurer que je suis encore dans la maison. 

D'où lui vient cette peur?  Je ne l'ai jamais abandonné.  J'ai toujours été là, je ne suis jamais arrivée en retard.  Je ne comprends pas, mais il faut que ça change parce que maman là, elle a l'impression de ne plus pouvoir faire un pas sans avoir de comptes à rendre ou sans avoir à traîner un garçon de soixante-cinq livres solidement accroché à mon bras.  Quel genre d'adulte va-t-il devenir s'il n'arrive pas à passer par dessus cette phase? 

Je ne sais vraiment plus quoi faire...  Mais je suis au bord de craquer...

mardi 4 septembre 2012

Une semaine après la rentrée : ça ne va pas fort

Comme j'aimerais vous dire que tout va bien.  Comme j'aimerais vous dire que les longues vacances lui ont été bénéfiques.  J'aimerais donc ça...

Mais ce n'est pas le cas.  Et ce n'est pas la faute de l'école.

Mercredi dernier, premier jour officiel.  Mon fils avait commencé le service de garde le vendredi précédent...  question de me laisser reprendre le boulot et de nous laisser reprendre la routine.  Il n'avait pas manifesté d'anxiété réelle, mais ne se montrait pas non plus très excité à l'idée de retourner à l'école. 

J'imagine que j'y suis un peu pour quelque chose.  Lors du mois d'août, nous avons vécu pratiquement sans routine.  On faisait ce qui nous tentait, on profitait des vacances à fond.  Retourner à l'école?  Ne plus pouvoir se coucher tard?  Devoir s'en tenir à des horaires fixes et réduits pour les périodes d'ordinateur, iPod ou jeux vidéo?  Ça ne plaisait pas du tout à mon fils. 

Quand nous sommes arrivés mercredi dernier, j'ai tout de suite senti que quelque chose n'allait pas.  Il ne me lâchait pas et n'avait pas son perpétuel sourire accroché au visage.  Lorsque est venu le temps de rencontrer sa nouvelle enseignante, il a reculé d'un pas, vers moi, et tout son corps s'est tendu comme une barre de métal.  Heureusement, sa TES n'était pas loin et quand mes yeux ont croisé les siens, elle a compris que quelque chose n'allait pas.  Elle lui a suggéré de l'amener dans la classe avec lui, avant tout le monde.  Ça a désamorcé la situation et je suis partie au bureau - non, je ne suis pas partie le coeur léger, mais que pouvais-je y faire?

Depuis, j'ai l'impression que mon fils est une bombe à retardement.  Tout va bien puis tout d'un coup, il est en crise.  Il est à fleur de peau; se met à pleurer pour un rien, se fâche plus rapidement que je ne puisse crier ciseaux.  Je ne peux m'empêcher d'anticiper une catastrophe imminente - lire ici, une période d'anxiété extrême qui dure plusieurs semaines. 

Pourtant, il est bien tombé cette année.  Son groupe est excellent, plein d'enfants positifs, calmes et patients.  Il a la même TES que l'an dernier et elle l'accompagne même aux récréations.  Et que dire de son enseignante.  Elle a demandé à me rencontrer (dire que les années précédentes, lorsque j'avais demandé une rencontre avec les enseignantes au début de l'année, ça semblait être un réel casse-tête - lire mal de tête).  La rencontre devait être demain après-midi, mais a finalement eu lieu aujourd'hui.  Enrhummée, j'avais pris une journée maladie aujourd'hui quand la TES m'a appelée pour me demander de changer l'heure du rendez-vous de demain.  Je devais aller à l'école pour voter de toute façon alors je me suis bourrée les poches de mouchoirs, j'ai avalé quelques décongestionnants question de me garder l'esprit vif et je suis allée la rencontrer. 

Je ne saurais dire son âge, mais je lui ai fait immédiatement confiance.  Je peux comprendre l'effet qu'elle peut avoir sur les enfants.  Une vraie enseignante, une qui a la vocation, et qui ne l'a pas perdue avec le temps.  La rencontre devait durer vingt minutes, elle a duré plus d'une heure.  Elle a écouté, posé des questions, suggéré des solutions.  C'était un peu étrange de me sentir autant impliquée.  Elle me demandait vraiment mon avis sur le système de gestion de classe établi pour mon fils par exemple.  Le système de trois couleurs utilisé pour tous les élèves ne fonctionne pas bien avec lui.  Pourtant cette année, les enfants doivent écrire dans leur agenda tous les jours les raisons de leur "couleur" et ce qu'ils pourraient faire mieux le lendemain.  Avec le système de ma sauterelle, pas de réflexion dans l'agenda.  J'ai demandé si on pouvait le lui faire faire malgré tout et l'enseignante et la TES ont accepté. 

Nous avons aussi parlé des dictées, sources de grand stress pour ma sauterelle.  Il a peur de ne pas avoir le temps de tout écrire et que le prof ne répète pas, il a peur de ne pas bien entendre (ce qui arrive bien souvent si je me fie aux mots manquants et inventés), il doit se soucier de sa calligraphie.  Sans compter que mon fils est très visuel - le message verbal entendu surtout ne fait pas toujours son chemin et il arrive souvent non décodé.  Alors les dictées ne donnent pas une bonne idée de ses capacités à bien écrire.  L'enseignante a suggéré une enregistreuse qui lui permettrait de réécouter lui-même autant de fois qu'il le veut la dictée.  Elle a aussi suggéré l'utilisation de l'ordinateur.  Ce que j'ai retenu, c'est qu'elle était prête à essayer et expérimenter. 

Me reste maintenant le problème de l'anxiété.  C'est peut-être de la fatigue ou simplement une phase trop surchargée de changements.  Sans compter que je vais devoir instaurer encore plus de changements ici.  Il a pris de mauvais pli cet été (je sais, je sais, je n'ai que moi à blâmer) et il regarde un peu trop beaucoup YouTube.  Tellement que mon forfait internet m'a pratiquement coûté le double à cause des dépassements!  Je lui en ai parlé ce soir et j'ai eu droit à toute une crise.  Comme si sa vie dépendait des vidéo de MineCraft qu'il regarde sans arrêt.  Ça ne fait que confirmer que je dois mettre un stop à tout ça.  Heureusement que j'ai refusé net de lui acheter le jeu!

N'empêche que j'ai l'impression de marcher sur des oeufs ici.  Mon fils de 9 ans est anxieux et je ne sais pas quand ça va sauter.  Je voudrais m'attaquer à sa peur de me voir disparaitre, mais franchement, je ne sais pas si c'est le moment. 

J'aimerais donc ça qu'il exister un mode d'emploi qui explique bien clairement quoi faire.  Ça m'enlèverait l'impression d'avancer à tâtons à coups d'essais et erreurs.