samedi 31 juillet 2010

Dring dring dring

J'ai passé les trois derniers jours au lit. Jeudi et vendredi, c'est parce que je n'arrivais pas à bouger. La tête, le cou, l'épaule, le bras... la douleur qui descend jusque dans la jambe. Mes doigts et ma main étaient tout engourdis. Aujourd'hui, j'avais retrouvé ma mobilité. Mes mouvements s'accompagnaient d'une grimace, mais au moins, j'ai pu attacher mes cheveux toute seule. Je suis restée au lit aujourd'hui pour être certaine que j'irais mieux demain.

Je dois me taper huit heures de route demain pour aller chercher ma sauterelle. Une bonne amie à moi m'accompagnera. Elle s'est offerte comme ça, par simple gentilesse. Elle sait que la route sera longue et elle voulait s'assurer que je puisse faire le voyage.

Mais cet après-midi, ça faisait déjà un bon bout de temps que je trouvais le temps long. Il y a une limite à la quantité de télé qu'on peut regarder quand même.

J'ai fait la vaisselle et j'aurais bien voulu faire un peu de ménage, mais la maison est bien propre. Depuis deux semaines, il n'y a pas de petite sauterelle pour laisser ses jouets trainer partout.

En fouillant dans les armoires, j'ai réalisé que je n'avais pas de pain. En fait, j'ai terminé le pain le jour avant le départ de mon fils. Ça fait deux semaines que je n'ai pas mangé de pain... Il ne me reste plus de lait. J'avais beau chercher quelque chose pour me faire un repas rapide, je ne trouvais rien. J'ai donc ouvert le congélateur et j'ai attrapé le sac de crevettes pour me faire un plat de curry vert.

Je venais de sortir la poèle, je venais d'allumer le bouton de la cuisinière. Le téléphone s'est mis à sonner. J'ai éteint et j'ai répondu.

Mon amie...

- Ça va mieux?
- Oui. J'ai encore très mal, mais au moins je peux bouger.
- T'as envie d'avoir de la visite?
- T'as mangé?
- Je mange des chips là...
- Tu aimes le curry? Avec des crevettes? J'allais justement préparer le souper. J'ai du vin aussi...

Elle est venue. On a mangé. On a bu un peu de vin - moi plus qu'elle. On a joué au Skip-Bo. J'ai gagné les deux premières parties, elle a gagné la troisième.

J'ai surtout beaucoup parlé. De ma petite, grande?, sauterelle. Elle m'a écoutée.

C'était une petite visite imprévue. Je me rends compte que j'aime ça, des amies qui passent à la maison comme ça. Pas obligé de faire quelque chose de compliqué pour passer du bon temps...

jeudi 29 juillet 2010

Ma sauterelle me manque

Ça a pris une dizaine de jours, mais il me manque. Ses grands bras minces qui se nouent autour de moi pour me faire une grosse caresse. Son rire et ses yeux qui rient en même temps.

J'ai hâte de le voir... Il me manque mon petit bout d'homme.

mercredi 28 juillet 2010

Vacances la semaine prochaine

Dimanche matin, je dois partir très tôt pour aller chercher mon fils à Sherbrooke. C'est près de quatre heures de route et il faut revenir ensuite. Je déteste l'idée de perdre toute ma journée en voiture sur la route et mon intention était de rester dans les Cantons de l'est pour un jour ou deux, après tout, je suis en vacances la semaine prochaine.

Mais j'ai parlé à son père ce matin... J'ai cru deviner que mon fils commençait à être difficile. Il est fatigué probablement, ce qui est normal, mais je devine qu'il a aussi besoin de revenir à la maison, au moins quelques jours. Pour un enfant comme lui qui a tellement besoin de routine, ça doit certainement l'affecter.

J'ai donc décidé que nous passerions les vacances à la maison cette année. J'irai peut-être faire un tout aux Mille Iles dans la semaine, mais nous dormirons à la maison.

Ce sera tranquille cette année...

mardi 27 juillet 2010

être déstabilisée

Je me préparais à une petite soirée tranquille. J'avais le 3e dvd de la première saison de Lost et je prévoyais regarder les épisodes ce soir. Prendre ça cool.

Quand j'ai glissé le dvd dans le lecteur, j'ai vu qu'il était craqué, brisé, illisible...

Mes plans venaient de tomber à l'eau. Un bon livre à la place et peut-être au lit plus tôt.

Mais 20 heures arrive et le téléphone sonne. Parle, parle, jase, jase.

- Je suis un peu déçue, aujourd'hui, mon horoscope m'a dit que je rencontrerais l'homme de ma vie! Ce n'est pas que j'y croie tant que ça, mais ce serait le fun...
- Tu dois sortir Stéphanie, tu ne vas pas rencontrer quelqu'un toute seule chez toi.
- Je sais, je sais... Mais tu veux que je fasse quoi?
- Habille-toi et viens me chercher, on va sortir.
- T'es sérieuse?
- Oui, oui. Tu l'as dit toi-même... tu n'as pas ton gars, il faut en profiter.
- Ok. Laisse-moi le temps de me rendre présentable et je vais te chercher...

Et j'étais debout dans ma chambre, encore incertaine que je voulais sortir. Toute l'histoire de l'horoscope, c'est vrai, mais je n'y crois pas et je la racontais plus parce que je trouvais ça drôle.

Aussi bien y aller, ma copine m'attend de toute façon.

J'ai passé une belle soirée. On a commandé des nachos qu'on n'a pas mangé à moitié et une bière. Toutes les deux assises à une terrasse dans le Marché By, à regarder les beaux gars qui passent. On s'est contenté de regarder!

Je n'aime pas être déstabilisée... D'habitude je prends une position défensive quand ça m'arrive, mais des fois, je prends le risque. Ce n'était pas un très grand risque vous me direz...

dimanche 25 juillet 2010

Une fin de semaine pour moi

Ça faisait vraiment très longtemps que je n'avais pas eu tout ce temps pour moi. Ça fait sept jours que je n'ai pas vu mon fils et j'en profite pleinement.

Les premiers jours, je n'ai rien fait. Je me suis couchée tôt surtout et j'ai dormi. Puis une petite soirée avec ma mère. Mais en fin de semaine...

Ça a commencé vendredi soir par un rendez-vous, une date! Wow, ça faisait vraiment longtemps. Ça faisait très longtemps aussi que je n'avais pas passé une aussi belle soirée avec un gars. Je me sentais à l'aise et c'était plaisant. Y a-t-il de l'avenir? Ça m'étonnerait. Je suis devenue trop difficile je pense ou trop consciente de ce qui m'agace chez un homme. Il n'y avait pas de clic et les différences entre les valeurs étaient beaucoup trop grandes. Je me dis des fois que je devrais lâcher la bride, abaisser mes standards, que ce que je recherche n'existe pas.

Je suis rentrée tôt vendredi, avant 22 heures. J'ai regardé un film et je me suis couchée aux petites heures du matin, sachant que je pourrais dormir le lendemain.

Ce que j'ai fait avec le plus grand des plaisirs. Et j'ai bu mn café et mangé mes céréales enterrées sous de bons gros bleuets. Je ne me suis pas regardée dans le miroir, mais je suis certaine que le sourire était bien accroché.

Comme je ne pouvais pas entièrement oublier mon fils, je suis allée lui acheter ses effets scolaires. Beaucoup plus facile sans lui.

Quelques courses plus tard et un détour dans cette merveilleuse pâtisserie où je me suis acheté deux excellents pains au chocolat pour le lendemain matin.

Mes parents m'ont invitée à souper. Porc farci au pesto et au brie... Tarte aux fruits pour dessert...

Dimanche matin, réveil matinal. Couchée dans mon lit, je regarde ma chambre. Je ne l'aime pas. Ça ne ressemble pas à une chambre, avec le tapis roulant qui prend toute la place et les livres partout. Mon lit a du style, mais il est en bois rouge. La table de nuit, en chêne, la bibliothèque en bois blond. Trop de couleurs, trop de textures. J'ai peint les meubles. J'ai accroché des cadres avec des photos de voyage, changé de housse sur ma couette, réarrangé les rideux. J'ai transpiré, forcé, sacré pour déplacer l'immense tapis roulant dans l'autre pièce.

C'est beau. Bleu et blanc... Je dois maintenant me trouver de gros coussins et un jetté blanc pour mettre sur le lit. Ce sera la touche finale.

Je regarde un film ce soir, étendue dans mon lit. Je vois les fins rideaux blancs qui se font soulever par la brise du soir. Je suis bien, tellement bien.

J'ai une autre semaine à moi avant d'aller chercher ma sauterelle.

jeudi 22 juillet 2010

Être là au bon moment

Je me rends de plus en plus compte à quel point j'aime mon travail. J'apprends de nouvelles choses tous les jours. Je fréquente des personnes qui ont des responsabilités et des parcours différents du miens. C'est la première fois que ça m'arrive.

Pendant des années, j'ai cotoyé des enseignants de français et d'anglais. Je suis devenue boss de profs, conseillère pédagogique, coordonnatrice de la formation. Près de 13 ans à oeuvrer dans le même domaine à tourner dans les mêmes cercles.

La dernière année, l'année 2009, j'ai commencé à tourner en rond. Je trouvais que j'avais fait le tour. Je manquais de stimulations et conséquemment, les petits détails m'agaçaient. Je n'étais plus heureuse au travail.

Les circonstances m'ont donné la chance de faire autre chose. On a offert une affectation à ma patronne et elle est partie. J'ai pris sa place de façon intérimaire pour un an. Un grand changement : des responsabilités différentes, un autre niveau de responsabilité et surtout, pour la première fois depuis mes débuts à la fonction publique, je ne travaillerais plus avec elle.

La chance était vraiment de mon côté. Je suis arrivée au moment où toute l'équipe de gestion ou presque changeait. De nouveaux collègues et une nouvelle patronne. C'était une période de renouveau et j'étais là, je faisais partie du groupe.

Ça fait près de 7 mois maintenant. Il me reste encore tellement de choses à apprendre. Juste lundi, j'ai passé une bonne partie de la matinée à faire des recherches sur internet pour trouver un article de loi qui me permettrait de conseiller le personnel en ressources humaines.

Mais j'ai des plans, j'ai des idées. J'aime la direction où je travaille. On fait des choses, on ne passe pas notre temps à pousser des crayons ou des touches de clavier. On parle avec le client et on lui offre de bons services corporatifs.

Je suis chanceuse. Ma nouvelle patronne est parfaite pour moi. Elle me fait confiance entièrement. Elle me soutient et en autant que j'appuie mes propositions avec de bonnes analyses, elle me donne la chance de le faire.

Le désavantage d'occuper un poste de façon intérimaire, c'est que la personne qui occupe le poste peut revenir quand elle veut. Dans ce cas, cette personne, c'est ma meilleure amie. Elle sait que j'aime le poste et que je ne veux pas retourner à mon autre travail. J'espère qu'elle sait aussi que je comprends que c'est son poste et qu'elle peut revenir sans problème.

Je suis allée voir ma nouvelle patronne aujourd'hui. J'étais autour de son bureau et je suis arrêtée en passant. Elle était occupée, mais ce n'était pas grave. Je lui ai parlé du mois de janvier 2011 et je lui ai dit que j'aimerais continuer à travailler dans la même direction, que j'aimerais à continuer pour elle. Je sens que je peux apprendre tellement de choses avec ce groupe.

"Stéphanie, des personnes engagées comme toi, on en a toujours besoin. J'ai des idées, des projets, je vais avoir besoin de ton énergie. Si tu veux rester ici, on va te trouver un poste qui te convient."

Je ne suis pas chanceuse dans ma vie personnelle. Le timing est toujours tout croche. Mais une voyante m'avait dit une fois que du côté professionnel, je serais toujours au bon endroit au bon moment. Jusqu'à maintenant, je dois admettre que c'est vrai. Quand j'ai quitté mon poste de conseillère pédagogique, un poste assez bien payé et que j'aimais beaucoup, pour un petit contrat de 5 mois qui avait très peu de chances d'être renouvellé, j'ai pris une bonne décision. Parce que quelques semaines plus tard, une décision exécutive était prise d'étendre le petit projet pilote à tout le secteur et mon contrat de 5 mois est devenu un contrat d'un an. 6 ans plus tard, je suis encore là et je ne suis pas prête de partir.

Je me sens tellement énergisée ce soir par toute ma journée. C'est juste plate de ne pouvoir partager ça avec quelqu'un. Heureusement, j'ai le blogue! :)

lundi 19 juillet 2010

Gino Camaro

Les Gino Camaro et les Ginette Spraynet... C'était le temps de mes années secondaires. À Gatineau, pour être super hot (prononcer super en anglais et ot sans le "h"), il fallait absolument avoir de belles lignes fluo sur son auto. C'était la mode. Tout comme les chandails vuarnet et les filles qui portaient des pantalons de coton couleur pastel et des leg warmers. De gros toupets qui mimiquaient de grandioses lever de soleil et des gars qui flippaient leur cheveux sur les côtés en laissant les cheveux d'en arrière pousser.

Ma copine de casier avait des posters de Bon Jovi et de Guns and Roses et de Poison et de Def Leppard collés dans la porte. Et c'était les belles années de Janet Jackson et de Paula Abdul. "Straigt up now baby"

Plus ça change...

Mais disons qu'on ne peut plus trop trop se moquer des Camaros. Avez-vous vu le récent modèle? Wow! Je ne suis pas fan des voitures sport, mais il faut féliciter GM sur celle-ci. Elle est magnifique. De superbes lignes simples, pures, classiques avec des accents modernes. Elle a beaucoup de classe disons.

Je m'imagine mal un gars avec des jeans super serrés et un chandail fluo et une coupe Longueuil prendre le volant de cette voiture. Je devrai redéfinir mon image du Gino Camaro!

samedi 17 juillet 2010

La madame n'était pas contente!

Réveil très matinal ce matin. Je m'étire dans mon lit et regarde l'heure... 5 h 45. Est-ce que les enfants vont me donner la chance de me rendormir? Par ma porte ouverte, je peux voir la chambre des cousines (je m'étais encore endormie avec mes lunettes). Aucun mouvement. Je me retourne sur le côté en serrant mon oreiller. Mais j'ai à peine le temps de laisser la gravité faire son oeuvre sur mes paupières que mon fils vient me voir. Sur la pointe des pieds pour ne pas réveiller les filles.

"Va regarder la télé en bas, mais ne fait pas trop de bruit, tes cousines dorment encore"


Le matin s'est rapidement installé. À 8 heures, je préparais des toasts à la cannelle. Les enfants étaient de bonne humeur et ne se chicanaient pas trop. Ils jouaient à Mario Kart dans le salon.

Je suis toujours épatée de voir la vitesse à laquelle ma maison se transforme quand les filles de ma soeur sont ici. Les jeux qu'ils imaginent tous les trois impliquent toujours des montagnes de couvertures et d'oreillers et des jouets qui doivent absolument changer de pièce. Et bien entendu, ce n'est pas utile pour eux de ranger une pièce avant d'aller en déranger une autre!

J'ai dû lever la tête à quelques reprises, il y a eu des chicanes entre les deux filles, des "elle m'a poussé" ou des "elle m'a dit que j'étais imbécile"... mais rien d'inhabituel.

J'ai fait des hamburgers sur le barbecue pour le diner, nous avons joué à Sorry, à Skip Bo... Puis, ils m'ont demandé d'aller jouer au sous-sol.

Le sous-sol chez moi est une zone hors d'usage. Il n'y a presque plus de jouets, plus de meubles, plus de télé. Ça traîne, j'ai une partie de mur et de plafond qui est tout ouverte. Mon fils n'y va jamais. J'estime que la maison est suffisamment grande pour nous deux. Mais aujourd'hui, je ne sais pas... Trois enfants, ça parle plus fort qu'un seul et j'avais envie de quelques instants de calme. J'avais bien essayé de les envoyer dehors, mais leur cris raisonnaient encore plus fort. Alors j'ai dit oui.

"Maman, est-ce qu'on peut faire du bricolage? On veut faire des personnages avec des fruits découpés dans le journal."

colle, papier, papier journal...

"Oui mon grand, c'est une bonne idée"

Et je m'assois sur le sofa. Je place mon iPod sur ma chaîne stéréo et j'écoute du Milow.

Ma soeur arrive vers 16 heures pour chercher les filles. Presqu'au même instant, tous les trois montent en courant. Leurs mains sont couvertes de peinture, leur pieds aussi. Qu'est-ce qu'ils ont fait?

Je descends au sous-sol, je bouille déjà... Sur le tapis, de grandes feuilles de papier blanc couvertes de plusieurs couches épaisses, très épaisses, de peinture. Il y en a partout. Sur le tapis bien sûr, mais aussi sur les murs. Un des enfants s'est essuyé les mains sur les murs jaune pâle. Et les traces montent les escaliers et vont jusqu'à la salle de bain.

Je demande à ma soeur de les amener dehors et de les laver au boyau d'arrosage. Et je prends un grand sac poubelle.

J'ai tout jeté. Les 10 tubes de gouaches barbouillés, les grandes feuilles mais aussi tout le reste. Tous les pompons, les cure-pipes, les formes, les bâtons de colle, les bâtons de popsicle, les assiettes en cartons. J'ai tout jeté. C'était la colère c'est certain, mais je ne regrette rien. J'étais tellement fâché. Je ne comprends pas! Les deux plus jeunes ont 7 ans, la plus vieille 9. Leur manque de jugement... Et mon fils n'aurait jamais fait de peinture sans mon accord, il sait qu'il n'a pas le droit.

En écrivant ces lignes, je pense à François Massicotte en Spongie...

Ma soeur et moi avons frotté le tapis, j'ai lavé les murs. Heureusement, c'était frais et ça partait bien. Et ça frotte plus fort sous le coup de la colère!

Ma nièce la plus âgée a compris que sa mère et moi étions fâchées. Elle s'est excusée. Mon fils aussi. Mais mon autre nièce... Rien.

J'ai puni mon fils. Il est dans sa chambre depuis. Il n'en sortira pas avant demaine matin. Il n'a pas pleuré, il n'a pas fait de crise. Il sait qu'il mérite sa punition. Il m'a juste demandé si je l'aimais quand même. "Ben oui mon grand, je vais toujours t'aimer. Je t'aime même si je suis fâchée."

Je ne suis plus fâchée maintenant. Ce n'était pas si grave finalement, mais quand même... Les enfants peuvent être des petits monstres. Vivement demain après-midi! Deux semaines sans mon fils, ça va me faire du bien!

jeudi 15 juillet 2010

C'est cool yo!

Conversation avec mon fils de 7 ans...

- Gabriel, c'est mon ennemi à l'école, mais pas à l'école, il est cool.
- Il n'est pas gentil avec toi à l'école?
- Non, il rit toujours de moi... Gabriel, il n'a pas d'amis parce qu'il n'est pas gentil.
- S'il n'est pas gentil à l'école, j'aimerais mieux que tu ne joues pas avec lui. Ce n'est pas un bon ami. Un ami, c'est toujours ton ami, pas juste quand ça fait son affaire.
- En tout cas maman, c'est pas grave, laisse faire.

Et quelques minutes plus tard...

- Regarde maman mon beau dessin!
- C'est quoi mon grand?
- C'est un "s".
- Un "s"?
- Oui, c'est super cool! C'est un "s" yo.
- Yo?
- Oui maman. Yo. Yo c'est hyper cool.

Et il se se tient le majeur et l'annulaire des deux mains avec les pouces, pointant l'index et le petit doigt. Il se croise les mains sur les épaules en vrai "rappeur" et place une de ses jambes en avant.

- C'est yé, cool yo! Ouais!

Je m'attendais presque à ce qu'il baisse ses pantalons en bas de fesses pour montrer ses boxers à tout le monde et qu'il prenne sa skate sous son bras. Il n'a que 7 ans... Où est-ce qu'il prend des affaires comme ça?

mercredi 14 juillet 2010

Mon petit pot de colle

Petit pot de colle quand te dé-petit-pot-de-colleras-tu? Je me dé-petit-pot-de-collerai quand je serai parti chez mon papa, mais en attendant, j'ai bien l'intention de te couvrir de becs et de câlins!

Que se passe-t-il avec mon fils? Il n'a jamais été fort sur les becs. Passé l'âge de 1 an, il n'a jamais voulu se faire bercer. Mais depuis quelques semaines, ça a est fatigant tellement il est colleux.

Tout le monde me dit d'en profiter, que ça ne durera pas, mais quand même. Quand il s'accroche à ma jambe alors que je prépare le souper, quand il veut absolument se coller à moi en reagrdant la télé alors qu'il fait plus de 35 degrés dans la maison, quand ça me prend 10 minutes à le déposer chez ma soeur le matin parce qu'il n'arrête pas de réclamer des becs... "Je t'aime trop maman".

Je ne sais pas si c'est parce qu'inconsciemment il sait qu'il va partir pendant deux semaines... Il ne s'est jamais ennuyé de moi avant, je ne vois pas pourquoi ce serait différent cette fois. Surtout qu'il compte les jours avant que son papa vienne le chercher.

En passant, c'était ce matin la grosse présentation qui me préoccupe depuis une semaine. Je ne crois pas que j'aurais pu imaginer une meilleure réunion que celle qu'il y a eu ce matin. Je suis soulagée! C'était vraiment important pour l'avenir de mon programme. Quand ça s'est terminé, j'ai senti tout le stress accumulé me quitter d'un seul coup. Je suis allée au resto pour diner pour me gâter. C'était super bon, des pâtes, un verre de rouge, un café et même un morceau de gâteau au fromage... La nourriture, vraiment, un des plus grands plaisirs sur cette terre! :)

lundi 12 juillet 2010

Je deviens chialeuse...

C'est drôle... J'ai toujours détesté les chialeurs, les personnes qui se plaignent constamment. Aujourd'hui, je m'écoutais parler et je me suis rendue compte que c'est ce que je faisais.
C'est vrai, la semaine passée a été difficile, celle-ci s'annonce l'être tout autant - la preuve, il est 22h20 et je viens de terminer de travailler. J'en ai encore pour une heure, mais j'ai décidé que je commencerais plus tôt demain matin pour pouvoir terminer. Il y a quand même des limites. C'est vrai, j'ai appris que j'avais probablement des ligaments déchirés dans la mâchoire. J'ai manqué de sommeil, j'ai brûlé au soleil, j'ai les yeux qui chauffent. C'est vrai, j'ai voulu louer Shutter Island... et en mettant le DVD dans la machine, j'ai réalisé que je m'étais trompée et que j'avais plutôt pris Staten Island... C'est drôle quand même non?
Mais je ne vais pas devenir une de ces personnes qui passe son temps à se plaindre de tout et à se lever le matin découragée par ce qui s'en vient. C'est hors de question.
Les choses pourraient être bien bien pire... En fait, elles ne sont pas si mal.

J'ai une bonne job que j'aime et où j'apprends tous les jours. Si je dois être opérée et qu'on m'agrafe les mâchoires ensemble, je vais maigrir :). J'ai manqué de sommeil, mais au moins, les nuits sont plus confortables cette semaine. Le coup de soleil et les yeux qui brûlent? C'est parce que j'ai passé une superbe journée dehors avec mon fils hier. Staten Island... pas vraiment bon, mais si jamais j'ai de la misère à dormir...

Parlant de dormir... Bonne nuit! :)

dimanche 11 juillet 2010

"La plus belle journée de toute ma vie"

Avoir su, on ne serait pas allée à Disney en mars... ça aurait coûté pas mal moins cher! :)

En terminant le blogue ce matin, j'ai changé mes plans. Comme ça, j'ai suggéré à ma sauterelle d'aller à Mont Cascades. Il a sauté de joie. Je sais bien qu'avec l'ouverture de Calypso à Limoges, Cascades fait figure de parent pauvre. Mais c'est moins loin et cet été, le prix d'entrée est fixé à 10$ par personne. Pour leur anniversaire... Probablement que la compétition les a incité à descendre le prix aussi, en tout cas, c'est ce que je pense.

On est allés avec une de mes amies qui a une fille de son âge. On a eu tellement de plaisir. On n'a pas fait des tonnes de glissoires, il faut dire qu'on devait attendre pas mal longtemps. Mais on s'est amusé dans la piscine et dans les jeux d'eau. Je crois d'ailleurs que ces derniers étaient l'activité la plus amusante de tout le parc. Il faisait chaud et on pouvait se placer sous d'espèces de champignon et on avait la tête, le cou, les épaules sous de l'eau fraîche. Tout ça en regardant les enfants qui montaient dans la structure et glissaient. Et il y avait un énorme baril qui s'emplissait d'eau et qui une fois plein se déversait sur tout le monde.

On avait apporté des carottes, du concombre, du melon d'eau et des raisins. Plein de bouteilles d'eau aussi.

Mon p'tit gars a aimé sa journée. On est revenus à la maison et j'ai fait des hamburgers sur le barbecue. Moi qui ne fais pratiquement jamais de barbecue, deux en deux soirs... et on a terminé le tout avec de la bonne crème glacée.

J'ai appliqué beaucoup de crème solaire, mais j'ai fait une belle réaction au soleil. Ça m'arrive parfois. On dirait que j'ai de grosses égratignures rouge foncé sur les jambes et ma peau dans mon dos et mon cou est toute boursoufflée. La plupart du temps, j'ai seulement les coups de soleil à me méfier, mais parfois, le soleil me joue cet autre mauvais tour. Je vais en avoir pour quelques jours... Je devrai éviter le soleil je pense.

C'était une belle fin de semaine. Nous nous sommes bien amusés, c'est en plein ce dont j'avais besoin après la semaine difficile que j'ai eue.

Soleil, chaleur et temps... beaucoup de temps

Ouf, j'ai trouvé la dernière semaine difficile. Beaucoup de travail, deux jours presque à travailler sur une présentation. Oui, deux jours c'est beaucoup, beaucoup trop même. Mais quand on a un grand-grand-très-grand boss qui demande toujours de recommencer ou d'ajouter plus de détails, "more meat" comme il dit... Ce qui est le plus frustrant est qu'il ne semble pas comprendre ce que l'on fait. Mais bon, la présentation, qui ressemble plus à un rapport ou à une étude statistique, est terminée. Ne reste plus qu'à breffer la personne qui devra faire la présentation devant le comité de direction du ministère.
J'aime la chaleur... J'aime l'été. Mais la semaine passée... Je n'ai pas l'air climatisé à la maison, ni au bureau. Quand jeudi est arrivé, le manque de sommeil et le stress de la semaine avaient laissé leurs traces sur mon visage et ma patience avait disparu quelque part où il faisait plus frais.
Heureusement, j'avais congé vendredi. Mon fils avait deux rendez-vous avec deux médecins - à quelques heures d'intervalle. Tout va bien! Le cardiologue a confirmé qu'il n'y avait aucune raison de s'inquiéter pour son coeur et qu'il pouvait continuer de prendre ses médicaments. Alors tout va bien! Je n'étais pas particulièrement inquiète, mais c'était une préoccupation.
Mon fils a passé une bonne partie de la semaine dernière au camping avec ma soeur. Ce sera la même chose cette semaine j'imagine. Puis, il ira passer deux semaines chez son père. Je ne le verrai donc pas beaucoup en juillet. D'une certaine façon, c'est bien. J'avais vraiment besoin d'une pause. Mais en même temps, je veux profiter des jours que nous avons ensemble.
Vendredi, je l'ai amené, avec une de ses amie, au cinéma. Le film n'était pas génial à mon avis, mais les deux ont beaucoup aimé. Le plan était d'aller voir Karate Kid... Mais quand ils ont vu que "Détestable moi" était à l'affiche, ils ont changé d'idée. En parlant de Karate Kid, mon fils est convaincu que le personnage principal est une fille. "Ben voyons maman, un garçon avec des tresses, ça ne se peut pas".
Hier, je l'ai amené au terrain de golf pour qu'il puisse pratiquer. Il m'a impressionnée. Son élan n'est pas encore tout à fait au point, mais il est bon. Depuis le début de l'année, il s'est vraiment amélioré. Je vais commencer à croire son père quand il me dit que son fils est bon.
Hier soir, côtes de porc sur le barbecue sauce miel et ail, Astro Boy et pop corn. Il semble apprécier toutes ces attentions, il m'a aidée à plier les vêtements et il a insisté pour essuyer la vaisselle et passer l'aspirateur. C'est dans ces moments que je me rends compte à quel point il est devenu grand.
Une belle journée comme aujourd'hui, je crois que nous irons marcher un peu ou jouer dans l'eau.

mercredi 7 juillet 2010

est-ce que la semaine va bientôt finir?

Il y ces jours où rien ne va... Ça fait trois jours que je me répète la même chose.

Peut-être que ma patience est partie se cacher dans un endroit frais ou que je suis plus sensible que d'habitude. C'est possible, mais ce n'est pas ma semaine.

Qu'est-ce qui se passe? Oh, des soucis de travail. Des frustrations, une sensation de vouloir avancer alors qu'on tente de m'empêcher de progresser. Ce n'est pas grave, c'est juste un peu épuisant à la fin.

Et puis il y a ma physiothérapie. Les douleurs au cou sont supportables, mais toujours présentes. À part le fait que ce soit long à guérir, ça va. Mais avec les douleurs au cou, les muscles du cou et de la mâchoire sont surtaxés car ils doivent compenser.

Cet après-midi, j'ai eu une nouvelle évaluation - de la mâchoire cette fois. Mes problèmes ne datent pas d'hier. J'ouvre la bouche, ça craque. Je mange une pomme, ça craque, je baille, ça craque. Jusqu'à l'accident, rien de bien dérangeant, je m'en accomodais très bien. Mais maintenant, ça me fait mal.

Résultat de l'évaluation : rien ne fonctionne comme ça devrait. La physiothérapeute croit même que j'ai des ligaments déchirés - et que ça ne date pas d'hier. Sauf que jusqu'ici, mes muscles ont pris la relève et font le travail. Ça fait si longtemps, que j'y suis habituée. Mais l'accident de voiture a accru la pression sur mes muscles et je le ressens.

Elle n'a fait que quelques tests, n'a pris que quelques mesures de ma bouche. Je n'ai pas été capable de manger ce soir. Ouvrir la bouche est trop douloureux... Je mettrais bien un peu de chaleur dessus pour me soulager, mais il fait déjà assez chaud comme ça dans la maison...

Il ne reste que demain à travailler. Vendredi, mon fils a rendez-vous avec son pédiatre et ensuite avec le cardiologue. Plus le rendez-vous approche et plus je m'inquiète...

dimanche 4 juillet 2010

C'est chaud, chaud, chaud!

Ah si seulement je parlais de ma vie amoureuse... :) Bien sûr, la température. Quoi d'autre? Mais ce n'est pas moi qui s'en plaindrai. En tout cas, pas aujourd'hui.

La température dans la maison est plus que supportable et je n'ai pas trouvé que c'était si difficile dehors non plus. La lourdeur de l'humidité ne me semblait pas si terrible. Peut-être est-ce parce que je l'attendais depuis plusieurs semaines.

Je pourrais bien trouver ça plus difficile dans les jours à venir. On prédit un mercure qui grimpera et l'absence d'air climatisé au bureau risque de rendre mes journées un peu plus pénibles. J'aurais au moins le climatiseur de l'auto pour me rafraîchir entre mon travail et la maison...

Mais j'aime la chaleur. L'eau a meilleur goût, les fruits et légumes aussi...

Et si jamais ça devient très chaud, je ferme les yeux et je me rappelle les matins d'hiver où je me gèle les doigts à gratter le pare-prise...

samedi 3 juillet 2010

Sangria, brushetta et jeux

Enfin, pas besoin de consulter son calendrier pour se rappeler que l'été est là. Toute une fin de semaine de beau temps et de chaleur. Enfin... Après quelques jours de congé, après une excellente nuit de sommeil, je me sentais d'attaque pour affronter les mauvaises herbes de mes platebandes.

Je n'aime pas jardiner. Il n'y a rien à faire, je déteste. Je crois que c'est la sensation d'être à quatre pattes, penchée, les mains gantées dans la terre salle. Sauf que j'aime quand la platebande est belle. Alors, parfois, je suis bien obligée de m'y mettre. J'ai aussi tondu la pelouse et enlevé les mauvaises herbes (encore elles) qui avaient poussé dans les craques du patio. J'y ai laissé quelques ongles.

Mon fils a été invité à une fête chez un ami de l'autre côté de la rue. C'était très spontané comme invitation. Il est parti à 14 heures, il est revenu passé 20 heures.

Une copine est venue à la maison. Toutes les deux, inspirées par la chaleur et le soleil, avons eu envie de sangria. Elle est arrivée chargée de sacs, elle a apporté les ingrédients pour faire la sangria, deux belles brochettes de poulet, des chips, de la trempette. J'avais fait des brushetta.

On a bu et grignoté en jouant à des jeux. À Yathzee, au Skip Bo et au Rummy. Comme deux vieilles filles qui boivent en jouant au bridge... Mais en beaucoup plus drôle. C'est peut-être quétaine les jeux de société, mais j'aime ça moi! Et mon amie aussi.

Ça fait du bien une journée comme celle-ci. Une journée où l'on a travaillé sans s'épuiser et où l'on se paie des petits instants de joies.

Si je devais rejouer cette journée, elle serait exactement pareille. Je n'y changerais absolument rien.

vendredi 2 juillet 2010

L'été qui est ici

Près d'un an que j'ai débuté le blogue. Plus de 175 entrées. J'en ai effacé quelques unes ici et là. Celles que je relisais le lendemain et qui n'avaient plus de sens, celles qui n'étaient qu'un ramassis d'émotions sur le moment. Celles où les mots s'apitoyaient.

Juillet a débuté hier. À pareille date l'an dernier, j'étais dans la magnifique, oh combien magnifique, région de Banff. Le 2 juillet, avec deux gars, un ami et son ami à lui, nous sommes monté dans une petite Tercel rouillée sans air climatisé et nous nous sommes tapé des heures de route sur un chemin trop grandiose pour être vrai. Le Icefield Parkway. Nous sommes allés jusqu'à Jasper. Plusieurs arrêts en route, des randonnées ici et là, rien de trop long ou de trop difficile. Parce que, bien sûr, j'avais eu la brillante idée de me tordre le genou en sortant ma valise du compartiment à bagages de mon avion...

Un voyage superbe... un régal pour les yeux, pour les oreilles. Pour la peau qui sent la fraîcheur de l'air des montagnes. Pour les poumons qui respirent un air qui ne ressemble en rien à celui que je respire tous les jours.

Un voyage superbe avec le coeur lourd. Lourd de voir un ami qui n'allait pas très fort, lourd de pressentir mon amoureux qui disparaissait tout doucement.

Mon retour à la maison fût brutal. Tout s'est effondré en même temps. J'ai passé l'été à pleurer. D'abord, le silence de mon amoureux, son absence, un coup de poing en plein ventre... Le souffle coupé de ne même pas mériter le respect d'une explication. Je me suis battue pour en avoir une... je n'en ai jamais eue.

Puis, le tapis qu'on me tire de sous les pieds. Une fenêtre qu'on ouvre pour me montrer l'avenir de mon fils... Les défis qui l'attendaient. J'ai eu peur qu'il soit marginalisé, qu'on le mette dans une catégorie à part, qu'il en souffre.

Et j'ai eu peur d'être inadéquate. De ne pas être une bonne mère. J'ai cru un ex-mari qui me disait que c'était moi qui faisais tout tout croche. Je l'ai cru... enfin, ma tête n'y croyait pas, mais mon coeur oui.

Et la solitude s'est imposée. Elle a jeté sur moi une ombre noire, humide et froide. Moi, qui avais pourtant passé des années de solitude sans trop en souffrir, j'en avais peur. Tout ces mois passés avec quelqu'un à mes côtés, quelqu'un qui me comprenait et qui m'écoutait. Quelqu'un qui avait toujours trouvé les mots justes pour m'apaiser. Quelqu'un avec qui je vibrais de vie, de bonheur. Quelqu'un qui était pour moi. Son absence me pesait. Ma propre présence encore plus. Je dois avouer que certains soirs, la vision de ma voiture qui s'écrasait dans des eaux noires venait me hanter. Seule la pensée de mon fils empêchait la vision de me tenter...

Puis une soirée de la fin août. Une soirée dans une petite pizzeria avec mon amie Sylvie. Elle allait bien. Elle voulait me présenter quelqu'un, mais ne croyait pas que j'étais prête. Elle avait raison. La conversation a dérapé. Nous avons parlé de dépression, elle qui en souffrait depuis si longtemps. Elle m'a parlé de l'attrait de la mort... Je lui ai avoué ma vision. Je me suis sentie mieux.

Et soudain, Sylvie qui débarque chez moi au milieu de l'après-midi. C'est la fête du travail. Son mari la quitte. Elle pleure, elle est dépassée, ne sait pas quoi faire. Elle me demande si quand moi j'ai décidé de quitter mon mari, si j'aurais pu changer d'idée. Non, que je lui ai répondu. Cette décision était tellement difficile à prendre que quand je l'ai annoncé, elle était irrévocable.

Deux jours plus tard, j'apprends par hasard qu'elle est morte. En quittant ma maison, elle a décidé que c'était fini. Elle était morte 10 heures plus tard.

Un courriel à mon ancien amoureux. J'avais tellement besoin de lui... Une réponse qui me dit de ne plus le déranger... qu'une amitié entre nous est impossible.

Le pilote-automatique ensuite. Je ne sais pas comment j'ai fait, mais pendant 4 semaines peut-être, je n'ai pas dormi plus de deux heures par nuit. Je travaillais, mais ça s'arrêtait là. Et j'ai fini par craquer. Un matin d'octobre dans mon bureau. Assise devant l'ordinateur, je regardais les courriels, j'entendais le téléphone qui sonnait, mais n'arrivais plus à répondre. Je suis partie. Chez mon médecin.

Deux semaines de repos. Des pilules pour dormir. Un thérapeute. Ce blogue.

C'est le 2 juillet que tout a commencé. Un an plus tard. Je vais beaucoup mieux. Je suis, je crois, enfin guérie de cet amour qui n'en finissait plus de me blesser. Je ne me réveille plus la nuit en pensant à mon amie Sylvie. Je n'ai plus peur pour mon fils... enfin, pas comme l'année dernière.

Mais je n'arrive pas à ne plus être en colère. Mon thérapeute m'a dit que je ne me donnais pas le droit d'être fâchée. Je passe mon temps à trouver une excuse pour les autres, à me mettre à leur place, à tenter de comprendre leurs intentions. Sauf que je ressens les blessures... et je ne me donne pas le droit de me fâcher.

J'aurais le goût de brasser mon amie Sylvie. De la frapper bien fort sur chaque joue, de lui dire : Réveille! Regarde ce que tu jettes! Regarde ce que tu laisses à ta famille! Tu n'aimes pas tes enfants? Comment peux-tu leur faire ça? Comment peux-tu me faire ça? Tu es venue me voir pour que je te console et tu pars et tu fais ça! Tu me dis, Désolée Stéphanie, ce n'était pas assez...

J'aurais le goût de crier à l'ancien amoureux. J'aurais le goût de me fâcher contre lui. Comment as-tu pu me manquer de respect à ce point? Comment peux-tu faire comme s'il n'y avait jamais rien eu entre nous, comme si nous n'avions jamais existé? Comment peux-tu être aussi lâche? Toi qui es pourtant un homme de principes, un homme de responsabilités. Les principes ne sont pas assez bons pour moi? Comment as-tu pu cracher sur moi alors que j'avais si désespérément besoin de toi? La seule fois où j'ai eu besoin, vraiment besoin de toi?

...

Les choses ont changé depuis l'an dernier. Beaucoup. Je me suis relevée. Je sais que j'en suis capable. Mais je sais aussi que je suis capable de m'effondrer. Et cette peur de trébucher ne m'a pas encore quittée, je doute qu'elle ne me quitte jamais. J'ai développé une méfiance envers les hommes. Je ne m'abandonne pas. Je n'avais pas peur avant. Je ne savais pas qu'un homme pouvait être si difficile à oublier.

Plus que tout, je me répète que je suis capable de me relever. La solitude ne me fait plus peur cet été.