jeudi 28 avril 2011

@#&#*@% de vrac de fin d'avril

Hostie de vent! Il n'y a rien à faire, quand il vente, j'ai une migraine. Ça va ensemble. Je me suis levée ce matin avec un mal de bloc et un mal de coeur. Et ce n'est pas parce que j'avais forcé sur l'alcool la veille. J'ai mis le pied à terre et j'ai compris que c'était une méchante migraine et que j'avais besoin de noirceur et de silence total... et si possible un beau dodo.

Rien eu de ça voyons. J'aurais dû éteindre le blackberry... Deux urgences coups sur coup m'ont forcée à rester devant l'ordi jusqu'à 11 heures. Et le dodo n'a pas voulu venir ensuite. Le vent de malade faisait beaucoup trop de bruit; et je dois dire, un peu peur aussi.

Il ventait tellement fort que toute une partie du vinyle sur le côté de la maison a été arraché. C'est encore accroché, mais à peine. J'ai bien peur que demain, il soit complètement envolé, et avec ma chance, il aura tout égratigné l'auto sur son passage.

Au moins, mon beau-frère viendra en fin de semaine pour le réparer. Ça ne devrait pas être trop difficile.

Mais je ne sais pas... sur le coup, quand j'ai vu le vinyle blanc cogner contre la maison, j'ai éclaté en sanglots. Jusque là, j'étais encore capable de garder la face, mais ça a été la goutte. Je me suis calmée depuis, mais j'ai hâte de voir le bout de cette mauvaise passe.

Et c'est quoi cette mauvaise passe? L'anxiété de mon fils est une grande partie. Je n'en peux plus de me faire dire non ou de me faire dire que je vais devoir encore attendre. Hier, j'ai parlé au CLSC, à la responsable des enfants TED. J'en ai pour encore un an à attendre. Et ce n'est rien ça, c'est seulement quand on lui aura assigné une travailleuse sociale (dans un an), qu'il pourra être place sur la liste d'attente au Pavillon du Parc (qui a aussi une longue liste d'attente).

Ça sert à rien de me fâcher avec la madame. Ce n'est pas sa faute, il n'y a pas de ressources, pas de personnel suffisamment pour traiter tous les dossiers en temps opportun.

Mais ça me fâche quand même. Au Québec, nos impôts sont plus élevés. Je viens juste de faire un chèque pour Revenu Québec. J'habite de ce côté de la rivière, je travaille de l'autre. Ça m'enrage. Les impôts sont nécessaires, mais si on veut avoir des systèmes universels, il faut pouvoir avoir les ressources pour servir tout le monde. Sinon, il vaudrait mieux arrêter de subventionner tous ces services universels et se mettre à payer de notre poche.

On m'a finalement proposé une ressource, mais ce sera pour septembre ou octobre. Trait d'Union Outaouais, un organisme communautaire pour les TED et leur famille, pourra venir à son école et offrir des sessions de sensibilisation aux différences pour les enfants de la classe de ma sauterelle, et pourquoi pas pour toute l'école. Ça va faire du bien car il n'y a rien en ce moment.

Aussi, il y a l'ex qui m'énerve. Un jour il veut voir le p'tit en fin de semaine, le jour suivant il ne peut pas, le lendemain, il a encore changé d'idée. Ça ne finit plus. Et c'est qui qui doit consoler le petit garçon? Il m'énarve!!!!

Et mon père ne va pas bien. Il a un cancer. Ce n'est pas très sérieux je crois, et il n'y a pas non plus de traitement possible. Mais on n'a pas le droit d'en parler. Il ne veut pas nous donner de détails et on ne peut pas poser de questions. J'ai fait des recherches sur internet et je crois qu'il n'y a pas trop de danger pour sa vie. Sa qualité de vie pourrait être grandement affectée par contre, mais à ce moment-là, il y aurait la possibilité de l'ablation des glandes. Mais c'est stressant, on ne sait rien, il ne veut rien nous dire.

Puis le travail... Beaucoup de changements en ce moment. Disons que ça brasse. Tout a été mis sur la table et tout doit être justifié, expliqué. Il y a bien des projets qui seront coupés, qui disparaitront. Je crois que c'est une bonne chose, mais c'est possible que mon poste sera affecté. Je ne veux pas que ça arrive, j'adore ce que je fais... Je suis vraiment fière de ce que nous avons fait la dernière année, je suis heureuse des objectifs fixés pour cette année... Je ne veux pas qu'on me remplace.

Ça va aller, je sais bien. Je suis découragée, abattue en ce moment. J'ai hâte d'avoir un peu de bon... Mais c'est comme le soleil, on ne le voit pas souvent, et ça ne dure jamais bien longtemps.

lundi 25 avril 2011

Un coeur en miettes

Finalement, le soleil a été pas mal discret aujourd'hui. Mais il n'y avait pas de pluie. Journée de lavage et de relaxage avant de reprendre la routine demain.

Je suis allée faire un tour au parc avec mon fils. Le soleil n'était peut-être pas au rendez-vous, mais ce n'est pas une raison pour ne pas aller dehors. Petite promenade à trotinette.

Je ne vois pas souvent mon fils avec d'autres enfants. À part ses cousines et la fille de mon amie je veux dire. Au parc cet après-midi, il y avait des garçons et filles de son école. Assise sur un banc, mon nez plongé dans un livre et les yeux rivés sur le petit groupe, j'ai regardé les interactions.

Les enfants se moquent de lui sans même s'en cacher. Ils lui font faire ce qu'ils veulent. Et il dit toujours oui et il ne comprend pas ce qu'il se passe. J'imagine qu'il s'amuse même. Il veut tellement faire partie de la bande. Il désire s'amuser, courir, rire, sauter. Mais il aurait quatre bras et les yeux qui trônent au milieu du ventre que la différence ne serait pas plus évidente.

Un moment donné, il était couché dans le sable, une fille qui lui tenait les pieds, une autre les bras. Deux garçons lui tiraient des fléchettes à succion dessus et un autre lui jetait des poignées de sable dans le visage.

Je me suis levée et je suis intervenue. Est-ce que c'était la meilleure chose à faire? Est-ce que j'avais le choix? Je voudrais tellement qu'il soit capable de comprendre qu'il n'est pas obligé de subir ça, qu'il n'a pas à accepter n'importe quoi. Mais encore une fois, c'est un adulte qui a dû le défendre, encore une fois, les enfants ont vu que sans adulte, ils peuvent ce qu'ils veulent de lui.

Maudit que ce n'est pas facile d'être parent. Je voudrais prendre tout son stress et ses difficultés sur mes épaules. Je crois que même ça serait moins lourd que mon sentiment d'impuissance.

Les enfants ne devraient pas avoir à connaitre le rejet, l'anxiété, le stress, le malheur, la maladie. On a toute notre vie pour vivre ça... l'enfance devrait au moins être épargnée. En plus, les enfants n'ont pas les mots pour exprimer comment ils se sentent, certains adultes ne les ont pas alors des enfants...

Je trouve ça très difficile ces temps-ci. J'aurais besoin de sentir que son papa est là pour que ma sauterelle sache qu'il l'aime. J'aurais besoin que l'intervenante au bout du fil m'ouvre les portes au lieu de m'expliquer que mon fils fonctionne bien puisqu'il n'a pas de problème de comportement et que ses notes sont bonnes. J'aurais besoin que les gens retournent mes appels au lieu de me briser la voix à chaque fois que je laisse un message détaillé sur une maudite boite vocale.

Et j'aimerais ça arrêter de me sentir coupable parce que je ne sais pas quoi faire. Et arrêter de me sentir coupable de trouver ça difficile quand il y a des parents qui ont des enfants malades ou d'autres dont les enfants doivent surmonter de bien plus grandes montagnes.

dimanche 24 avril 2011

À quoi ça sert d'avoir un fond?

Comme ma sauterelle me l'a dit hier soir, pour Pâques, on allait à un runch chez mes parents. :)

J'ai même passé une partie de l'après-midi d'hier à cuisiner. J'ai fait une bonne lasagne pour le souper, et du pain aux petits fruits pour le "runch". À la base, la recette disait d'utiliser de la confiture, mais comme je n'en avais pas, j'ai fait de la confiture aussi. Ça fait du bien de cuisiner.

Le pain était bon. Mais tout le reste aussi. De bonnes grosses gaufres épaisses, avec des petits fruits et de la crème anglaise. Des crêpes (de vraies crêpes, minces!) avec du sirop d'érable. Du jambon, du bacon. De l'ananas frais. Des croissants, des brioches. Des oeufs. Du fromage.... Ah le fromage! Il y a quelque chose de meilleur que ça?

Du mousseux avec du jus d'orange. Du café bien corsé - rien à voir avec le café Tim.

Toute cette bouffe... j'aurais voulu pouvoir passer toute la journée à manger. C'est ce qui arrive quand il y a trop de choix. Impossible de manger de tout sans trop manger. De la vraie torture.

C'est comme les buffets quand j'étais dans le sud. Sauf que là, je savais que je reviendrais le lendemain et que je pourrais goûter ce que je n'avais pas essayé.

J'aimerais avoir la capacité de pouvoir manger sans m'arrêter. Et ensuite, ne pas manger pendant quelques jours.

J'ai mangé à en avoir mal au ventre ce matin. Heureusement, il fait beau (on ne le dira pas trop fort, mais est-ce que le printemps se serait vraiment installé pour de bon?), je suis allée prendre une belle marche cet après-midi.

Dernière journée de congé demain. S'il fait beau, je vais aller faire un tour dans le bois avec fiston. Faire le plein de soleil parce qu'on ne sait jamais, il pourrait encore disparaitre pour quelques jours.

Joyeuses Pâques!

jeudi 21 avril 2011

Quatre jours de congé

Maudit que ça va faire du bien. Demain, pas question que je mette le pied hors du lit avant 9 heures, 10 serait encore mieux.

Je suis fatiguée. Je dors peu. Ma sauterelle a fait une autre crise hier. Cette fois, elle a duré près de deux heures. Il s'est finalement endormi vers 23 heures dans mon lit à côté de moi. Et moi... j'avais envie d'aller dormir dans son lit pour pouvoir pleurer toute la peine que je ne pouvais lui montrer.

Mais pour la première fois, nous avons pu reparler de la crise. Ce soir, il s'est ouvert, calmement, il m'a parlé de ses peurs. Hier, elles étaient surtout liées à son père.

Nous avons besoin d'aide. C'est trop pour moi, je me sens démunie. J'ai fait des appels ces derniers jours, j'ai tendu la main dans diverses directions. On verra bien ce qui arrivera.

Mais en attendant, je suis fatiguée. C'est ma vie qui m'épuise. Non pas que j'aie à me plaindre, mais il y a trop de montagnes russes dans ma vie personnelle pour une fille qui aime le calme. Une chance qu'au boulot ça roule à cent milles à l'heure et je me sente énergisée par tout ce qui se brasse.

Oui, quatre jours de congé seront les bienvenus. Quatre jours sans horaire ni course, ni liste de choses à faire. Je ne sais pas encore si mon fils sera avec moi, mais d'une façon ou d'une autre, j'en profiterai.

mardi 19 avril 2011

Pourquoi un blog?

À l'époque, j'étais à la maison. J'étais en congé de maladie pour quelques semaines. J'avais craqué. Moi, pourtant très solide, je m'étais laissée écraser par le poids des événements. J'avais perdu le contrôle. Je n'avais plus de patience, je n'avais plus de plaisir. Bref, ça n'allait pas fort.

Puis, une amie m'a encouragé à écrire. Pourquoi pas? J'avais toujours aimé les mots à cause des images et des émotions qu'ils portent.

De plus, écrire rompait ma solitude en quelque sorte. J'avais perdu un confident, je me suis mise à écrire. J'ai toujours eu besoin de verbaliser, ça m'aide à réfléchir, à y voir plus clair. Que ce soit en parlant ou en écrivant, si je ne parle pas, je tourne en rond dans ma tête.

Le blog s'est installé. J'écris d'abord pour moi, quand j'ai quelque chose à dire. Et quand je n'ai rien à dire aussi. En me connectant au moins deux fois par semaine, ça me donne la discipline de réfléchir. Je regarde moins de télé et je pense plus.

Avec le temps, j'ai eu quelques lecteurs réguliers, qui parfois même, me laissent des commentaires - j'aime les commentaires. Et le blog est devenu une façon d'apprendre. J'en lis plusieurs et j'apprends. Je parle de certaines choses et on me donne des conseils, du soutien. Parfois, ce sont des gens que je connais dans la vraie vie, d'autres des personnes que je n'ai jamais rencontrées.

C'est fou comme les mots rassemblent. Et dire qu'on disait il n'y a pas si longtemps que la technologie allait tuer l'écriture... C'est tout le contraire...

Aujourd'hui, une de mes lectrices, une amie, une femme incroyable, m'a envoyé tout plein de contacts, d'informations, de conseils pour m'aider avec mon fils. Un geste simple vous me direz peut-être, mais si plein de générosité. Merci beaucoup Isa D.

Et qu'on ne vienne pas me dire que les gens ne sont pas bons. Seulement dans les derniers dix jours, qui ont été particulièrement difficiles pour moi, j'ai eu la preuve de la gentillesse des gens.

merci, merci, merci.

lundi 18 avril 2011

De gros efforts pour rester calme...

Je vous avertis, j'essaie bien fort de respirer profondément et de ne pas me pomper. J'essais, mais au fil des mots, je pourrais m'emporter...

Vous le savez, mon fils a un trouble envahissant du développement. En plus, il souffre d'un trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité et impulsivité, il a une légère dyspraxie motrice et il souffre de troubles anxieux et perfectionnistes. Tout un cocktail. Les choses pourraient être bien pire.

Malgré tout, il est assez fonctionnel en raison de deux facteurs. Il est vraiment très docile (même s'il est chialeux, il obéit) et il est très intelligent, dans le 97e percentile.

À l'école, c'est un enfant plaisant généralement. Bon, il se lève souvent en classe, il est hypersensible et pleure souvent, mais il ne cause pas de problèmes aux enseignants. Et il a d'excellentes notes.

Et c'est son plus gros problème!

En août, quand j'ai obtenu le diagnostic, j'ai cru que j'aurais finalement de l'aide. Comme je me trompais. Les services obtenus depuis l'automne : RIEN. L'école m'a d'abord dit que la Commission avait dit non. Et j'ai finalement appris qu'aucune demande n'avait été faite. Pourquoi? "Votre fils n'a pas de problème madame, il n'a pas de problèmes de comportement et il a de bonnes notes. Que voulez-vous de plus?" La demande a finalement été envoyée à la Commission scolaire... qui n'a toujours pas répondu.

Aujourd'hui, j'ai reçu un autre refus. "Madame, comme l'école ne vous offre pas de services, on ne peut qualifier votre fils pour nos services. Nos services sont pour les enfants qui sont en classe adaptée ou qui ne fonctionnent pas du tout." Alors quoi? Des enfants qui ont déjà droit à des services à l'école ont droit à ces services. OK. Mais qu'est-ce que je fais moi?

Mon fils doit faire de très grands efforts de concentration et d'adaptation pour pouvoir suivre en classe et s'adapter aux situations sociales. Il ne comprend pas tout ce qui touche au non-dit, à l'implicite, à l'opinion, à l'abstrait. C'est comme s'il devait pédaler deux fois plus vite pour faire le même bout de chemin. Jusqu'à maintenant il y arrive. Mais les effets se font sentir.

Il revient à la maison de mauvaise humeur. Il s'isole, ne veut pas parler pendant un certain temps. Pour donner un break à son cerveau. Le psychiatre me l'avait dit que ça arriverait. Il devient de plus en plus anxieux. Des crises comme en fin de semaine sont très difficiles à gérer. Beaucoup trop sur ses frêles épaules de garçon de 8 ans.

En plus, il commence à être affecté physiquement. Dormir est plus difficile et il perd du poids. Il est tombé sous la courbe normale du poids... lui qui est au-dessus pour la taille.

Je suis tannée. Je sais qu'il y a des enfants qui ont besoin de beaucoup plus d'adaptation et de services que lui. Mais ça ne veut pas dire qu'il n'en mérite pas. C'est comme quand on m'a dit qu'il ne recevrait pas de services du CLSC et du CRDI parce qu'il vit dans une bonne famille et qu'il mange à sa faim (et qu'il ne reçoit pas quelques taloches derrière la tête).

J'ai tout vidé mon sac à la pauvre madame au téléphone cet après-midi. La pauvre, ce n'est pas sa faute. Mais le maudit système ne fonctionne pas.

Je veux de l'aide. Je ne peux pas imaginer comment il sera à la fin de son secondaire s'il n'a pas de soutien en classe et à l'extérieur.

Bon. Je suis encore calme.

dimanche 17 avril 2011

Cure de sommeil

Quelle semaine! Épuisante. Déjà que ce n'était pas la grande forme à cause du rhume, il y a tellement de choses qui ont tourné carré que j'ai eu l'impression de marcher à contre courant du samedi au vendredi.

J'étais stressée. Je ne vous raconterai pas pourquoi. Mais bon, ça m'a rongé toute la semaine. J'en ai perdu le sommeil. Toutes les nuits, vers les 2 heures, couchée, les yeux grands ouverts à brasser ma vie dans ma tête. Le sommeil revenait vers les 5 heures, quelques minutes avant que le réveil ne me dise d'aller au boulot.

Puis, à la fin de la semaine, la crise. Une autre de ma grande sauterelle. Cette fois, à l'école. Il a fait 3 erreurs dans son contrôle de mathématiques. 3! sur 40!

Il est fort en mathématiques. Très. Et il le sait. Alors ça, avec son côté obsessif, perfectionniste... Tout a déboulé.

Je n'étais pas là, mais je sais qu'il s'est descendu en panique. "Je suis stupide, je suis un bon à rien, je suis pas capable de rien..."

Quand je suis allée le chercher, ça avait fait boule de neige. Ça n'arrêtait pas, rien à faire. Les grosses larmes, le coeur qui battait à cent milles à l'heure. Les bras et les jambes tout raides.

C'est épuisant. Ça me fend le coeur car je suis totalement impuissante. Tout ce que je peux faire, c'est le prendre dans mes bras, le bercer et le flatter pour qu'il se calme et attendre que ça passe. Très bientôt j'espère, nous allons commencer à voir le psycho-éducateur. Ça devrait nous aider à développer des techniques, mais pour le moment, ces crises me fessent toujours avec la même force.

Il s'est finalement calmé, puis endormi. Et moi aussi. Il n'était pas 8 heures. Et j'ai finalement dormi d'un sommeil profond... jusqu'à 8 heures le lendemain. Le tour du cadran! Moi! Je ne suis pas une grosse dormeuse alors.

Ça m'a redonné des forces, une nouvelle perspective. Bye bye le stress. Après tout, je n'ai aucun contrôle sur ce qui m'empêchait de dormir, je ne peux faire que ce que je fais déjà.

Alors la fin de semaine se passe bien. C'est fou ce que le sommeil peut faire.

Et puis... les Canadiens mènent leur série 2-0 contre les méchants Bruins...

mercredi 13 avril 2011

Films pour enfants ou pour leurs parents?

Le cinéma pour les enfants a tellement évolué depuis ma propre enfance. Je me souviens que le film préféré de ma soeur et moi était La petite sirène... pas celui de Disney, un autre, plus vieux.

Aujourd'hui, ça n'a rien à voir. Tout a commencé à changer avec le premier Toy Story et le groupe de Pixar. Le dernier Toy Story était encore meilleur que les deux autres, ce qui semblaient être une tâche impossible au départ.

Dans les meilleurs films que j'ai vus à part celui-là dernièrement... How To Train Your Dragon que j'ai absolument adoré. Un vrai plaisir ce film.

Mes préférés de tous les temps : Charlie et la chocolaterie (avec Johnny Depp) et Les petits pieds du bonheur.

Ce dernier film raconte l'histoire d'un manchot vraiment pas comme les autres. Alors que tous les manchots de son espèce chantent, il danse de façon exceptionnelle. Mais être différent est toujours un fardeau. Ce film m'a chavirée. Comment faire autrement alors qu'on est la maman d'un petit garçon qui est différent des autres, qui ne fite pas dans le moule... Alors que la maman le traîne d'un spécialiste à l'autre pour trouver cette étiquette qui expliquera tout... qui elle l'espère feront taire ceux qui la regarde avec de gros yeux en se demandant pourquoi elle ne l'encadre pas mieux...

J'adore ce film.

Mais ce soir, j'en ai regardé un autre avec ma sauterelle. Ça faisait bien longtemps que nous l'avions regardé, au moins deux ans je dirais. Finding Nemo. Je regardais Marlin, le papa de Nemo qui le cherche partout... et je me suis vue. Eh oui, moi, qui sur protège mon fils. Qui l'empêche de s'inscrire à des sports parce que je ne veux pas qu'il soit confronté à l'échec ou aux moqueries des autres. Moi, qui voudrais me dresser entre lui et tous ceux qui lui mettraient des bâtons dans les roues. Il a huit ans... il serait temps que je lui fasse confiance et que je le laisse vivre des échecs.

C'est très clair dans ma tête, mais mon coeur... c'est autre chose.

mardi 12 avril 2011

Une de ces journées...

...à oublier.

Ça avait pourtant bien commencé. Le beau soleil, mon fils qui se prépare rapidement pour une fois. Mais bon, des fois ça nous tombe dessus. Sans entrer dans les explications (parce que sincèrement, ça me remettrait de très mauvaise humeur), disons que je dois encore ramasser les pots cassés par mon ex. Et cette fois, la facture est particulièrement salée.

Je vais me coucher tôt après avoir bu une tasse de thé bien chaud.

Heureusement, demain est un autre jour.

lundi 11 avril 2011

C'était quoi ça?

Je me suis réveillée à 3 heures du matin hier. J'ai d'abord pensé que c'était à cause du rhume qui m'empêche de respirer. Mais non, c'était le tonnerre et la pluie. Depuis quand a-t-on des orages violents qui durent plus d'une heure en plein mois d'avril? Et ce vent chaud et humide en fin d'après-midi aujourd'hui? La météo est toute à l'envers.

Le p'tit ne s'est pas réveillé, mais moi, je n'ai pas pu me rendormir avant 5 heures... 30 petites minutes avant que le réveil me dise qu'il était temps de partir.

J'avoue que j'ai hésité. Mon lit me semblait confortable. La montagne de mouchoirs me disait de rester à la maison. Mais bon... je suis allée au boulot. Ce n'était pas si mal finalement. La bonne humeur collective m'a fait oublié ma congestion et j'ai accompli beaucoup.

Et puis, je partage un secret. La soupe au poulet pour le rhume, ça ne marche pas aussi bien que la soupe à l'oignon. Des oignons bien forts, dans un bouillon, un peu de vin, des croutons et du fromage suisse. Ça vous décongestionne en quelques secondes. Et c'est bon en maudine en plus.

Et vous, quels sont vos remèdes miracles contre le rhume?

dimanche 10 avril 2011

Du café qui goûte rien

Déjà hier après-midi, je sentais les picotements. Depuis le début de la semaine que j'avais les pressentiments que je n'allais pas y échapper. Eh bien voilà, j'ai été frappée par le rhume.

Le visage douloureux, les yeux qui piquent, les nez qui coule, la gorge qui gratte. À force de moucher et soigner un petit garçon de 8 ans, ce qui doit arriver arrive. On a beau se laver les mains, un moment donné...

Alors je bois beaucoup de liquide, il parait que c'est bon. Mais tout a le même goût. Quelle tristesse ce matin de me faire un bon café fort... J'aurais pu me faire un café instantané que je n'aurais pas vu de différence.

Heureusement, ce n'est qu'un rhume. Je ne voudrais pas être malade comme mon fils l'a été la semaine passée.

Et ma colère? Elle n'a pas encore passé.

samedi 9 avril 2011

Bitchage

Je commence en m'excusant tout de suite. J'utilise rarement ce blog pour évacuer ma colère, mais là... gggrrrrr Je fais une exception.

"No later than 10" qu'il m'a dit hier soir. Qui ça? Le père de ma sauterelle.

Il devait venir le chercher ce matin avant 10 heures. Mon fils avait très hâte de le voir, ça fait un mois qu'il n'a pas vu son père. Dès 9 heures ce matin, il avait les yeux collés dans la fenêtre du salon.

Il est arrivé à midi... J'étais déjà fâchée...

Son excuse? Sa voiture. Quelque chose a brisé dans la transmission et il ne pouvait conduire qu'en deuxième vitesse.

OK. ça peut arriver.

"Can you lend me the money so I can fix it?"

Quoi? Il me doit 3000$ depuis des années. À deux reprises depuis notre séparation, je lui ai prêté de l'argent. Il ne m'a jamais remboursée. J'ai mis une croix sur cet argent depuis longtemps. Mais c'est hors de question que je lui en prête à nouveau. No Way!

"Can I borrow your car so I can go to my dad's?"

Eh bien, je lui ai prêté mon auto. Mon fils s'est mis à pleurer quand j'ai d'abord refusé. Il a dit que j'étais méchante parce que je l'empêchais de voir son papa. J'ai cédé...

Me voilà donc à la maison, ma première fin de semaine sans enfant depuis plus d'un mois, et je ne peux même pas sortir de la maison.

Je suis tellement enragée... Je l'ai quitté parce que je ne pouvais pas compter sur lui, parce que c'est un maudit irresponsable qui passe son temps à prendre de mauvaises décisions. Parce que j'en avais assez de toujours avoir à régler ses problèmes. Et voilà! 5 ans plus tard et c'est encore moi qui ramasse sa marde. Ce n'est pas sa blonde voyons...

Il faut que je me force bien fort pour ne pas le laisser gâcher ma fin de semaine...

Printemps

Est-ce que le printemps aurait le même effet sur moi s'il n'y avait pas l'hiver juste avant?

Maudit que c'est le fun quand le ciel est bleu, qu'on peut ouvrir la fenêtre de l'auto en revenant à la maison, quand on n'a pas à mettre de bottes.

Bonne fin de semaine tout le monde!

jeudi 7 avril 2011

Se faire aller le popotin

Quelle belle soirée. Les Canadiens ont perdu, le match n'était pas très enlevant, mais l'atmosphère s'est occupée de rendre le tout intéressant.

Il fallait le voir mon grand garçon crier Go Habs Go, lever les deux bras dans les airs et danser... Je n'avais jamais vu mon fils danser - sauf en jouant à la Wii.

Ça a commencé quand une chanson de Michael Jackson a joué. Il s'est levé et s'est mis à danser comme lui, les genoux comme du spaghetti. Il y a eu une réaction autour de lui et au lieu de se refermer comme il l'aurait fait d'habitude, il en a rajouté. Une grosse couche! Et ça a duré les trois périodes.

On a eu du fun. Mes parents n'étaient pas à côté de nous, environ dix sièges plus loin, et mon fils était un peu déçu, mais pas trop.

J'ai voulu partir alors qu'il restait une minute et que les Canadiens perdaient 2-1. Mon fils m'a dit qu'il fallait rester parce qu'ils allaient marquer un but. Et c'est arrivé! La petite sauterelle m'a sauté dans les bras, a tapé dans les mains de tout le monde autour.

Spécial quand même... aller voir son équipe jouer un match à l'étranger... et il y a une grosse majorité de fans de notre équipe dans les gradins.

mercredi 6 avril 2011

Retour à la presque normale

Oh que le réveil était difficile ce matin. Mon petit lève-tôt ne voulait pas sortir du lit. Il ne voulait pas non plus aller à l'école.

Mais maman n'a pas flanché. Il faut bien retourner à l'école non? Et je dois retourner travailler.

J'avais hâte d'arriver au bureau. Même que je devais quitter tôt cet après-midi car j'avais rendez-vous chez l'optométriste, mais j'aurais préféré rester.

La journée a pourtant mal commencé. Je me suis fait ramasser, peinturer dans un coin, planter ben raide par un groupe de trois personnes. Elles voudraient transformer les faits légèrement dans un rapport important pour que ça ne paraisse pas qu'elles n'ont pas fait leur job. J'ai refusé d'endosser ça. Elles sont fâchées. Ça, ça vient me chercher. Je suis une personne intègre et je ne mentirai pas pour me couvrir les fesses. Si je fais une erreur, c'est ma responsabilité. Et en quelque part, je m'attends à ce que les autres fassent pareil. C'est probablement un peu naïf de ma part, mais je suis faite comme ça.

Ça ne m'a pas mise de mauvaise humeur, mais la fumée m'a sorti par les oreilles.

Mais ça m'a amusé de retrouver le rythme du bureau. Le gros rush et les urgences du mois dernier ont passé, j'ai maintenant le temps de m'attaquer à d'autres choses.

Puis j'ai fini la journée en m'achetant une nouvelle paire de lunettes. Ma vue n'a pas baissé, mais il faut changer de lunettes de temps en temps. Ma petite sauterelle a eu la baboune. Mon fils a une vue parfaite, pas de lunettes pour lui et ça l'a rendu bien triste... :(

En passant, il va mieux, mais c'est bientôt l'heure des gouttes dans l'oreille...

mardi 5 avril 2011

Problème mathématique

J'en ris encore (même si ce n'est pas gentil).

Mon petit bonhomme a le tympan perforé par la grosse infection qui le faisait pleurer. Bon, ce n'est pas ça qui me fait rire. Il doit bien sur prendre des antibiotiques, mais il a aussi des gouttes. 4, deux fois par jour pendant 7 jours.

Il déteste. Ça l'inquiète... Tout à coup ça coule quand il se lève? C'est froid. C'est pas agréable.

Enfin, il me semble qu'il y a pire que ça...

Nous étions tranquillement à regarder le match de hockey quand il a soudainement disparu. Au bout de 5 minutes, je suis allée voir ce qu'il faisait.

"Je calcule combien de gouttes je vais avoir dans mon oreille au total."

Et il a trouvé la bonne réponse. 56! "Mais là il m'en reste juste 48 parce que tu m'en as déjà mis 8."

J'ai trouvé ça drôle...........

lundi 4 avril 2011

Lost in translation

AVERTISSEMENT
Portez toujours un casque et une vitesse protectrice en montant votre scooter.
Ce scooter n'est pas prévu pour children au-dessous de 6 ans.
N'employez pas votre scooter sur aucunes chaussées, rues ou secteurs avec le trafic.
Ne montez pas votre scooter avec les pieds, les poussoirs ou les sandals nus.
Évittez les conditions de conduits délicates, terrains difficiles et obstacles divers.
Tenir les Deux mains sur le guidon.

Cet avertissement était sur le Scooter Instruction manual de la trottinette que j'ai achetée aujourd'hui.

:) Quelques petites nouvelles :

D'abord, mon fils va mieux. Cet après-midi, il a repris vie on dirait. Il a retrouvé sa personnalité. Bon, sa voix est encore tout égratignée, ses joues rouge vin, son appétit inexistant, mais il bouge, il parle, il est ma petite sauterelle.

Je l'ai laissé chez une copine pour quelques heures en fin de matinée. Il fallait que je fasse réparer le pneu de l'auto et je ne le voyais pas assis dans la salle d'attente du Canadian Tire.

Mon pneu avait DEUX crevaisons. Oui, oui, DEUX! Une petite, probablement causée par un trou dans la chaussée (je me demande où ça a pu arriver, il n'y a aucun nid-de-poule... ). Et une plus grosse, causée par une vis. Au lieu de réparer, j'ai un pneu tout neuf. J'avais payé le 6,99$ de garantie alors ça ne m'a rien coûté (pour la réparation). Et ma voiture est à nouveau chaussée de pneus quatre saisons qui font beaucoup moins de bruit!

C'est bientôt Pâques. 3 semaines avant un long weekend de 4 jours. Ma sauterelle sera chez son père alors j'ai bien envie d'aller trotter quelque part. Pas encore certaine si je le ferai ni où... mais j'y pense.

Je vais avoir l'air d'une maman sans coeur, mais je n'achèterai pas de chocolat de Pâques pour mon fils pour la deuxième année de suite. Tous les ans, il en reçoit tellement qu'on finit par le jeter. Alors l'an passé, je lui ai acheté un cadeau - je ne me souviens plus quoi. Cette année, une trottinette (d'où les instructions mal traduites plus haut). Il est très content. Très, très YO! Je dirais même plus, Hyper cool.

Demain sera je l'espère, ma dernière journée à la maison. Fiston a rendez-vous avec son pédiatre en milieu de journée et j'ai pris congé. Le rendez-vous était prévu depuis longtemps, en fait, il devait être la semaine passée. Mais ça tombe bien. S'il se sent mieux, j'en profiterai pour faire quelque chose de spécial avec lui.

Et demain, AM se fait opérer. Notre amitié a pris un méchant coup ces derniers mois et il ne reste pas beaucoup plus que des contacts amicaux en ce moment. Je ne sais pas si la confiance se rebâtira avec le temps, j'espère que oui. Mais pour le moment, je vais penser à elle très fort demain alors qu'elle amorcera son combat contre le cancer du sein. Je lui enverrai tout plein d'ondes positives.

Et voilà... c'est tout pour ce soir. Bonne fin de soirée.

Lundi matin

Il est 9 heures et je suis à la maison. Encore au lit même, le café chaud sur la table de nuit. Mon grand garçon vient de se réveiller, il regarde la télé couché sur le sofa.

Eh oui, il est toujours malade. Il se dit guéri pourtant. Mais pas d'énergie, pas d'appétit. Les yeux tout petits, le nez rouge, les oreilles enflées qui coulent toujours.

On va prendre une petite journée tranquille. Pas de travail à distance pour moi aujourd'hui. Non merci! Je vais prendre soin de mon coco.

samedi 2 avril 2011

Ça ne s'arrange pas...

Ma grande sauterelle ne file pas. Il fallait le voir aujourd'hui.

Détour chez mes parents en début d'après-midi pour les aider avec l'installation de leur nouvel ordi (un ordi avec un écran tactile... trop cool). Juste comme je partais, j'ai senti quelque chose d'étrange avec l'auto et j'ai vu que j'avais une crevaison... ENCORE. Ça fait 3 fois en un an. Dieu merci, mon père m'a appris à changer un pneu quand j'avais 16 ans et je n'ai jamais oublié. Bon... cette fois, j'avais oublié de mettre le frein à main et j'ai paniqué quand l'auto s'est mise à reculer... mais bon, j'ai réussi. Il y a une grosse vis bien plantée dans le pneu... Une chance que je vais faire mettre les pneus 4 saisons cette semaine.

Une fois chez mes parents, le p'tit est allé se coucher sur le sofa. De la chaleur, de l'Advil et une couverture douce et c'était le p'tit dodo.

Il a "repris vie" vers 16 heures, il a joué à la Wii un peu pour finalement revenir s'écraser sur le sofa. Il a mangé 3 bouchées, il a même refusé la crème glacée. Puis il s'est assis sur moi et il a regardé tout le match de hockey sans bouger d'un poil. Enfin, il a levé les bras pour faire des High5 (ou Hi5?) quand les Canadiens ont marqué.

Son oreille lui fait moins mal, mais cet après-midi, elle s'est mise à couler. La douleur a commencé à diminuer à ce moment. Très dégueux. J'ai appelé Urgence Santé, il parait que c'est bon signe, il pourrait même s'en sortir sans antibiotiques. Je vais voir demain comment il va.

Pauvre petite sauterelle...

Nuit blanche

Ça fait deux nuits que mon fiston ne dort pas bien. Il n'a qu'un rhume, mais la congestion nasale, ça fait mal à la tête, ça fait mal aux oreilles.

La dernière nuit a été l'enfer. Le pauvre petit avait très mal aux oreilles. À deux heures, il est venu dans mon lit. Tourne-tourne-tourne. Maman non plus n'a pas dormi. À trois heures, je l'ai installé dans le salon avec un film. Je me suis dit qu'en position mi-couché, ça ferait moins mal et il s'endormirait sûrement. À quatre heures et demie, il est venu me réveiller pour me dire que le film était fini. "Qu'est-ce que je peux faire maintenant maman?"

Il est revenu à 5 heures, à 5h15, à 5h45, à 6h puis toutes les cinq minutes après.

Il vient de se faire du gruau instantané. "Tout seul" oui... Il est venu me voir pour me demander c'était où 150ml sur la tasse à mesurer. Puis combien de temps au micro-ondes. Puis pour demander s'il devait faire chauffer de l'eau ou du lait. Puis s'il pouvait prendre un bol en verre...

Il m'a dit qu'il avait toujours mal, mais il me semble pas mal plus en forme que moi.

C'est certain, au lieu de m'être connectée à l'ordi, j'aurais probablement dû profiter de ces quelques minutes pour gruger un peu de sommeil... mais à quoi bon, il va revenir dans quelques minutes...

Vivement qu'il se sente mieux!

vendredi 1 avril 2011

Pour Evy

Ton billet m'a beaucoup touchée, je l'ai trouvé vraiment ancré dans la réalité. J'ai pensé partager mon expérience...

Je suis une petite fille aux taches de rousseurs, aux cheveux trop longs, trop raides, trop bruns pour être remarquée. Je suis timide. J'arrive dans cette nouvelle région où les gens parlent parfois avec des mots que je ne comprends pas. Moi, qui ne fais pas d'amies facilement, je dois maintenant me lier d'amitié. J'ai 9 ans, je suis en quatrième année.

Je suis bonne à l'école. J'ai de bons résultats, je ne lève pas souvent la main pour donner la réponse, même si je la connais la plupart du temps. J'aime lire, j'aime les Canadiens de Montréal. Je ne m'habille pas très bien, je suis trop maigre, j'ai les dents croches.

Je vis avec mes parents dans cette nouvelle maison à la campagne. Je suis chanceuse. Mes parents sont à la maison tous les deux à 16 heures 30. Je me chicane souvent avec ma petite soeur, mais je l'aime beaucoup. Elle est en première année et elle n'a pas de misère à se faire des amies. J'aime jouer aux cartes en famille, au Rummy et à Quelques Arpents de piège. J'adore mes parents. C'est sévère chez nous, mais ça ne me dérange pas vraiment.

Mon plus grand cauchemar, c'est d'être toute seule à l'école. Je me "tiens" donc avec Manon, Adrena et Anick. Ce sont les seules qui me parlent. Mais entre elles, elles parlent surtout anglais. Je ne comprends pas, mais ce n'est pas grave, au moins je ne mange pas toute seule à la cafétéria.

Anick me vole toujours mon lunch. Elle prend mon sandwich et mon dessert. Au moins il me reste mon fruit. À la récré, Anick aime me pousser dans la clôture. Les deux autres se placent à côté d'elle et elles me regardent en disant des choses en anglais que je ne comprends pas. Elles trouvent ça bien drôle. Des fois, elles me donnent des coups de pied sur les tibias et des coups de poing dans le ventre. Je pense qu'elles aiment ça quand je me mets à pleurer parce qu'elles rient beaucoup. Ça ne me fait pas vraiment mal, mais je n'aime pas ça.

Je pourrais aller voir une surveillante. Lui raconter ce qu'elle fait. Mais je ne suis pas une rapporteuse. Et puis, je n'aurais plus d'amies si je le faisais.

Je suis maintenant en sixième année. Ce n'est plus Anick ni Manon. Anick a doublé sa quatrième pour la troisième fois. Et Manon a changé d'école parce que tout le monde a appris que son frère abusait d'elle. Mes amies maintenant, c'est encore Adrena, c'est Marie-Claude, c'est Nathalie. Elles ne me parlent plus en anglais. Elles trouvent ça drôle de me pousser. Elles aiment rire de moi. En classe, c'est plus facile, car je suis en 5 et 6 - une classe avec des 5e et des 6e années. On est seulement 6 de sixième et je suis assise avec Etienne, il est très gentil avec moi. Je fais ses exercices de mathématiques et il me laisse copier ses notes parce que je n'arrive pas à voir au tableau. J'ai besoin de lunettes, mais je ne veux pas le dire à mes parents. Je pense que si je porte des lunettes, on va rire de moi encore plus.

Marie-Claude ce qu'elle aime faire c'est me tirer les cheveux et me pincer. Elle est beaucoup plus grande que moi.

Je pourrais le dire à mes parents, mais que pourraient-ils faire? Ça rendrait les choses pires. Quand on bavasse, c'est pire. De toute façon, je pense que je dois m'habituer... ça fait trois ans. Peut-être qu'au secondaire l'an prochain, ça va être différent. J'en doute... mais bon.

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J'ai 36 ans aujourd'hui, et mes 3 dernières années de primaire, mes 2 premières années de secondaire me hantent encore. J'ai fait la paix avec beaucoup de choses, mais je sais que certains traits de ma personnalité sont causés par cette époque.

Je n'ai jamais parlé de ça à un adulte enfant. Ni mes parents, ni mes professeurs. Personne ne s'est jamais douté de ce que je vivais. Pourtant, j'étais entourée de parents impliqués qui m'aiment. D'excellents parents. Ils n'ont rien vu parce que ça n'a pas paru. À cet âge, notre caractère est en train de se former. C'est normal qu'on ne remarque pas vraiment les changements.

J'en ai parlé à ma mère adulte. Elle n'en revient pas. Elle s'en veut de n'avoir rien vu, rien fait. Mais que pouvait-elle voir? Je ne lui ai rien montré. Je ne voulais pas qu'elle sache.

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Evy, il y aura toujours de ces femmes qui ont toutes les réponses et qui pensent que tout se passe selon ce qu'elles ont décidé. C'est comme ça jusqu'au jour où ça ne l'est plus. Ce sera tout un coup pour elles. À force de croire que tout est sous contrôle, on relâche sa prudence et son gros bon sens.

Heureusement pour tes enfants, tu es lucide. TRÈS. Et tu ne joue pas le jeu de la perfection. Je suis certaine que ça fait de toi une meilleure mère. Et de mon point de vue, une personne beaucoup plus intéressante.