mardi 28 septembre 2010

La fierté d'une maman

En l'espace d'une heure aujourd'hui, je suis passée des larmes aux larmes. Larmes d'une maman qui s'en fait pour son petit gars aux larmes d'une maman qui déborde de fierté pour lui.

Encore une fois, mon gars a été frappé à l'école. Le même que celui qui avait eu la brillante idée de le traîner par terre la semaine passée. Il semble avoir tout un caractère parce que cette fois, il l'a fait juste devant l'éducatrice alors que ma sauterelle lui expliquait que l'autre petit gars l'embêtait.

Le petit garçon, la petite peste, le ... s'est fait punir en se faisant mettre en retrait (!). Quoi?!? Je n'en revenais pas quand j'ai appris ça hier. Deux fois qu'il fait mal à mon fils en une semaine, et il n'a pas d'autre conséquence que de rester debout le long du mur pendant la récréation. Et mon fils lui, fait des cauchemars et n'arrive pas à dormir, il ne veut plus aller à l'école...

Ce matin, j'ai re-téléphoné à l'école. Deux fois en une semaine. Je crois que c'est plus que l'année dernière au complet. Son prof ne m'a pas rappelée... Je ne suis pas très impressionnée.

Mais la responsable du service de garde oui. Elle m'a écoutée et m'a expliqué les différentes interventions possibles. Elle m'a demandé la permission d'en discuter avec ma sauterelle, en compagnie de son éducatrice et de la technicienne en éducation spécialisée de l'école.

Au téléphone, j'avais de la misère à parler tellement j'avais le motton, oui, carrément le motton, pris en travers de la gorge. Je n'arrivais pas à articuler mes mots tellement je travaillais fort pour retenir mes sanglots dans ma voix. La responsable, elle est maman aussi. Elle a compris.

Le téléphone a sonné une heure plus tard.

- Avez-vous quelques minutes? Je sais qu'on doit se parler ce soir, mais votre fils vient de sortir de mon bureau et je veux partager ça avec vous pendant que c'est frais.

Voyez-vous, ma sauterelle, on lui a appris qu'il fallait d'abord essayer de résoudre les conflits entre amis avant d'impliquer les adultes. Il a récité la leçon par coeur. Il a même fouillé dans les pages de son agenda pour montrer où c'était écrit.

Il est comme un ordinateur. On le programme à faire telle ou telle chose quand il se retrouve dans un contexte X. Le problème, c'est que si un tout petit détail change dans la situation de départ, il n'est pas capable d'ajuster la réaction. Tout ça, ça fait partie des troubles envahissants du développement.

Alors, il n'avait pas compris qu'avec ce garçon-là, quand il se fâchait, ça ne servait à rien de parler ou de discuter. Il faut prévenir un adulte.

Après sa rencontre, la responsable a demandé à la secrétaire d'aller chercher l'autre garçon et a demandé à mon fils de retourner dans sa classe.

Ma petite sauterelle, ma grande sauterelle en fait, a plutôt demandé de rester.

- Maintenant, il n'est plus en colère, peut-être qu'on pourra discuter.

Et mon fils a parlé à l'autre garçon. Il lui a expliqué comment il se sentait et il lui a demandé pourquoi il ne s'excusait jamais. Pour mon gars, c'est très important de s'excuser. Tout le monde fait des erreurs, mais si on demande pardon, c'est déjà beaucoup.

J'étais dans mon bureau et j'écoutais le récit. J'étais tellement fière de lui. Il est tout jeune, mais il voulait régler le problème. Il n'était pas fâché contre le garçon. Je suis vraiment impressionné. Si j'avais été comme lui à son âge, je n'aurais peut-être pas été frappée tous les jours pendant si longtemps.

L'école a rencontré les parents de l'autre garçon. Au service de garde, ils ont changer les deux enfants de place au diner pour qu'ils ne soient plus assis un à côté de l'autre. Si un autre incident se produit, ils vont changer l'autre de groupe.

Je dois encore parler avec la directrice et l'enseignante. Réagir aux situations c'est bien, mais un peu plus de proactivité serait mieux.

dimanche 26 septembre 2010

Gros mot!!!

Oups, il est parti tout seul.

C'était la soirée du hockey hier. J'ai eu peur au début. Ma sauterelle avait peur, c'était haut les gradins. Le bruit... pas un grand fan du bruit mon p'tit gars. Si on y retourne, je vais lui apporter des bouchons.

Mais quand la première mise en jeu a eu lieu, ça a été plaisant. Il a crié. Il s'est levé les deux bras dans les airs pour les buts des Canadiens. Pas de but de Cammalleri... Les Canadiens ont mangé toute une volée. D'ailleurs, je crois qu'on aurait dû partir après les deux premières périodes... :) Pas facile de rester de bonne humeur quand ton équipe mange la claque et ta chum à côté est super contente... Que voulez-vous, je ne suis pas la meilleure perdante au monde.

Au moins, mon fils a aimé. Il a crié Go Habs Go jusqu'à la fin. Il m'a dit merci une bonne douzaine de fois.

Mais la troisième... je n'avais plus de patience. Il ne regardait pas vraiment le match, il sautillait sur son banc, il donnait des coups de pied. Il commençait à être tard et ma sauterelle, quand elle est fatiguée, elle se stimule.

Mais le meilleur et le pire moment de la soirée, c'est lorsqu'un joueur des Sénateurs a donné un coup à un joueur des Canadiens et que le p'tit a lancé un "Estie" bien placé. Ma chum s'est mise à rire. Pendant une fraction de seconde, j'ai figé, puis j'ai eu envie de sourire, mais le temps qu'il se tourne vers moi et j'avais repris mon sérieux.

À l'époque de Lance et Compte, je devais avoir douze ou treize ans. Mon père me laissait le regarder. Et lors d'un épisode, un joueur du National est entré dans la chambre bien fâché et il a soulevé la table ou cassé son bâton dessus, je ne sais pas trop. Mais moi, j'ai sorti un "Estie, il est fort!". J'ai trouvé le chemin de ma chambre assez vite merci. Mon père n'était pas content. Je me demande si une fois que j'étais dans ma chambre, si mes parents n'ont pas ri eux aussi... Je n'ai plus jamais sacré devant mes parents.

L'école... les enfants sont de vraies éponges...

samedi 25 septembre 2010

Sortie familiale

J'ai tellement hâte à ce soir... Et je ne suis pas la seule.

J'ai acheté des billets pour le match Canadiens-Sénateurs ce soir à Ottawa. Ce n'est qu'un match hors-concours, mais mon fils ne verra pas vraiment la différence.

L'an dernier, il a vraiment développé son enthousiasme pour le hockey. Comme notre équipe est allée assez loin en séries, il s'est laissé gagner par la vague et il a scandé bien fort le nom de son joueur préféré : Cammalleri!

Ma sauterelle compte les jours depuis un mois. Les Canadiens vont battre les "Sanateurs" pas bons.

On va mettre nos chandails rouges des Habs, on va passer prendre mon amie qui nous accompagne - elle portera le chandail de l'autre équipe. Ça va être le fun. On va crier pour encourager notre équipe.

J'espère qu'ils vont gagner, ce n'est qu'un match de hockey, ce n'est pas la fin du monde. Mais après la semaine qu'il a eue, j'espère tellement le voir tout heureux. Et il sera tellement content si son numéro 13 marque un but.

Go Habs Go!

jeudi 23 septembre 2010

Le coeur à l'envers

Quelqu'un m'a dit aujourd'hui que je n'avais pas l'air dans mon assiette. Tout cette histoire avec ma sauterelle lundi, c'est venu me chercher je crois.

Je sais ce que c'est que d'être victime d'intimidation. Dès la quatrième année, je devais donner pratiquement tout mon lunch, sauf le sandwich, à des "amies". Amies qui, soit dit en passant, ne m'adressaient pas la parole sauf pour me dire quoi faire. Et chaque midi, ça ne manquait jamais, je faisais quelque chose qui déplaisait à l'une d'elle. Anik qu'elle s'appelait. Elle était grande et costaude. J'étais maigre et petite. Elle me poussait dans la clôture de broche, elle me donnait des coups de pieds sur les tibias.

Où étaient les enseignants ou les surveillants? Je n'en ai aucune idée. Aucune de ces filles n'a jamais été punie. Je n'en ai jamais non plus parlé à mes parents? Pourquoi? Je ne sais pas trop, j'imagine que je croyais mériter ce châtiment. Ou encore j'avais peur que plus personne n'accepte de me parler.

Ça s'est poursuivi tout le primaire. Au secondaire, lors de la première semaine, une fille m'a dit de l'attendre après l'école. Elle voulait me réarranger la face. Je me souviendrai toujours de ses mots.

Cette fois-là, j'ai décidé de ne pas me laisser faire. J'ai pris mon sac d'école et je l'ai rempli avec tous mes manuels, français, mathématiques, anglais, géographie et à la sortie de l'école, je lui ai balancé le sac en plein visage. Plus jamais personne n'a tenté de me "réarranger la face" par la suite.

Mais l'intimidation ne s'est pas arrêté là. J'étais nounoune peut-être. Mais je me suis mise à faire les devoirs de tout le monde. Pendant les examens de français, quatre ou cinq élèves glissaient leur examen dans le dictionnaire. Il n'y avait pas assez de dictionnaires pour tout le monde alors tôt ou tard, ce dernier aboutissait sur mon bureau et je corrigeais les copies. J'ai fait ça pendant deux ans...

En secondaire 3, j'en ai eu assez. Je ne sais pas quel a été le déclic, mais j'ai préféré manger toute seule à la cafétéria que de me faire niaiser. L'école secondaire n'a fait que s'améliorer après ce jour-là.

Ces expériences m'ont marquées. J'ai toujours peur d'être l'exclue dans un groupe, de ne pas "fitter". J'essaie trop pour compenser ma peur. Quand on ne m'invite pas à une soirée, j'ai toujours l'impression que j'ai fait quelque chose qui a déplu. Je ne sais pas si ça s'efface un jour ce genre de trace. J'ai l'impression qu'il y aura toujours une partie de moi qui manquera de confiance en elle.

Et aujourd'hui, vingt-cinq ans plus tard, je vois mon fils qui vit les mêmes choses. Je voudrais tellement le préserver de ce genre d'expériences. Il doit déjà faire face à tant de choses... pourquoi doit-il faire face à ça aussi?

Je n'ai pas le goût de tout casser. J'ai juste tellement de peine.

J'ai parlé avec la responsable du service de garde. J'ai tenté de parler à son enseignante, on n'a réussi qu'à se laisser messages après messages sur les boites vocales et dans l'agenda. Mais elle a agi. Les enfants ont été punis.

Mais je ne pense pas que c'est assez. Ils doivent en discuter davantage à l'école. En parler en classe et au service de garde. Les enfants doivent savoir ce que c'est, ils doivent apprendre des stratégies. Je crois vraiment que plus on en parle, mieux ce sera.

J'ai le coeur brisé de savoir qu'il doit vivre ça. C'est tellement un bon petit garçon...

mardi 21 septembre 2010

C'est tellement méchants des enfants

Ça fait deux fois en trois soirs que mon fils me fait pleurer...

Dimanche, nous étions tous les deux collés dans mon lit et nous regardions le football. Il s'est mis à me parler de l'école...

Je ne sais pas si je dois lui dire, lui expliquer qu'il a un trouble envahissant du développement. Je ne sais pas comment je suis supposée expliquer ça à un enfant de sept ans pour qui la communication est déjà un défi.

J'essaie de lui en parler, par la bande. Il voit bien qu'il est différent.

- Est-ce que tu aimes l'école mon grand?
- Oui, j'aime ça.
- Est-ce que tu trouves ça difficile?
- Oui.
- Mais tu es bon à l'école...
- Oui, mais j'ai de la misère dans les dictées. Elle parle, mais les mots restent pas dans ma tête assez longtemps pour que je les écrive.
- C'est vrai que c'est difficile ça.
- Mais surtout maman, je trouve que le plus difficile c'est l'amitié...

Et moi, je suis là et j'essaie d'empêcher les larmes de sortir de mes yeux...

Il me raconte que les filles s'amusent à le poursuivre à la récréation et à dire des choses qui le font pleurer.

- Tu dois les ignorer mon grands. Joue avec les enfants qui sont gentils avec toi, ne fais pas attention aux autres.
- Mais si je les ignore maman, ça veut dire que je suis un ignorant. Je veux être un savant moi! (bon, là, je dois avouer que j'ai souri)

Et ce soir, je lui ai lavé les cheveux. D'habitude il n'a pas besoin de moi pour le bain, sauf s'il doit se laver les cheveux. Je remarque de grandes écorchures sur son dos. Des épaules au creux du dos, sur presque toute la largeur. Et de la terre au milieu de tout ça.

- Est-ce que tu t'es fait mal au dos?
- Non. (il se lève debout dans le bain pour pouvoir se voir dans le miroir). Ah, ça fait pas mal. C'est parce que au diner, je jouais avec Raphaël dehors et là ses amis sont venus le voir. Ils ne voulaient pas qu'il joue avec moi. Ils ont dit à Raphaël que s'il ne les aidait pas, ils allaient lui donner des coups de pied.
- Les aider à quoi?
- Ben là, ils m'ont dit de me coucher à terre et je les ai écoutés. Et là, ils m'ont pris par les pieds et ils m'ont tiré dans la cour (la cour est en asphalte!).
- Est-ce que tu l'as dit à une éducatrice?
- Ben non, ils me tenaient les pieds. Et quand j'ai pu me libérer, j'ai voulu aller voir une éducatrice, mais ils m'ont attrapé... Tout le monde court plus vite que moi!

Ils n'ont que sept ans... Et c'est déjà comme ça! C'est ce qui me fait le plus peur pour mon gars. La socialisation, c'est un gros défi. Il aime les enfants, mais il ne sait pas comment. Déjà, il est ciblé... avec le temps, ça ne s'arrangera pas. J'ai été une enfant ciblée à l'école. On m'a battue tous les jours en quatrième, cinquième et sixième année. Je sais ce que je sais. Je voudrais tellement pouvoir éviter ça à mon gars.

Je ne sais pas quoi faire...

dimanche 19 septembre 2010

Le premier amour de ma sauterelle

Ça a commencé il y a une semaine ou deux. Un soir, il m'a demandé pourquoi je n'attachais pas mes cheveux et pourquoi je ne mettais pas mes cheveux sur mon front "en triangle pointu qui va sur le côté".

L'objet de son amour s'appelle Geneviève. Elle est brune avec de grands yeux bruns. Mon fils la trouve tellement belle. "Elle n'est pas drôle par exemple. Elle est très sérieuse".

Elle s'appelle Geneviève, mais mon fils ne l'appelle pas par son prénom. C'est Madame S...

Son premier amour, c'est son professeur de deuxième année. C'est tellement mignon.

Depuis, mon fils me donne plein de conseils pour que je lui ressemble. Les cheveux d'abord, mais ensuite, il m'a fait m'acheter un foulard. Et il m'a demandé si je voulais me faire faire un autre tatouage, sur la cheville cette fois... Trop cute.

J'imagine que maintenant, je ne suis plus la première femme dans la vie de mon fils...

mercredi 15 septembre 2010

Mélangeons pas les affaires!

Depuis quand que le hockey a une saveur politique? Non, mais ça va faire.

Les gros méchants fédéralistes manoeuvrent pour empêcher les francophones de jouer avec les Canadiens de Montréal... FRANCHEMENT!

On s'en fout-tu? Je sais que ça serait ben le fun d'avoir un groupe de francophones qui jouent pour mon équipe. Mais il y a 7 millions de Québécois, dans une Amérique de 300 millions d'anglophones et de je ne sais pas trop combien d'Européens. Ça me donnerait quoi d'avoir une équipe de gars qui parlent français s'ils ne sont pas capables de compter des buts? Et en plus, s'ils parlent français, ils vont avoir 10 fois plus de pression et les journalistes ne les lâcheront pas.

Je m'en sacre pas mal que la langue que parle le joueur. S'il compte des buts et se présente à chaque match, c'est tout ce qui compte.

Je suis une fan de hockey. J'ai tellement hâte que la saison recommence. Mais la saison n'est pas encore commencé et les controverses se manifestent déjà. Comme si on voulait être certain de ne pas oublier l'équipe, maintenant qu'on n'arrête pas de parler des Nordiques.

Je ne suis pas très fière d'être Québécoise quand je vois les politiciens québécois s'accuser mutuellement d'être fédéraliste ou séparatiste. Ben voyons donc! Est-ce qu'on peut parler des vrais problèmes, des vrais enjeux de notre société. Quand ça tournera moins carré, on pourra reprendre le débat. Et peu importe, avoir des opinions politiques d'un côté ou de l'autre ne devrait pas faire de nous des "méchants" quoi que ce soit.

mardi 14 septembre 2010

suite de la veille

Ma tante a appelé à deux heures du matin. Elle criait. Mon père a sauté dans sa voiture et il est allé chez elle, l'a ramenée à l'hôpital.

Elle va finir par le tuer.

Ma mère me disait tantôt qu'un moment donné cet après-midi, elle lui criait tellement après, lui lançait tellement d'insultes qu'il est parti. Il était dans le stationnement, la main sur la poignée et il n'est pas parti. Il se serait senti coupable de la laisser là comme ça.

Ça n'a pas de maudit bon sens. Je suis de plus en plus inquiète pour mon père. Il est comme moi, en pire. Le stress l'affecte. Il va perdre le sommeil, il va avoir des maux de têtes, des maux d'estomac. Sa pression va monter en flèche. Une chance qu'il est mince et qu'il ne fume pas. Un candidat idéal pour la crise cardiaque.

Mais que peut-on faire? Si on essaie d'intervenir, on ne fait qu'empirer les choses.

Ça ne peut pas durer longtemps encore comme ça. Il faut qu'il se passe quelque chose ou c'est mon père qui va se retrouver à l'hôpital. Et j'imagine très bien ma tante l'appeler pour lui reprocher d'être malade alors qu'elle a besoin de lui...

lundi 13 septembre 2010

L'épopée du j'pense à moi

Il y a un an environ, j'ai écrit un billet avec ce titre. J'avais décidé à l'époque de ne pas le publier. Je ne saurais dire pourquoi aujourd'hui.

Cet après-midi, j'ai eu une discussion avec deux femmes que je connais depuis six ans. Nous avions une réunion bien informelle et un des membres de notre groupe, le seul homme, n'avait pu se joindre à nous. Cette fin de semaine, il a placé son père dans une maison de retraite et il ne se sentait vraiment pas capable de participer à notre réunion.

Les deux dames se sont ensuite mises à parler d'une autre personne qui travaille dans notre édifice et dont les deux parents ont été placés en maison de retraite tout récemment. Cette personne est handicapée et depuis quelques semaines, on la voit dépérir. De toute évidence, elle n'est pas suffisamment autonome pour s'occuper toute seule d'elle. Ses parents n'habitant plus avec elle, mes collègues s'inquiétaient pour sa propre santé.

Tout ça m'a rendue bien triste. Mes parents à moi sont encore jeune, ils travaillent tous les deux et sont en pleine forme. Ce n'est pas demain la veille que ma soeur et moi devront prendre ce genre de décision.

Mais je ne peux s'empêcher d'y penser. Mon père a une tumeur au rein et on ne connait pas encore le sérieux du cancer. C'est possiblement très bénin, mais comme mon père refuse d'en parler, ma soeur et moi sommes dans l'inconnu.

Pourquoi ne veut-il pas en discuter? Je crois que c'est parce qu'il vit des moments difficiles avec sa propre soeur qui combat un cancer du sein... et un million d'autres choses. Ma tante n'est pas une femme très gentille. Toute sa vie, elle a été seule parce qu'elle n'a jamais su bien traiter les gens autour d'elle. Être malade et dépendante des soins de sa famille ne l'a pas transformée, bien au contraire. Elle ne peut se déplacer sans marchette, elle porte des couches et en portera toute sa vie, elle refuse de manger et elle ne peut pas prendre de bonnes décisions. Puis, pour couronner le tout, malgré un compte en banque beaucoup plus que bien garni, elle refuse de dépenser un seul sous pour ses soins. Elle pousse même l'avarice jusqu'à garder la même couche toute la journée.

Ce n'est pas facile pour mon père. Elle téléphone constamment. Et ce ne sont pas de gentils appels. Elle peut se montrer paniquée ou encore carrément insultante. Si seulement ça s'arrêtait là... Elle fait le même coup aux deux autres frères et soeurs qui eux, appellent mon père à leur tour. Elle est en train de rendre toute la famille complètement folle.

Je crois qu'il est temps pour la famille de s'asseoir et de la placer en curatelle. Elle ne peut plus prendre les bonnes décisions pour sa santé et en ce moment, elle joue au petit dictateur en utilisant son compte de banque bien garni pour faire des menaces et obtenir ce qu'elle veut... ce fameux héritage dont toute la famille se fout.

En plus de tout ça, il faut dire que ma tante est hospitalisée à Montréal, où elle habite. Mon père y va donc au moins une fois par semaine. Gatineau-Montréal, ce n'est pas si loin, mais quand même.

Je vois mon père dépérir. Il est de plus en plus stressé. Il est inquiet pour sa santé aussi, mais il n'a même pas le temps de s'en occuper. Et tout ça cause de la chicane entre lui et ma mère en plus. Pas moyen de s'en sortir.

Et moi? C'est difficile de vivre tout ça. Je n'ai jamais été proche de ma tante. Je doute qu'elle connaisse le nom de mon fils, ou même qu'elle s'y intéresse. Je crois qu'elle ne me reconnaitrait même pas dans la rue si elle me croisait. Mais je vois mon père. Son visage fermé et ses yeux fatigués. Quand il est comme ça, on ne sait pas comment le prendre. Des réflexes de l'enfance peut-être, mais on a peur de lui poser une question qui le stresserait davantage. Mon père n'est pas un homme difficile, mais parfois, c'est difficile. Il y a une expression en anglais... to be on edge. Ça lui ressemble. On a l'impression qu'il est au bord et on ne veut surtout pas être responsable du mouvement qui le bousculerait de l'autre côté.

Wow... j'ai dérapé ce soir...

Tout ça pour dire qu'à l'époque où tout ce qu'on entend est "pense à toi; occupe-toi de toi; prends du temps pour toi" c'est un peu démodé de penser aux autres. Mais comment faire autrement? Et comment aller bien si on ne s'occupe pas des personnes qu'on aime et qui ont besoin de nous?

J'espère que mon père ira bien.

jeudi 9 septembre 2010

Au secours, je suis perdue!

Journée occupée aujourd'hui. Elles le souvent presque toutes, mais des fois, il y en a pire que d'autres. Remarquez moi, je préfère être débordée, je suis plus productive!

J'avais deux réunions hors de mon bureau ce matin. De 9 h 30 à 10 h 30 et de 11 h à 12 h. Et en après-midi, j'assistais à une discussion informelle pour souligner la Journée de la dualité linguistique à la fonction publique. Vous le saviez que c'était la journée de la dualité linguistique?

Malheur! Je suis arrivée à mon bureau ce matin pour me rendre compte que je n'étais plus complète. J'avais oublié sur le meuble à côté de la porte d'entrée mon précieux petit appareil qui d'habitude, ne se trouve jamais bien plus loin que deux ou trois mètres de moi.

J'avais oublié mon Blackberry! Et de toutes les journées pour l'oublier (c'est ma première fois), j'ai choisi celle où je n'étais pas à mon bureau pour la plus grande partie de la journée.

Entre mes deux réunions, ça me démangeait littéralement de ne pas pouvoir lire mes courriels. J'étais déconnectée de mon bureau... aucun moyen de savoir ce qui se passait. L' E-N-F-E-R!

On m'aurait dit la semaine passée que j'étais une crackberry, je me serais défendue avec ardeur. Un journée sans et je suis en manque!

À mon arrivée à la maison, j'ai lu tous les courriels que j'avais manqués puis je me suis dépêchée de me connecter à l'ordinateur pour répondre et lire tous les documents qui m'avaient été envoyés. Le Blackberry, c'est super pour les courriels, mais pour lire des documents en pièces attachées, ce n'est pas génial.

Ouin... ça fait dur mon affaire... :)

mercredi 8 septembre 2010

8 septembre 2010

Je me suis réveillée à 3 heures ce matin. J'ai rêvé à toi. Je ne me souviens plus du rêve, mais je me souviens que tu étais souriante. Je me souviens avoir entendu ton rire éclater et avoir vu tes cheveux en broussailles.

Je ne me souviens plus de ce que tu m'as dit lors de ta visite nocturne ma belle Sylvie, mais ça m'a fait sourire... à 3 heures du matin.

Je sais que tu as décidé d'en finir, que cette dernière épreuve t'a semblée trop grande pour que tu aies le courage de l'affronter. Je ne comprends pas tout à fait, mais c'était ton choix.

À la prochaine Sylvie, tu me manques...

mardi 7 septembre 2010

Mon sommeil, mon baromètre

Ce matin, j'avais rendez-vous avec la directrice, l'enseignante et la responsable du service de garde de l'école de ma sauterelle. Je voulais leur communiquer les résultats de son évaluation et j'avais des papiers pour la Commission scolaire, et d'autres papiers à faire remplir aussi.

J'ai TOUJOURS eu de l'excellent soutien à l'école. Elles (juste des femmes dans cette école-là coudonc) m'ont toujours proposé des mesures d'adaptation raisonnable et se sont montrées très flexibles. Bien sûr, je n'en attendais pas moins ce matin alors que je leur arrivais avec un diagnostic confirmé de TED.

Mais voilà... La semaine dernière, le psychiatre a laissé entendre que ma sauterelle ne pourrait probablement pas faire tout son primaire, et encore moins son secondaire, en classe régulière. Je n'étais pas préparée à cette éventualité. Parce que mon fils est quand même très fonctionnel et qu'il réussit vraiment bien au niveau académique.

Je dois être préparée pour bien encaisser. Je suis faite de même, si je suis déstabilisée, je perds le sommeil.

La fin de semaine s'est bien passée, je n'y ai pas trop pensé.

Mais ma nuit a ramené toute sorte de scénarios. Je n'ai pas mal dormi. Je me suis réveillée souvent par contre. En sueur parfois. J'ai rêvé que la DPJ m'enlevait mon petit bonhomme. J'ai rêvé que je me promenais au zoo et que mon fils était une des attractions dans une cage. J'ai rêvé à une ancienne collègue de travail qui, dans mon rêve, travaillait à l'école et qui me faisait la liste de tout ce qui clochait avec ma sauterelle. Et je me souviens de m'être réveillée à minuit en ayant tellement peur... mais j'ai oublié le rêve.

Mon sommeil ne me trahit pas.

J'étais en physiothérapie ce matin et je travaillais ma mâchoire. C'était très douloureux, j'imagine que j'ai grincé des dents aussi.

Je devrais mieux dormir ce soir. La directrice va tenter d'avoir une technicienne (ou un technicien...) pour mon fils, au moins à mi-temps.

La responsable du service de garde a pris mes mains dans les siennes et elle m'a félicitée... C'est la troisième année qu'elle voit mon fils et elle m'a remerciée de mon implication. "Trop de parents travaillent contre nous, ne nous disent rien... Votre fils est bien encadré à la maison et c'est grâce à vous qu'il est si fonctionnel".

Je ne vais pas prendre tout le crédit... Mais quand d'autres valident votre travail de mère, ça fait vraiment du bien.

lundi 6 septembre 2010

Maudit que ça fait du bien

Lundi dernier, j'ai appelé ma boss. Comme on a une bonne relation, je lui ai dit pour le diagnostic de mon fils et je lui ai demandé deux jours de vacances.

- Il n'y a rien à mon calendrier jeudi et vendredi sauf mon bilat avec toi...
- Considère-le annulé et prends tes deux jours de congé.
- Merci. Ça va me faire du bien, pas que je sois spécialement fatiguée, mais je veux faire le plein un peu, j'ai l'impression que toutes les démarches pour mon gars seront longues et difficiles...
- Ne t'inquiète pas pour le boulot. De toute façon, tu es à jour partout et tout va bien.
- Merci MP.

Donc jeudi et vendredi, j'étais en congé. J'avoue ne même pas avoir pensé que lundi était congé aussi. 5 belles journées. Et surtout, deux journées pour moi toute seule, pour faire ce que JE voulais.

Il y a eu le tatouage jeudi. Un gros, gros plus dans ma fin de semaine.

Il y a eu une journée de magasinage avec ma maman vendredi. Sans mon fils. J'ai acheté une commode pour ma chambre... j'étais tannée de mettre mes bobettes dans des paniers. J'ai acheté quelques vêtements. Et j'ai passé du très bon temps avec ma mère. Maudit que je l'aime elle...

Samedi, j'ai peint la commode. Celle que j'ai achetée n'était pas de la bonne couleur. Dans la transformation de ma chambre à coucher, tout est bleu et blanc. Je suis tellement contente du résultat. Il ne me manque maintenant que quelques coussins pour mon lit et un fauteuil pour lire.

Dimanche, j'avais envie de manger des côtes levées. J'ai acheté du pain aux olives et du dessert à mon nouvel endroit préféré : La ballade des douceurs. J'ai cru acheter des pains au chocolat pour le déjeuner du lendemain, mais arrivée à la maison, je me suis rendue compte que j'avais eu des croissants à la place.

Une amie est venue souper dimanche soir. Côtes levées, riz, haricots verts, vin rouge. Bon dessert. Petites parties de skip-bo. Fous rires... Mon fils qui nous demande de chuchoter parce qu'il n'arrive pas à entendre son film...

Et aujourd'hui... Je suis allée au festival des montgolfières. Il pleuvait. C'était plate. J'haïs ça la pluie quand il fait frais. Mon cou non plus n'aime pas trop ça.

Ça m'a fait tellement de bien ce congé. Je me sens sur un nouveau départ. J'ai la fébrilité d'un enfant avant une tempête de neige. Je ne sais pas pourquoi...

jeudi 2 septembre 2010

Avoir la chienne

C'est une drôle d'expression non? J'ai jamais vraiment compris d'où ça venait...

Il y a six mois environ, j'ai eu envie de me faire tatouer. Ce n'est pas mon genre. Je suis plutôt straight, un look assez classique, pas vraiment de style non plus. Avant que mon père ne me donne un bijou à Noël, je ne portais que des boucles d'oreilles, parfois, et ma montre. Quelques fois un collier lorsque mon décolleté laisse voir trop de peau. J'ai un look qui se fond bien dans la masse disons.

Jolie, mais c'est ça.

J'ai trouvé l'image à tatouer. Un phénix. Ça a toujours été une évidence pour moi que si je devais un jour avoir un tatouage, ça devait être symbolique.

L'oiseau qui renait de ses cendres pour une fille qui a appris qu'on peut se relever après un coup dur si on le veut.

Ça me rappelle aussi mon amie Sylvie qui elle a décidé de ne pas affronter ses difficultés, elle n'en a pas eu la force probablement.

Depuis 10 jours, je me creuse la tête... Que pourrais-je faire pour Sylvie? Ça va faire un an qu'elle est morte.

Le tatouage. Je l'avais presqu'oublié.

Après mon rendez-vous à l'hôpital ce matin, je me suis arrêtée au salon (est-ce que c'est le bon mot?) du tatoueur... 9 heures le matin, ça ouvrait. Combien ça coûterait? Combien de temps ça prendrait? Quoi? Vous pouvez me faire ça aujourd'hui à midi? Quoi?

OK

J'avais la chienne. Peur que ça fasse mal. Peur de le regretter. Peur de ne pas aimer ça.

Une copine est venue avec moi. Le tatoueur était super gentil. Genre, "Si tu tombes dans les pommes, je vais prendre des photos et mettre ça sur facebook!" "Ma soeur m'a dit que ça lui avait fait plus mal d'accoucher"...

Ça s'est bien passé. Pas très douloureux la plupart du temps sauf quand il était directement sur la colonne vertébrale. Les détails de la queue étaient difficiles. Et à la fin, il devait toucher des nerfs parce que mes jambes bougeaient toutes seules. Un peu comme chez le médecin quand il teste nos réflexes.

Je suis super contente. C'est très rouge et un peu enflé, mais c'est très beau. Le double S de la queue, c'est pour moi, Stéphanie, et Sylvie.

Sauf que ça s'arrête là! Un tatouage, c'est assez!

mercredi 1 septembre 2010

Menace de mort!

Ça me prenait bien un titre accrocheur! Même si c'est quelque peu exagéré, je me suis fait engueulée cet après-midi par un client comme je n'aurais jamais cru ça possible.

Le monsieur n'était pas content. À cause de travaux de construction à un autre étage, il y avait du bruit dans sa salle de classe. C'est dérangeant, je l'admets. Mais que puis-je y faire? À l'entendre, j'aurais dû faire une plainte et exiger que les travaux se fassent de nuit et bla, bla, bla.

L'espace est une denrée rare à notre ministère. Nous sommes très chanceux car nous avons pu transformer des laboratoires scientifiques en salles de classe. Mais il reste que notre édifice abrite surtout des laboratoires et que l'entretien est primordial. Il y a souvent du bruit. D'ailleurs tout l'été, par ma fenêtre ouverte (il n'y a pas d'air climatisé dans mon bureau), j'ai entendu le vacarme car le stationnement était refait, puis parce qu'il faut bien tondre le gazon et nettoyer la rue, etc. C'est la vie!

Le monsieur s'était déjà fâché il y a quelques mois car Travaux publics a remplacé les stores de tout l'édifice et que, pendant la première semaine, ça ne sentait pas bon. Il aurait voulu que nous soyons consulté pour le choix des stores. Comme si Travaux publics va amener tous les employés chez Sears pour choisir des stores...

Je n'étais pas dans mon bureau, j'étais debout dans l'espace commun autour des 5 bureaux quand il est entré pour la deuxième fois. Il n'était vraiment pas content et mon refus de faire une plainte officielle le mettait vraiment hors de lui. Je comprenais que c'était dérangeant, mais c'est la vie et il faut bien s'accommoder de notre environnement.

Comme je répétais pour la troisième et quatrième fois que je comprenais, il m'a dit (et je traduis ici puisque tout c'est passé en anglais) que la compréhension ne valait rien, que si je comprenais qu'il voulait me tuer, ça n'allait pas changer grand chose au fait.

Ça en prend beaucoup pour me taire. Je n'ai pas su quoi dire après. Il parlait de plus en plus fort et il postillonnait et j'étais devant lui, à ne pas savoir quoi dire ou quoi faire pour qu'il arrête. J'ai finalement tourné la tête vers mon employée qui me regardait de son bureau. Le monsieur ne pouvait pas la voir. J'ai regardé mon employée pendant 3-4 secondes peut-être et je pense qu'à ce moment il a compris que ça ne lui donnait rien d'arrêter de crier et il est parti. S'il avait pu claquer la porte, il l'aurait fait je pense.

Quatre personnes ont entendu l'échange, le monologue du monsieur. Après que je me sois "déchoquée", j'ai communiqué avec son superviseur. Ce n'est pas une situation acceptable, peu importe ce qui se passe, personne ne devrait avoir à tolérer de se faire crier après. Personne. Même si cette personne a tort, elle ne mérite pas qu'on lui crie après.

Je ne suis pas bouleversée par cet événement. J'ai de la difficulté à croire que de telles choses puissent se produire et que des gens agissent comme ça. Mais bon....