mardi 4 septembre 2012

Une semaine après la rentrée : ça ne va pas fort

Comme j'aimerais vous dire que tout va bien.  Comme j'aimerais vous dire que les longues vacances lui ont été bénéfiques.  J'aimerais donc ça...

Mais ce n'est pas le cas.  Et ce n'est pas la faute de l'école.

Mercredi dernier, premier jour officiel.  Mon fils avait commencé le service de garde le vendredi précédent...  question de me laisser reprendre le boulot et de nous laisser reprendre la routine.  Il n'avait pas manifesté d'anxiété réelle, mais ne se montrait pas non plus très excité à l'idée de retourner à l'école. 

J'imagine que j'y suis un peu pour quelque chose.  Lors du mois d'août, nous avons vécu pratiquement sans routine.  On faisait ce qui nous tentait, on profitait des vacances à fond.  Retourner à l'école?  Ne plus pouvoir se coucher tard?  Devoir s'en tenir à des horaires fixes et réduits pour les périodes d'ordinateur, iPod ou jeux vidéo?  Ça ne plaisait pas du tout à mon fils. 

Quand nous sommes arrivés mercredi dernier, j'ai tout de suite senti que quelque chose n'allait pas.  Il ne me lâchait pas et n'avait pas son perpétuel sourire accroché au visage.  Lorsque est venu le temps de rencontrer sa nouvelle enseignante, il a reculé d'un pas, vers moi, et tout son corps s'est tendu comme une barre de métal.  Heureusement, sa TES n'était pas loin et quand mes yeux ont croisé les siens, elle a compris que quelque chose n'allait pas.  Elle lui a suggéré de l'amener dans la classe avec lui, avant tout le monde.  Ça a désamorcé la situation et je suis partie au bureau - non, je ne suis pas partie le coeur léger, mais que pouvais-je y faire?

Depuis, j'ai l'impression que mon fils est une bombe à retardement.  Tout va bien puis tout d'un coup, il est en crise.  Il est à fleur de peau; se met à pleurer pour un rien, se fâche plus rapidement que je ne puisse crier ciseaux.  Je ne peux m'empêcher d'anticiper une catastrophe imminente - lire ici, une période d'anxiété extrême qui dure plusieurs semaines. 

Pourtant, il est bien tombé cette année.  Son groupe est excellent, plein d'enfants positifs, calmes et patients.  Il a la même TES que l'an dernier et elle l'accompagne même aux récréations.  Et que dire de son enseignante.  Elle a demandé à me rencontrer (dire que les années précédentes, lorsque j'avais demandé une rencontre avec les enseignantes au début de l'année, ça semblait être un réel casse-tête - lire mal de tête).  La rencontre devait être demain après-midi, mais a finalement eu lieu aujourd'hui.  Enrhummée, j'avais pris une journée maladie aujourd'hui quand la TES m'a appelée pour me demander de changer l'heure du rendez-vous de demain.  Je devais aller à l'école pour voter de toute façon alors je me suis bourrée les poches de mouchoirs, j'ai avalé quelques décongestionnants question de me garder l'esprit vif et je suis allée la rencontrer. 

Je ne saurais dire son âge, mais je lui ai fait immédiatement confiance.  Je peux comprendre l'effet qu'elle peut avoir sur les enfants.  Une vraie enseignante, une qui a la vocation, et qui ne l'a pas perdue avec le temps.  La rencontre devait durer vingt minutes, elle a duré plus d'une heure.  Elle a écouté, posé des questions, suggéré des solutions.  C'était un peu étrange de me sentir autant impliquée.  Elle me demandait vraiment mon avis sur le système de gestion de classe établi pour mon fils par exemple.  Le système de trois couleurs utilisé pour tous les élèves ne fonctionne pas bien avec lui.  Pourtant cette année, les enfants doivent écrire dans leur agenda tous les jours les raisons de leur "couleur" et ce qu'ils pourraient faire mieux le lendemain.  Avec le système de ma sauterelle, pas de réflexion dans l'agenda.  J'ai demandé si on pouvait le lui faire faire malgré tout et l'enseignante et la TES ont accepté. 

Nous avons aussi parlé des dictées, sources de grand stress pour ma sauterelle.  Il a peur de ne pas avoir le temps de tout écrire et que le prof ne répète pas, il a peur de ne pas bien entendre (ce qui arrive bien souvent si je me fie aux mots manquants et inventés), il doit se soucier de sa calligraphie.  Sans compter que mon fils est très visuel - le message verbal entendu surtout ne fait pas toujours son chemin et il arrive souvent non décodé.  Alors les dictées ne donnent pas une bonne idée de ses capacités à bien écrire.  L'enseignante a suggéré une enregistreuse qui lui permettrait de réécouter lui-même autant de fois qu'il le veut la dictée.  Elle a aussi suggéré l'utilisation de l'ordinateur.  Ce que j'ai retenu, c'est qu'elle était prête à essayer et expérimenter. 

Me reste maintenant le problème de l'anxiété.  C'est peut-être de la fatigue ou simplement une phase trop surchargée de changements.  Sans compter que je vais devoir instaurer encore plus de changements ici.  Il a pris de mauvais pli cet été (je sais, je sais, je n'ai que moi à blâmer) et il regarde un peu trop beaucoup YouTube.  Tellement que mon forfait internet m'a pratiquement coûté le double à cause des dépassements!  Je lui en ai parlé ce soir et j'ai eu droit à toute une crise.  Comme si sa vie dépendait des vidéo de MineCraft qu'il regarde sans arrêt.  Ça ne fait que confirmer que je dois mettre un stop à tout ça.  Heureusement que j'ai refusé net de lui acheter le jeu!

N'empêche que j'ai l'impression de marcher sur des oeufs ici.  Mon fils de 9 ans est anxieux et je ne sais pas quand ça va sauter.  Je voudrais m'attaquer à sa peur de me voir disparaitre, mais franchement, je ne sais pas si c'est le moment. 

J'aimerais donc ça qu'il exister un mode d'emploi qui explique bien clairement quoi faire.  Ça m'enlèverait l'impression d'avancer à tâtons à coups d'essais et erreurs. 

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