mardi 18 septembre 2012

Garde partagée?

J'ai reçu un appel du père de mon fils ce soir.  Oui, oui, celui-là même qui, il y a un mois à peine, me demandait d'être payé pour s'occuper de son fils une journée pendant que j'allais à des funérailles. 

Eh bien, il semblerait que l'élection d'un gouvernement péquiste, même minoritaire, lui fasse très peur et qu'il ait réussi à convaincre sa copine de quitter Sherbrooke pour s'installer à Ottawa.  Vous aurez deviné qu'il est anglophone... 

Le prétexte est selon moi un peu ridicule, mais bon, qui suis-je pour juger ses convictions politiques?  Ce qui m'a dérangé dans la conversation, c'est plutôt la suite.

Il voudrait une garde partagée bien entendu.

Comprenez-moi, je n'ai rien contre les gardes partagées.  Lorsque les deux parents sont investis dans l'éducation de leur enfant et qu'ils travaillent ensemble...

Mais dans son cas...  Suis-je la seule à voir que ça n'a aucun bon sens?  Nous sommes séparés depuis près de sept ans et il ne s'est jamais occupé de son fils.  Même lorsqu'il habitait à Ottawa, il n'arrivait pas à respecter son engagement de le prendre une fin de semaine sur deux.  Alors à toutes les deux semaines? 

Et puis, est-ce que ce serait vraiment dans le meilleur intérêt de ma sauterelle?  Lui qui a besoin de routine, d'encadrement, de structure?  Comment son père pourrait-il l'aider à faire ses devoirs?  Il parle à peine le français...  Il a aussi de longues heures de travail et n'arrive souvent pas avant 18 heures 30. 

Il ne s'est jamais occupé de lui.  Il l'aime, il veut le voir, mais uniquement quand ça l'arrange. 

Au fond, je sais très bien quelles sont ses motivations.  Il ne veut plus payer de pension pour son fils; il doit même se dire qu'avec une garde partagée, c'est moi qui devrais lui donner des sous. 

Ça m'enrage.  Je sais qu'il n'a pas de chances réelles d'obtenir la garde.  Il faudrait qu'il soit capable de se payer un avocat.  Mais ça m'enrage quand même.  Depuis des années, je cours les spécialistes, les rendez-vous avec les orthos-ci, les ergos-ça, les psy, les docteurs.  Je rencontre la direction de l'école, l'enseignante, la TES.  Je reçois les appels au bureau quand il est en crise; je laisse tout tomber si je dois aller le chercher.  Je suis celle qui le berce et le calme lorsqu'il est en panique.  Je suis celle qui est revirée à l'envers lorsqu'il ne va pas bien.  Je suis celle qui fond en larmes quand je ne sais plus quoi faire et celle qui doit demander de l'aide à sa famille. 

En sept ans qu'a  vu son père de tout ça?  Dans la dernière année, mon fils est allé chez son père pendant six jours à Noël et sept jours cet été.  En plus de ça, son père est venu une fois en janvier, une fois en juin...  et c'est tout.  Il ne l'a jamais amené chez le dentiste, non, il n'a jamais eu à le tenir dans ses bras et à lui parler à deux pouces du visage pour qu'il se calme sur la chaise du dentiste.  Il ne l'a jamais bercé jusqu'aux petites heures du matin parce que rien d'autre ne calmait ses peurs.  Il n'a pas entendu son fils lui dire qu'il voulait mourir.  Il n'a pas non plus vu son fils attendre son père pendant des heures devant la fenêtre du salon un après-midi où son père a juste décidé de ne pas venir.  Et il ne voudrait pas non plus. 

Être parent, ça signifie savoir prendre des décisions pour le bien de son enfant et non pour son propre bien.  Ça m'enrage...  En abandonnant son enfant comme il l'a fait, on devrait pouvoir considérer qu'il a abandonné tous ses droits de père.

2 commentaires:

Marie-Lionne a dit…

Juste au cas où il s'essaierait tout de même à demander ce type de garde, prépare-toi un dossier solide. Prépare-toi à faire témoigner des experts qui viendront attester du besoin de stabilité de ton fils et de ce qu'il est vraiment en tant que TED, à faire témoigner des proches (si possible non-apparentés) qui pourront témoigner de l'absence du père, mais aussi de toutes les fois où il devrait le prendre et ne l'a pas fait. Si tu as des courriels de sa part de stockés, dans lesquels il dit ne pas pouvoir aller le chercher, où il demande de l'argent pour le prendre, etc. Conserve-les précieusement. De même pour tout courriel où il démontre clairement à quel point il ne comprend rien à la situation de son fils, où il fait du déni même et t'accuse de simplement "mal l'éduquer" comme ce que tu as connu dans le passé. Et j'ajouterais ceci : Exige que tout contact avec lui se fasse dorénavant uniquement par courriel. Ça t'aidera à accumuler des preuves. Et si c'est pour rien, tant mieux ! Je suis passée par là, j'étais mal préparée, je suis tombée sur le juge le plus misogyne qu'on puisse imaginer... j'ai perdu. Ne prends pas de risques... je te le demande pour ton fiston...
XX

Aurélia a dit…

Bonjour, je découvre ton blog avec plaisir. Je t'invite à visiter mon blog tout neuf et si ça te dit de m'écrire un article, je pourrais t'en écrire un à mon tour, ou te faire une illustration, ce qui permettrait de nous amener davantage de visiteurs. J'attends ta réponse. Bonne jounée.