vendredi 14 septembre 2012

Viva mi familia!

Mardi soir, j'étais tellement découragée, tellement triste, défaite, épuisée.  J'ai utilisé la comparaison plusieurs fois, mais je me sentais comme ces petits chiens (vous savez ceux qui sont si petits qu'on se demande pourquoi leur propriétaire n'a pas acheté de chat à la place - ou même un cochon d'Inde) qu'on attache à une laisse, elle même attachée à un poteau.  Et ma laisse, je ne la sentais pas bien bien longue.  À chaque effort que je faisais pour m'éloigner, elle m'étouffais un peu plus pour me laissée épuisée de toujours chercher son souffle. 

Je ne le fais pas assez souvent; je choisis la plupart du temps de me replier sur moi même et de me cacher dans mon trou pour pleurer.  J'avoue que c'est ce qui est le plus facile.  Le lendemain, je vais mieux et je n'ai pas perdu la face.  Mais mardi, je ne pouvais pas le faire, je devais tendre la main vers quelqu'un - demander de l'aide.  Demander à quelqu'un d'autre de m'écouter et de me faire voir ma réalité.

J'ai pris le téléphone et j'ai appelé ma soeur.  J'adore ma soeur.  Nous sommes très différentes, mais pour elle comme pour moi, la famille, c'est sacré.  En plus, ma soeur a un diplôme en techniques d'éducation spécialisée.  Elle a travaillé avec les personnes handicapées, elle a travaillé dans des écoles avec des enfants à défis, elle travaille maintenant comme éducatrice dans sa propre garderie.  Elle est aussi mère de deux filles fantastiques. 

Enfants, nous passions notre temps à nous chicaner.  Elle était jalouse parce que j'étais la plus vieille, j'étais jalouse parce qu'elle était la plus jeune.  Mais la maternité nous a rapprochées.  En anglais, on dirait qu'elle a un personnalité de "no nonsense". 

Elle m'a écoutée, sans me juger.  Lorsque j'ai raccroché, je me sentais déjà mieux.  Je sentais que le sentiment que j'éprouvais était légitime, que j'avais le droit de me sentir ainsi. 

Le lendemain, elle a téléphoné au Pavillon du Parc (CRDI de l'Outaouais) où elle a travaillé longtemps.  Elle a demandé où était mon dossier et comment ça se faisait que j'étais encore en attente de services plus de deux ans après l'annonce du diagnostic de ma sauterelle.  Elle m'est revenue le soir-même avec des idées sur la façon de faire bouger le dossier plus vite.  C'est certain que j'aurais pu faire cet appel moi-même...  mais des fois, se battre est tellement épuisant.  Avoir à raconter la même histoire encore et encore, en essayant de retenir ses larmes parce qu'on n'en peut plus...  ça épuise, ça épuise. 

Puis hier, le téléphone sonne.  C'est ma mère...  Ma mère qui a parlé à ma soeur et qui sait que j'ai eu une soirée difficile.  Elle m'appelle et m'offre d'aller chercher mon fils à l'école de temps et temps et de le garder jusqu'au lendemain.  "Tu n'as pas besoin d'avoir une sortie de prévue pour me demander de garder tu sais!" 

Puis ma soeur qui rappelle un peu plus tard et qui m'annonce qu'elle va amener mon fils au camping en fin de semaine.  Et que son chum m'offre de prendre mon fils une fin de semaine sur deux pour remplacer la fin de semaine sur deux qu'il est supposé passer avec son père. 

Mardi, j'ai pleuré toute la soirée.  Il y avait cette laisse qui m'empêchait d'avancer.  Puis ce soir, je vois toutes ces personnes de ma famille qui sont venues me libérer, m'aider, m'aimer.  Le sentiment que j'ai depuis hier est tellement différent.  Je me sens privilégiée d'avoir une famille pareille sur laquelle je peux compter. 

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Je te lis à chaque fois que tu as un billet et je dois dire que celui-ci m'a fait venir les larmes aux yeux. On dirait que tu as touché au "bonheur" en ayant ces offres de ta famille.

Je suis heureuse pour toi et j'espère que tu profiteras pleinement de ces heures pour toi toute seule.

De te retrouver avec ta petite sauterelle ne sera que meilleure.

Bonne fin de semaine,

Marjo

catellina a dit…

Je te lis toujours, mais je commente un peu moins de ce temps-là.... je cours après mon souffle ici (tu n'as pas facebook enh???)

QUelle joie de lire tout ça, quel bonheur de te savoir si bien entouré, mais surtout bravo d'avoir parlé, bravo d'avoir été honnête..... Tu m'épates et je retiens ce billet pour ma situation personnelle....

Enfin, tu pourras souffler un peu.... je pense à toi souvent...

Stéphanie a dit…

Merci Catellina et Marjo! Ma petite fin de semaine me fait du bien.

Catellina, Mère célibataire débordée à sa page facebook. Viens me visiter! :)