samedi 16 juin 2012

Serrer trop fort

Hier je me suis rendue compte que j'étais fatiguée, que j'avais besoin d'air quand mon instinct m'a dit d'envoyer mon fils au lit après qu'il m'eut poser la centième question de la soirée.  Il n'avait rien fait le petit bonhomme, il n'était pas tannant, ni impoli.  Il était grimpé sur moi et il me posait des questions dont les réponses me sont inconnues, et franchement sans intérêt.  Des détails qui me semblent sans importance sont prennent tellement de place pour lui.  C'est dans ces moments que je me rends le plus compte de sa différence. 
Lors d'une promenade, il va se rappeler de tous les détails, la forêt, les petits ponts, le ruisseau, les roches.  Il va remarquer le nom du bateau sur la photo accrochée au mur dans un film.  Mais il ne pourra pas reconnaître les personnages lorsqu'on les revoit plus loin habillés différemment. 
Mon fils occupe tout mon espace.  Terrible à dire non?  Si je vais aux toilettes, il ouvre la porte pour vérifier ce que je fais.  Si je ne suis pas dans ma chambre pour dormir à 22 heures, il s'inquiète.  Si je dois faire des courses, il doit savoir où et quand et combien de temps ça durera.  S'il va chez un ami, il a besoin de savoir ce que moi je ferai lorsqu'il sera parti.  Pourtant, je ne suis pas comme ça avec lui.  J'essaie de le pousser à faire des choses seuls, à surmonter son anxiété.  Mais il ne veut pas me quitter une seconde si c'est mon idée à moi.  Si je sors aller chercher le courrier au coin de la rue en le laissant seul deux minutes, il doit absolument m'accompagner.  Lorsque nous faisons nos marches hebdomadaires, il est littéralement pendu à mon bras. 
Je n'ai plus beaucoup de patience.  J'ai l'impression d'avoir un enfant jaloux et contrôlant.  Je sais que c'est l'anxiété, mais quand même.  Les choses ne s'améliorent pas, c'est plus qu'une phase.  Et moi, je n'en peux plus.  Je suis fatiguée et en fin de semaine, mon besoin d'une pause m'a sauté en pleine face. 
Alors après une longue marche de quelques heures sur le bord de l'eau, un lunch au resto, une sortie au cinéma et quelques parties d'arcade, je suis revenue à la maison épuisée.  Ma soeur a dû le sentir car elle avait appelé.  Elle invitait mon fils à coucher chez elle et à passer toute la journée de demain chez elle.  L'espace d'un moment, j'ai eu peur d'avoir à le forcer...  Mais il a accepté.  Alors à 19 heures, j'ai mis pyjama, short et t-shirt dans un sac, sans oublier la petite pilule blanche et rose, et j'ai conduit jusque chez ma soeur. 
Quoi faire de tout ce temps seule?  Je n'en sais rien.  Et vous savez le meilleur dans tout ça?  Ça me plaît de ne pas savoir, de ne pas avoir de plan.  De ne pas avoir à négocier ou à rendre des comptes.  Je me suis acheté du fromage, du pain, des fruits.  Je regarde un film de filles qui passe à la télé et demain, je vais pouvoir me réveiller par moi-même, sans réveil ni garçon qui saute sur mon lit et sur moi en même temps.  Et puis demain si j'en ai envie, je vais pouvoir retourner dans le parc de la Gatineau et faire une autre randonnée sans qu'il chiale que c'est long et qu'il est fatigué. 
Je sais que je chiale...  Je l'aime mon fils, énormément.  Mais j'ai besoin d'air un peu, d'un peu de calme.  Et ce soir, c'est exactement ce qu'il me fallait.  Je serai donc bien en forme pour ma journée de spa vendredi prochain.  :)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'espère que tu profites pleinement de ces quelques heures de liberté.

Tu es un être humain... bien que parfois tu dois l'oublier.

Tu as le droit d'être épuisée, tannée, dépassée, etc. Ça n'enlève rien à l'amour inconditionnel que tu portes à ton fils.

Bon dimanche,

Marjo