dimanche 15 avril 2012

1998

Je me souviens des premières semaines de 1998 comme si c'était hier.  En fait, je me souviens de toute cette année-là très clairement. 

J'étais revenue dans l'Outaouais quelques mois plus tôt et j'avais déménagé dans le sous-sol de mes parents.  Temporairement.  J'étais revenue parce que j'enseignais le français langue seconde aux fonctionnaires.  Temporairement.  Si l'enseignement aux fonctionnaires s'est poursuivi pendant longtemps, je ne me suis pas éternisée dans le sous-sol.

J'avais un nouveau chum, celui avec qui j'allais me marier, celui qui deviendrait le père de ma sauterelle, celui que je finirais par quitter 8 ans plus tard.  Il était venu chez mes parents à Noël, m'avait offert des boucles d'oreille en or que j'ai portées pendant des années.

Au début janvier, je commencerais à enseigner à un groupe de militaires.  J'avais dû remplir un formulaire et il me fallait une carte d'identité spéciale.  Sauf que je ne savais pas qu'au bout de quelques jours, je me retrouverais sans travail. 

Je ne me doutait pas non plus que mon chum allait lui aussi se retrouver sans travail. 

Nous avions décidé que j'emménagerais avec lui.  C'était le 4 janvier 1998.  Et puis, c'est arrivé.  La crise du verglas. 

La crise du verglas qui a transporté mon groupe de militaires vers des régions très touchées.  La crise de verglas qui a privé le garage où travaillait mon chum de courant pendant plus de trois semaines.  Trois semaines sans aucun revenu, ni pour lui, ni pour moi. 

Je me souviens d'avoir gratté le pare brise de sans GrandAm pendant une heure.  Je me souviens des branches qui encombraient les routes et l'éclat de toute cette glace qui brillait au soleil.  Nous n'avons pas manqué d'électricité à l'appartement.  Somme toute, à part le manque d'argent, nous n'en avons pas trop souffert. 

Je me souviens d'un après-midi où nous avions décidé de nous gâter un peu.  Nous avions décidé d'aller au cinéma avec un couple d'amis.  En plein jour.  Un long film spectaculaire, une belle histoire d'amour qui finit mal. 

Ce film, je l'ai revu pour la première fois depuis hier soir.  Assis sur le sofa, mon fils et moi avons regardé Le Titanic.  Lui l'avait déjà vu une fois ou deux, mais moi, j'avais oublié.  Bien entendu, je savais que le bateau coulait à la fin (rires).  Mais j'avais oublié les effets spéciaux, l'histoire d'amour, les drames humains dont ce film est parsemé.  C'est vraiment un excellent film.  Et pourtant, quelque part au fond de moi, je m'étais formé une idée négative du film.  C'est à reculons que je l'ai regardé avec mon fils hier, je l'ai fait parce qu'il me l'a demandé parce que sinon... 

Et j'avoue que je suis très contente de l'avoir revu.  Je ne comprends pas pourquoi j'avais une opinion pareille.  Il me semble qu'au moment où je l'ai vu la première fois, j'avais aimé...  Mais ça fait déjà 14 ans que je ne l'ai vu... 

14 ans...  C'est moi ou le temps passe vite....  ???

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