dimanche 1 juillet 2012

Bravo!

Il y en a quelques uns qui ont osé.  Mon père entre autres.  Je les ai entendus, mais je ne les ai pas écoutés, même si je savais qu'ils avaient raison.  Je n'étais juste pas prête je crois.

Mais j'ai vu mon fils grandir, je l'ai vu être capable de patiner, de taper des balles de golf, de marquer des buts au hockey.  J'ai toujours eu tellement peur qu'il vive trop d'échecs, que cela n'affecte sa confiance en lui.  Alors je ne l'ai pas encouragé dans les activités physiques.  Je l'ai protégé, refusé de l'inscrire aux sports d'équipe.  Je me suis dit qu'il ne serait peut-être pas capable.  Que son manque d'équilibre et de coordination l'empêcherait de réussir et qu'on se moquerait de lui.  Comme on s'est si souvent moqué de moi et de mes grandes habiletés sportives. 

Alors l'écart s'est creusé.  Alors que les enfants de son âge nagent bien, lui, ne savait pas.  Alors que les rues se remplissent de vélos l'été, lui, se promenait à trottinette. Alors je me suis donné un bon coup de pied au derrière.  Assez. 

L'été passé, je l'ai forcé à apprendre à nager.  Dans le lac, au camping, ses cousines et moi lui avons appris.  Il ne voulait pas.  Il disait que ça le fatigait, qu'il n'y arrivait pas.  J'ai réalisé que la confiance en lui que j'avais eu si peur d'ébranler en lui faisant vivre l'échec était déjà chancellante.  J'ai insisté et finalement, il y est arrivé.  Nous devrons retravailler tout ça cet été, mais il est capable et il le sait. 

Cet été, je lui ai donné un autre défi.  Je lui ai acheté un bicyclette toute neuve.  Rouge avec des roues vraiment cool.  Et un beau casque rouge qui va avec.  Je lui ai dit qu'il n'avait pas le choix et qu'il devait apprendre.  Ça aura pris quatre sessions, dont deux avec les fils d'un bon ami qui ont fait preuve d'énormément de patience.  Ils sont de bien meilleurs professeurs que moi. 

Cet après-midi, c'était la quatrième séance et son papa était là pour le regarder, pour lui donner les derniers conseils.  Et nous venons d'y retourner tous les deux ce soir.  Il a réussi, il peut maintenant faire du vélo.

Hier, alors qu'il essayait sans y arriver, son visage était crispé, le découragement pouvait se lire.  Il disait qu'il n'y arriverait jamais, qu'il n'était pas bon.  Ce soir, son sourire était tellement grand sur son visage que j'en ai eu les larmes aux yeux.  Lorsque j'ai proposé de le suivre jusqu'au dépanneur, il n'aurait pas pu être plus fier.  Surtout quand nous avons croisé des amis de son école. 

Ce soir, j'ai compris qu'en protégeant mon fils de l'échec comme je le faisais, je le protégeais aussi des succès. 

Je suis vraiment très fière!

1 commentaire:

Maude a dit…

Bravo Stéphanie,tu as fais le meilleur choix pour ton fils! Tu sais j'ai moi-même vécu ça avec ma mère. Aujourd'hui à 33ans je dois apprendre à faire les sports par moi même car je veux accompagner mes enfants dans leur succès et leur accomplissement. Que ce soit en patins, en vélo, en ski... Tout les sports. C'est a 33 ans que je commence à me dire que si un amputé peut faire du ski.. pourquoi pas moi!?! Alors voilà je me retrouve a cette à age avec une envie folle de besoin d'accomplissement et crois moi à 33 ans c'est plus difficile qu'a 10 ans ;-). Bravo et bonne chance avec ton garçon! Tu vas voir ça ira bien!