jeudi 11 mars 2010

Présence fantôme

Au fil des ans, j'ai développé je crois d'excellentes relations avec les gens qui travaillent avec toi. Certains d'entre eux sont même devenus des amis. Mais parmi tout ce groupe, il y a quelqu'un que je connais depuis plus longtemps, quelqu'un avec qui j'ai lié d'amitié dans un autre emploi et qui s'est retrouvée à travailler dans mon équipe une nouvelle fois.

Les années nous ont rapprochées. L'âge a fait son chemin, nous avons pris de la maturité, l'expérience s'est installée. Elle m'a vue devenir mère, elle m'a vue passer au travers un mariage difficile et une séparation. Je l'ai connue célibataire, vivant chez ses parents. Je la connais mariée, vivant dans sa maison avec toute une armée de ces animaux qu'elle aime tant.

Quand elle a besoin de réconfort, quand elle a besoin de conseils, elle vient me voir. Elle connait toujours la réponse, mais elle aime me demander ce que je pense. Elle me voit et sait ce que je ressens. Elle m'écoute sans me juger, sans se tanner d'entendre les mêmes histoires.

L'an dernier à la même époque, quand une situation critique est venue transformer une relation amoureuse, quand j'ai pris le téléphone le matin, la voix complètement défaite et le chagrin criant, elle est venue me voir. Je n'ai pas eu à lui demander, elle est venue.

J'aime m'arrêter à son bureau le matin, qui est situé entre mon bureau et ma cafetière bien aimée... Je m'assois quelques minutes et on jase. On prend quelques minutes... presque tous les jours.

Ça fait deux semaines que je n'ai pas pu passer chez elle le matin. Si je suis au bureau, je suis en réunion, ou je me prépare à partir. Je me sens prise dans un tourbillon.

Quand j'arrive le soir, je n'ai que le goût de m'asseoir et de ne penser à rien. Je m'installe devant l'écran d'ordinateur et les seuls mots qui veulent s'écrire me disent qu'ils sont fatigués. Alors je regarde ma télévision sans vraiment la regarder ni l'écouter. Si je fais quelque chose sur l'ordinateur, c'est pour le travail, parce que je n'ai pas eu le temps de préparer la présentation que je dois donner le lendemain, ou pour vérifier les textes qui m'ont été envoyés dans la journée et sur lesquels je n'ai pu passer le temps nécessaire pour bien les réviser.

Aujourd'hui, pour la troisième journée, mon amie m'a demandé d'écrire sur le blogue. Elle ne peut pas me parler le matin, elle ne peut pas me lire non plus.

Je suis désolée mon amie. Moi aussi je m'ennuie de toi. Nos discussions matinales me manquent...

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