vendredi 14 mai 2010

Ce qui m'occupe ces dernières semaines

Mis à part le travail, mis à part les séries éliminatoires, mis à part les épisodes de The West Wing, mis à part mon petit quotidien, ce qui occupe mes soirées depuis un mois c'est ce même ordinateur que j'utilise pour écrire le blogue.

L'accident de voiture m'a forcée au repos, à rester étendue toute la journée, la tête soutenue par des oreillers. La télévision m'a vite ennuyée. Il y avait bien quelques livres qui me faisaient des clins d'oeil, mais c'est les fourmis dans les doigts que je me suis finalement mise à écrire.

J'avais déjà commencé il y quelques mois. L'histoire avançait, mais avait de la difficulté à faire le voyage de ma tête à mon écran. J'ai tout recommencé.

Ma vie depuis dix-huit mois n'a pas été des plus faciles. J'ai eu de beaux moments, de superbes moments, du bonheur comme je ne me souvenais plus en avoir jamais eu. Et tout est parti en fumée l'été dernier. J'ai été frappée de tout bord tout côté. De l'inquiétude, du stress plus que je ne pouvais le gérer, un amour qui s'envole, une déprime qui s'accroche, une amie qui décide de disparaitre. Je suis tombée de très haut et j'ai eu bien du mal à me relever.

Les soirs de cafard, quand la solitude me semble plus présente que d'habitude, quand mon lit me semble encore plus froid, j'ai des relents de mon automne difficile. Je me remets à douter de ma capacité à continuer à mettre un pied devant l'autre même si je ne vois pas où je vais.

Je suis de ces personnes qui ont besoin de terminer un chapitre avant d'en commencer un autre. Écrire mes dix-huit derniers mois me permet de le faire.

J'écris, j'écris, j'écris. Je passe mes soirées à aligner les mots. Ça me fait du bien, mais ça me fait pleurer aussi. Je sens que j'ai pris du recul, je ressens que je suis capable de regarder les choses plus objectivement qu'avant. Je ne revis pas ce qui s'est passé... je me souviens... Il a eu tellement de beaux moments, tellement de sourires et de rires, tellement de bonheur... Et il y a eu une cassure. Une fracture et tout a changé.

C'est un grand projet, c'en est un qui me fait du bien, même s'il m'écorche un peu au passage. Les pages se remplissent au fur et à mesure que je lâche prise. J'ai une amie qui a accepté de me lire. Je lui envoie mes chapitres et elle les lit. Je ne sais pas si elle aime, mais d'avoir une lectrice m'aide à continuer. Parce que certaines soirées...

Comme celle d'hier... où le froid s'insinuait sous les couvertures, et où je me rappelais tout le bon et tout le mauvais à la fois, j'ai trouvé ça difficile de continuer. J'ai trouvé ça tellement difficile que j'ai pris peur, j'ai eu peur de retomber dans mon mois d'octobre. Les larmes ont débordé, les visions sont revenues, l'insomnie m'en a fait voir de toutes les couleurs.

Heureusement le jour s'est levé et la vie m'a encore une fois prouvé qu'il y avait sur cette terre des personnes fantastiques, incroyablement bonnes et généreuses. Mes larmes ont séché et mon sourire est revenu malgré les petits yeux fatigués.

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