dimanche 16 mai 2010

Le but

Avez-vous entendu la chanson de Loco Locass? Elle est vraiment excellente. Je l'ai achetée sur iTunes et je l'écoute depuis le début de la fin de semaine, mon fils la connait déjà presque par coeur.

Les Canadiens de Montréal, c'est une religion dans ma famille. Ça se transmet de génération en génération.

J'ai commencé à regarder le hockey quand j'avais cinq ans à peu près. Je me souviens très bien de mon premier match. Mon père était dans le sous-sol, dans notre maison à Cowansville et le match commençait. Ma mère et ma soeur devaient être en haut j'imagine, mais moi, je me suis glissée dans la pièce où il y avait la télé et le divan bleu - qui était tellement carré et laid! - et je me suis assise à côté de mon papa adoré. Mon père, c'était mon idole... j'ai eu le complexe d'Oedipe longtemps... Mais je l'adorais, je te trouvais drôle, je le trouvais beau, je le trouvais fin.
"Qu'est-ce que tu fais là toi? Je regarde le hockey?" qu'il m'a demandé quand il m'a vue. "Je veux regarder le hockey moi aussi".

Au début, j'imagine que je trouvais le sport bien secondaire au moment que je passais avec lui, toute seule. Puis j'ai commencé à m'y intéresser un peu plus. J'avais une grande planche de bois et tous les mardis, je collais les statistiques qui parassaient dans le Journal de Montréal. Les mardis, il y avait plusieurs pages de statistiques et des photos.

En 1986, quand les Canadiens ont gagné la première coupe dont je me souviens, j'avais 11 ans. Nous avions déménagé à Gatineau trois ans auparavant et j'avais le droit de regarder deux périodes. Mon père était allé à un congrès cette année-là et pendant qu'il était en voyage, je regardais les matchs complets avec ma mère. Elle était super bonne pour nous donner des permissions spéciales quand mon père était pas là.

Le match où ils ont gagné la coupe, je n'ai pas eu le droit de le regarder au complet, mais mon père me l'a enregistré. Le matin, ils ne m'ont rien dit et m'ont laissé regarder le match toute seule pendant qu'ils travaillaient dehors. Je m'en souviens super bien. Je suis sortie dehors et j'étais tellement excitée!

En 1993, mon oncle Johnny est venu regarder plusieurs matchs avec nous. J'avais 18 ans et j'allais bientôt partir en appartement avec mon chum. C'était mon dernier été à la maison. J'avais ma place à moi, dans la chaise berçante en osier. Mon père et ma mère sur le sofa sectionnel (il était brun chocolat celui-là). Il ne manquait que ma soeur, qui n'a jamais été une grande fan.

Cette année-là, j'ai raté les deux derniers matchs de la coupe. J'étais partie passer la semaine à Montréal pour peindre mon nouvel appartement. Il n'y avait pas de meubles, pas de télé, qu'un matelas gonflable pour dormir et de la peinture partout. Mais tous les buts, je les ai entendus. Des fenêtres ouvertes, on pouvait entendre toutes les voix unies crier contre les arbitres et célébrer les buts. Le quartier d'Hochelaga-Maisonneuve où était mon appartement a célébré toute la nuit le soir de la coupe...

2010 maintenant. Depuis mon retour en Outaouais en 1997, les matchs des séries je les regarde chez mon père. Comme avant. On a nos superstitions, nos places assignées. On saute quand il y a des buts, on se fait des high five, on crie. On est déçu quand les Canadiens perdent. Quand ils se font éliminer... et c'est pas mal arrivé souvent dans les dernières douze années de séries - et ça c'est quand ils ont pu se qualifier pour les séries.

2010 maintenant et les Canadiens sont en finale d'association pour la première fois depuis 1993, depuis leur dernière coupe Stanley. Et pour s'y rendre, ils ont éliminé la meilleure équipe de la ligue, et les champions en titre de la Coupe Stanley! Ce n'est pas rien.

Je ne sais pas ce qui se passera ce soir, s'ils vont gagner ou perdre. Mais peu importe... enfin oui, ça m'importe... Mais ce que je veux dire, c'est qu'ils nous ont fait passer de superbes moments cette année. Mon fils de sept ans qui se lève d'un bond du sofa (superbe celui-là, vraiment leur plus beau à vie) pour taper dans les mains de mon père. Mon père, ma mère et moi dans les bras l'un de l'autre après l'élimination des Penguins et des Capitals.

Bonne chance les gars, et surtout merci de nous faire vivre de si beaux moments ensemble!

Allez, Allez, Allez
Allez Montréal!
On va gagner, on va gagner, on va gagner!

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