dimanche 30 octobre 2011

Ces intimidateurs parmi nous

Quand on pense à l'intimidation, on pense à celle sur la cour d'école. À ces enfants qui bousculent, se moquent, persécutent, sans raison évidente autre que le plaisir de torturer. Bien sûr qu'il y autre chose que ça, mais aux yeux de celui qui subit, comprendre les tourments du tourmenteurs semblent être la dernière chose qui pourrait occuper les pensées.

L'intimidation a des effets pervers. La peur s'installe chez ceux qui la subissent et je doute qu'elle quitte définitivement ceux qui ont vécu l'intimidation. Bien entendu, ce sont mes propres conclusions, basées sur ma propre expérience.

Un intimidé adulte aura tendance à rechercher des personnes qui ont du charme. Des personnes avec du charisme, qui se font remarquer dans un groupe, qui laissent une trace. L'intimidé essaiera d'être l'ami d'une telle personne, son bras droit, son allié. La meilleure façon de se protéger de l'intimidation est de se tenir avec les bonnes personnes, de ne pas être trop différent.

Un intimidé ne perdra jamais cette peur de ne pas dire le bon mot. Il aura peur d'être rejeté et il aura souvent cet air emprunté. Il essaiera trop.

Je me sens souvent comme ça. Trop souvent. Pas partout, pas tout le temps. Mais je sais quand je m'approche de ces situations "à risque".

Mais les intimidateurs ne se cachent pas juste dans les cours d'école. Il y en a partout. Sans même trop y réfléchir, je peux facilement penser à trois personnes autour de moi.

Un intimiditeur qui use de la manière forte avec moi n'arrivera à rien. Lorsqu'on m'attaque, je me défends. J'ai maintenant cette capacité aussi de tourner les talons et de partir. Ça ne sert à rien de perdre de l'énergie à discuter avec quelqu'un qui ne veut que parvenir à ses fins. Une personne comme ça ne m'atteindra pas.

Ce sont les intimidateurs qui nous enroulent autour de leur petit doigt qui me jettent à terre. Il y a quelques semaines à peine, j'ai été défaite en petites miettes par la plus habile des manipulatrices. Avec son ton mielleux, ses belles paroles et ses "meilleures intentions", elle m'a discréditée, elle s'est moqué de tout ce que j'étais. Elle a pris mes valeurs, mes valeurs de transparence, d'honnêteté, d'intégrité, d'éthique, et elle en a fait une farce. Et je suis sortie de son bureau avec un poids sur le coeur et la honte. J'avais réellement honte d'être moi-même. Ce n'est que plus tard, lorsque ses paroles sont revenues que je me suis rendue compte de ce qu'elle avait dit. J'ai perçu les menaces qu'elle avait si joliment enrobées.

Et je m'en suis voulue d'être si vulnérable. J'aurais voulu lui répondre. Être aussi habile qu'elle pour les belles paroles acérées. Mais je n'ai pas ce don. Et franchement, je n'en veux pas. Je préfère cent fois celui de la franchise, même si elle s'accompagne souvent d'une certaine maladresse.

Je me pose des questions. Je me remets en question. J'ai cette peur en moi qu'on ne me trouve pas intéressante, qu'on me trouve plate et ennuyante. Je la gère bien souvent, mais parfois, quand je perds confiance, j'essaie trop. Et lorsque j'essaie trop, je me sens comme si j'avais trop mangé.

Qu'est-ce que je dois faire? Est-ce qu'il faut que je trouve un moyen d'avoir plus confiance en moi, même avec ces personnes? Ou est-ce que je dois plutôt m'éloigner de ces personnes qui ont ce pouvoir (ou à qui je donne le pouvoir) de me faire sentir moins que ce que je suis. Ces personnes qui m'intimident parce qu'elles ont ce charme, ce charisme, qui savent se faire remarquer et laisser une trace.

J'ai assisté à une conférence extraordinaire hier sur l'estime de soi, sur la valorisation, l'estime des différences. Ça a remué tellement de choses en moi. On parlait de nos enfants, de l'importance de les influencer de façon positive, de les convaincre de leur valeur et de l'importance. Pour ne pas qu'ils grandissent avec ce besoin toujours de se valider dans les yeux des autres...

Le conférencier était Stéphane Paradis, sa compagnie, Gustave et compagnie www.gustave.ca Je vous invite à visiter son site ou sa page facebook.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je vous confirme que vous n'êtes pas anormale dans votre situation. J'ai vécu et je vis toujours des situations similaires à celles que vous décrivez.

Bien que psychologue ne soit pas vraiment d'accord avec mon opinion, un intimidé le restera toujours et le prédateur restera un prédateur. Ça prend aussi un intimidé pour en comprendre un autre.

J'aurais tant à dire sur le sujet, mais je crois que votre texte résume bien ce que je veux dire.

N'oubliez pas que vous seule savez qui vous êtes et ne laissez personne vous faire douter.