vendredi 7 octobre 2011

la pointe

Je le sens. Mes oreilles essaient bien fort de ne pas entendre ma petite voix intérieure, mais elles savent très bien ce qu'elle dit.

Je ne me sens pas déprimée. Je me sens fatiguée. Je ne me sens pas stressée, je me sens démotivée. Quand la semaine est finie, si je suis en congé, je suis de bonne humeur, j'ai de l'énergie. C'est l'idée d'aller travailler qui m'angoisse.

Tout ce qui me plait dans mon rôle de gestionnaire, je n'ai plus le droit de le faire. Ma patronne, la gentille Maj, m'a demandé aujourd'hui d'être créative, je l'ai toujours été après tout. Mais le puit est vide. Non. Le puit n'est pas vide. Je n'ai juste plus envie d'essayer. De toute façon, je parle dans le vide alors j'aime autant me taire.

Je suis en train de devenir cynique. Je n'aime tellement pas le cynisme. Ça ne mène nulle part, ça détruit tout ce qui tente de germer. Mais c'est plus fort que moi. Ma petite voix me répète sans cesse : "À quoi bon?" De toute façon, ma DG n'écoute personne. Je ne suis pas la seule à me sentir comme ça, c'est généralisé.

Je veux attendre jusqu'au 19 octobre. À cette date, il y aura une décision et ensuite je verrai. Mais si ça reste comme ça, je ne me vois pas continuer de travailler comme ça. Je ne veux pas, je ne peux pas.

Je ne comprends pas ma DG. Ce sont des temps difficiles... Il me semble qu'à sa place, je parlerais aux employés, je leur ferais confiance, je les soutiendrais. Elle fait exactement le contraire.

Je ne suis allée au bureau que deux jours cette semaine. Trois si on compte la journée que j'ai travaillé de la maison. Mais ce soir, quand j'ai quitté le bureau, je n'en pouvais plus. Ce n'est pas la quantité de travail qui me dérangeait. Ni même le stress. C'est ce sentiment de travailler pour rien, de faire quelque chose qui ne servira absolument à rien.

Maj parlait aujourd'hui de ma frustration... Ce n'est même plus de la frustration. J'ai juste l'impression que ma DG a tué ma "drive", mon essence, mon potentiel. Je suis devenue un petit robot qui se contente d'obéir et qui ne réfléchit plus. À quoi bon de toute façon?

Je vais dire à mes oreilles d'ignorer encore pour une dizaine de jours le mot "burn out" qui se forme dans ma tête. Je vais dire à mon corps, mon cerveau, mon coeur, mes pores de faire le plein de fins de semaines et de rayons de soleil. Je vais profiter de tous les petits "cadeaux" qui passent et laisser plus d'espace pour ces bons moments dans ma tête. Prendre les autres et les tasser le plus possible dans un petit coin pour ne pas qu'ils prennent trop de place.

Un jour à la fois....................

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