mercredi 23 novembre 2011

Tout est dans les gênes

J'étais couchée sur le dos sur le divan du salon et je regardais la télé. Un bout de la télécommande dans une main, l'autre bout bien calée entre mon cou et mon menton. Et tout à coup, je me suis vue dans cette position. Comme ça m'étais déjà arrivé avant. Puis j'ai vu mon père. Même position. Comme peut-on hériter d'une position?

Je suis la fille de mon père. Je lui ressemble, les mêmes yeux, le même regard. On m'a toujours dit que je lui ressemblais et même si je prends des airs de ma mère en vieillissant, je reste la fille de mon père.

Et pas juste physiquement. On a tous les deux le même caractère, à des intensités différentes il est vrai, mais on a les mêmes réactions. On s'en fait pour tout, on stresse beaucoup. On aime sentir qu'on a le contrôle, on n'aime peu les surprises et les imprévus.

En fin de semaine, il me racontait quelque chose qui lui est arrivé au travail la semaine passée. Il a eu affaire avec un client difficile. Mon père est représentant des ventes pour un constructeur en habitation. Il vend des maisons neuves. Et ce client s'attendait à ce que mon père soit disponible en tout temps. Mon père lui avait proposé des rendez-vous le jeudi et vendredi soir, le samedi dans le jour, mais non, le client voulait son rendez-vous le samedi à 20h30. Ce n'était pas possible pour mon père, j'étais invitée à souper chez lui samedi soir. Le client s'est plaint. En 15 ans de vente, c'était la première fois qu'il y avait une plainte contre lui. Le client avait aussi plein de demandes impossibles, il appellait à toute heure du jour et de la soirée, était même un peu parano. Le gars était difficile.

Eh bien, mon père l'a pris personnel. Il s'est remis en question, ça l'a empêché de dormir. Il m'expliquait en fin de semaine que logiquement, il savait que ce n'était pas sa faute, mais qu'il ne pouvait s'empêcher de s'en faire pour ça.

Comme je le comprends... Ma mère non. Mais moi... je suis pareille. Je mets tellement de moi-même dans le travail que je fais, le service que j'offre. Je tiens à bien faire les choses. Ça me rend fière alors quand on remet en question le travail que je fais, je prends les remarques au sérieux. Je les analyse, je me remets en question, je vois si je n'ai pas fait quelque chose de mal. Et quand les critiques ne sont pas fondées, ça vient me chercher, ça me met à l'envers. Alors oui, je comprends comment mon père peut se sentir.

C'est drôle comment on hérite des traits de nos parents. Autant que physiques qu'au niveau de la personnalité. Je me demande à quel point ces comportements sont appris ou innés. Après tout, je doute qu'il y ait un gênes de la télécommande entre le cou et le menton.

1 commentaire:

Maman Tupperware a dit…

Le "gêne du cou et du menton" je ne connais pas... mais si tu trouve celui "des coins de pages de livres pliés" dis le moi...J'ai essayé d'expliquer à la bibliothécaire que c'était génétique mais elle ne m'a pas cru! ;-)