lundi 25 avril 2011

Un coeur en miettes

Finalement, le soleil a été pas mal discret aujourd'hui. Mais il n'y avait pas de pluie. Journée de lavage et de relaxage avant de reprendre la routine demain.

Je suis allée faire un tour au parc avec mon fils. Le soleil n'était peut-être pas au rendez-vous, mais ce n'est pas une raison pour ne pas aller dehors. Petite promenade à trotinette.

Je ne vois pas souvent mon fils avec d'autres enfants. À part ses cousines et la fille de mon amie je veux dire. Au parc cet après-midi, il y avait des garçons et filles de son école. Assise sur un banc, mon nez plongé dans un livre et les yeux rivés sur le petit groupe, j'ai regardé les interactions.

Les enfants se moquent de lui sans même s'en cacher. Ils lui font faire ce qu'ils veulent. Et il dit toujours oui et il ne comprend pas ce qu'il se passe. J'imagine qu'il s'amuse même. Il veut tellement faire partie de la bande. Il désire s'amuser, courir, rire, sauter. Mais il aurait quatre bras et les yeux qui trônent au milieu du ventre que la différence ne serait pas plus évidente.

Un moment donné, il était couché dans le sable, une fille qui lui tenait les pieds, une autre les bras. Deux garçons lui tiraient des fléchettes à succion dessus et un autre lui jetait des poignées de sable dans le visage.

Je me suis levée et je suis intervenue. Est-ce que c'était la meilleure chose à faire? Est-ce que j'avais le choix? Je voudrais tellement qu'il soit capable de comprendre qu'il n'est pas obligé de subir ça, qu'il n'a pas à accepter n'importe quoi. Mais encore une fois, c'est un adulte qui a dû le défendre, encore une fois, les enfants ont vu que sans adulte, ils peuvent ce qu'ils veulent de lui.

Maudit que ce n'est pas facile d'être parent. Je voudrais prendre tout son stress et ses difficultés sur mes épaules. Je crois que même ça serait moins lourd que mon sentiment d'impuissance.

Les enfants ne devraient pas avoir à connaitre le rejet, l'anxiété, le stress, le malheur, la maladie. On a toute notre vie pour vivre ça... l'enfance devrait au moins être épargnée. En plus, les enfants n'ont pas les mots pour exprimer comment ils se sentent, certains adultes ne les ont pas alors des enfants...

Je trouve ça très difficile ces temps-ci. J'aurais besoin de sentir que son papa est là pour que ma sauterelle sache qu'il l'aime. J'aurais besoin que l'intervenante au bout du fil m'ouvre les portes au lieu de m'expliquer que mon fils fonctionne bien puisqu'il n'a pas de problème de comportement et que ses notes sont bonnes. J'aurais besoin que les gens retournent mes appels au lieu de me briser la voix à chaque fois que je laisse un message détaillé sur une maudite boite vocale.

Et j'aimerais ça arrêter de me sentir coupable parce que je ne sais pas quoi faire. Et arrêter de me sentir coupable de trouver ça difficile quand il y a des parents qui ont des enfants malades ou d'autres dont les enfants doivent surmonter de bien plus grandes montagnes.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

De voir que les enfants agissent ainsi ça me fait tellement de peine.... J'ai juste envie de prendre ton petit homme dans mes bras.... et toi aussi, qui vit des moments difficiles et qui le vit seule....
Ne sous-estime pas ce que tu vis.... il y aura toujours pire que nous, mais quand tu le vis au quotidien, tu as le droit aussi à ta peine, ta colère et ton découragement par moment....

Je pense à toi xxx

Isa D. a dit…

Bien d'accord Catelina! Je n'aurais pu trouver de meilleurs mots... Courage Steph! Ton petit homme va apprendre éventuellement, c'est juste plus long côté social et tu devras continuer à répéter... Dommage que ton école ne rende pas les élèves sensibles aux enfants différents, ça fait souvent toute une différence! Je n'ai pas vu ça à l'école de Jean-Sébastien mais il y a tellement de classes d'aide à son école que peut-être les autres élèves y sont-ils davantage sensibilisés?... Un autre dilemme social j'imagine...

Evyzamora a dit…

Ça me touche énormément de voir la méchanceté exister à travers des enfants. Non, ça ne devrait pas exister et oui, la vie en est remplis, alors un break svp!
Je voudrais tant chasser de tes pensées tes soucis.....je ne te dirai pas de ne pas te sentir coupable, parce que je sais comment tu te sens (on est fait dans le même moule ;) ) mais tu es humaine. J'admire ta force et ta détermination, et non, avec l'école d'un côté et le père absent de l'autre, c'est normal d'être perdue. Courage, on est là pour t'écouter.
Ça prends de l'aide et c'est naturel, les intervenantes sont formées pour ça. J'te souhaite que ça aboutisse ma belle.

Jane a dit…

Sans vivre la même chose que toi, je te comprends.

On se sens tellement mal lorsqu'on voit notre enfant sans moyens... on essaie de leur donné des outils mais ça ne marche pas toujours hein..?!

Mais comment il vit les choses, ça va l'servir dans la vie. Il semble un bon vivant, qui n'a pas peur ou conscience de la méchanceté. En tant que parent ça fait mal mais lui il semble le vivre autrement.

xoxo