jeudi 8 décembre 2011

Une sauterelle bougonneuse

Je l'ai su dès que je l'ai vu s'avancer vers moi à l'école. Pas une bonne journée. Alors qu'il enfilait manteau et bottes, j'ai remarqué ses cernes, la bonnes rouges sous les yeux, la bouche qui pointe vers les pieds.

Pas une bonne journée. Comme on devait faire des commissions, il était doublement bougon. J'ai regretté de ne pas y être allée toute seule dans la journée. J'ai essayé de le faire me raconter ce qui se passait. Je n'ai réussi qu'à faire empirer les choses. Il a même versé quelques larmes.

Je lui ai demandé de ne pas être triste. Il m'a dit qu'il avait le droit d'être triste. C'est vrai... À 37 ans, j'ai de la misère à contrôler mes émotions alors à 8 ans... Il avait bien raison mon grand garçon.

Assis au McDo, j'ai bien essayé de comprendre ce qui se passait. Rien. Rien. Rien. Après le souper, son humeur s'est amélioré un peu et j'ai retrouvé ma sauterelle souriante.

Il a un journal intime. Il écrit des choses dedans, je ne sais pas trop quoi. Je lui ai promis que je ne le lirais pas, jusqu'à maintenant, je tiens ma promesse. Je dis jusqu'à maintenant... Ce n'est pas parce que j'ai l'intention de briser ma promesse, au contraire, je trouve ça important qu'il puisse écrire sans se censurer. Mais d'un autre côté, je me dis que ça me permettrait peut-être de mieux intervenir.

J'ai fini par savoir pourquoi il était si bougonneux. Il y a eu un conflit à l'école, il a poussé un autre enfant qui lui avait enlevé sa tuque. Un tout petit conflit... Ça l'affecte tellement ce genre de chose. Ce n'est jamais la bonne option de pousser, c'est certain, mais quand même, ce n'est pas un très grand drame. Mais simplement à lui faire me raconter ce qui c'était passé et il était à nouveau dedans, les larmes aux yeux, émotif, sur le bord de la panique.

J'aimerais tellement qu'il apprenne à mieux gérer ses émotions. Qu'il apprenne à laisser aller... Mais bon, il tient de sa mère pour ça il faut croire. :)

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