mercredi 9 juin 2010

Salle d'attente

Ce matin, c'était le deuxième d'une série de cinq rendez-vous d'évaluation avec les spécialistes - tout ça pour mon beau bonhomme de sept ans. C'est vraiment étrange car l'année dernière, j'aurais été stressée et je ne serais pas arrivée à dormir plusieurs jours avant. Mais maintenant, je ne sais pas, je suis peut-être un peu blasée.

J'attends cette évaluation depuis si longtemps, trois ans déjà que je la demande et m'y voilà.

J'ai l'impression que tout ça ne changera rien, qu'aucun diagnostic ne pourra être posé - tout simplement parce que je crois que mon fils n'a rien qui case avec un trouble spécifique.

Et surtout, parce que je crois qu'il va très bien comme il est.

On me bourre la tête depuis des années avec ses difficultés. On m'a dit qu'il était autiste, on m'a dit qu'il avait le syndrome Asperger, on m'a dit qu'il avait de la dysphasie, on m'a dit qu'il avait une déficience intellectuelle. On m'a dit... Jusqu'à maintenant, les seuls diagnostics qui ont été confirmés sont un trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité, une dyspraxie motrice légère et de l'arythmie cardiaque. Rien de trop sérieux.

Mon fils vieillit. Dans quelques semaines, il terminera la première année. Il a d'excellentes notes. Ce n'est pas le meilleur de sa classe, mais pour réussir aussi bien alors qu'il a autant de difficulté à se concentrer, il n'a certainement pas de déficience. Il aime lire, il aime les maths, il aime apprendre.

Deux ans à l'école déjà. Jamais une fiche de comportement. Aucune intervention cette année. Il a quelques bons amis et je vois qu'il devient de plus en plus mature. Il progresse, c'est excellent.

Les trois premières rencontres sont avec mon fils et la psychologue. Je dois rester à l'extérieur, dans une salle d'attente. La quatrième rencontre sera avec moi et la psychologue seule... une entrevue structurée... Peu importe ce que ça veut dire. Finalement, une rencontre avec elle, mon fils, le psychiatre et moi. La suite après ça? J'en n'ai aucune idée sauf que je sais que tout ira bien.

Je le surprotège beaucoup trop. J'ai tellement peur de le voir faire face à l'échec que je l'empêche d'essayer, je ne veux pas que sa confiance en lui s'effrite. Je dois maintenant lui faire confiance, le laisser essayer et le laisser échouer. Il le faut, si sa mère ne croit pas qu'il est capable, comment pourra-t-il y croire lui-même?

Ce n'est pas facile être parent. Prendre des décisions pour une autre personne que soi, prendre des décisions qui affecteront tellement son enfant. Je ne peux que faire de mon mieux...

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