dimanche 8 mai 2011

Être maman

J'ai beaucoup de chance.

Oui, beaucoup de chance. J'ai une mère incroyable. Avec les années, elle est devenue ma meilleure amie. Tant pis si ça semble pathétique, mais c'est la vérité.

Ma mère a perdu son père à 13 ans. Il y avait 6 autres enfants à la maison, plus la femme d'un de ses frères enceinte. Ma grand-mère, une femme dure qui n'avait jamais beaucoup aimé les enfants, a dû se trouver du travail pour nourrir tout ce monde. Ma mère était la plus vieille des deux filles. Elle s'est occupé de tout ce monde. Cuisiner, laver, faire le ménage, les courses. Pour une enfant de 13 ans. Et ça ne s'arrête pas là. Elle a aussi servi de protection pour les 3 plus jeunes qui étaient souvent victimes des coups des 3 aînés.

Elle avait 13 ans. Elle a appris à être maman bien trop tôt.

Elle s'est marié à 19 ans et malgré son enfance perdue, elle a voulu des enfants. Le destin a bien failli la priver de cette joie. Aucune ovulation, aucune règle. Pas de bébé possible. Malgré leurs maigres moyens, mes parents ont consulté des spécialistes, mais rien à faire. Les médecins étaient catégoriques, son système reproducteur ne fonctionnait pas.

Puis un beau jour, à 23 ans, elle apprend qu'elle est enceinte de 6 mois. Son premier oeuf, c'est moi! oui, oui! Ma soeur est arrivée deux ans et demi plus tard.

Mes parents nous ont bien élevés. Avec de bonnes valeurs, dans un environnement structuré. Ils étaient stricts, mais on s'amusait beaucoup à la maison. Les deux venaient d'un milieu défavorisé, ils nous ont enseigné l'importance de travailler, de mériter ce qu'on avait. Ils travaillaient tous les deux.

Pendant je ne sais combien d'années à Cowansville, puis pendant 28 ans à l'hôpital de Gatineau, ma mère a commandé des médicaments, s'est occupé de l'inventaire, de les distribuer aux étages. Une seule personne pour tout ce travail. Les caisses arrivent dans son dépot, elle les ouvre, elle les range, elle comptabilise, entre des données dans l'ordinateur. 28 ans. Elle est depuis jeudi à la retraite.

Ma mère s'est dévouée pendant de nombreuses années. Au bonheur de sa famille, de son mari, de ses filles. Elle a travaillé fort. Très fort. Et elle n'a jamais été aigrie ou amère.

À maintenant 60 ans, je lui souhaite de pouvoir enfin prendre soin d'elle.

Oui, j'ai vraiment beaucoup de chance car j'ai une mère fantastique. Elle a été un modèle toute ma vie et aujourd'hui, j'essaie d'être avec mon fils le même genre de mère qu'elle a été pour moi.

Je t'aime maman.

À toutes les mères de ce monde, je vous souhaite une belle fête des mères!

1 commentaire:

cryzal a dit…

elle est chanceuse d'avoir une fille comme toi :)

beau témoigange....