mardi 5 juillet 2011

Ça me rend malade!

Il y a deux ans, ou à peu près, mon coeur se brisait. J'avais gardé espoir pendant de longues semaines. J'avais persévéré comme je le fais toujours. J'y avais cru. Mais la réalité est venue me rattraper. NON. Rien à faire. Un couple, ça se fait à deux et quand on est seul à y croire, ça ne marche pas.

Ce n'était pas ma première déception amoureuse. J'espère que ça aura été la dernière, mais qui sait. Personne ne s'est approché de mon coeur depuis. Même pas près.

Mais pour la première fois, j'ai mis du temps à me relever. Le pire été de ma vie. Ma solitude que je n'avais jamais trouvée trop lourde à porter, me clouait au sol et m'empêchait de respirer.

Puis le coup de grâce. Mon amie qui met fin à ses jours comme ça. Comme on décide de se faire couper les cheveux.

Je n'ai que peu de souvenirs des quatre semaines qui ont suivi. Mes nuits se passaient les yeux rivés au plafond. J'avais trop peur de les fermer car mes paupières étaient hantées de l'image d'un garçon qui portait le fardeau du geste absurde de sa mère. Ma peur me vrillait les tempes.

Un beau matin d'octobre. Le téléphone qui sonne dans mon bureau. Mon envie furieuse de disparaitre. Ne plus voir, ne plus entendre. Ne plus sentir.

Troubles de l'adaptation et de l'humeur. Le diagnostic de mon médecin après que j'ai eu l'intelligence d'ignorer mon orgueil et la force de demander de l'aide.

Troubles de l'adaptation et de l'humeur.

Troubles de l'adaptation et de l'humeur.

Même diagnostic.

Je suis sous le choc. Je ne comprends pas. J'avoue, je ne comprends pas du tout. Je sais comment je me sentais à ce moment-là. J'aurais pu faire mal à mon enfant? Jamais! Je voulais tellement le protéger de ce mal que j'ai pris ma voiture et je suis allée voir mon médecin. J'ai pris congé, je me suis soignée. Pour moi, oui. Pour mon fils, surtout.

Ce n'était pas une grosse dépression. Je sais que certaines personnes sont littéralement terassés par cette terrible maladie. Mais de là à transpercer de dizaine de coups de couteau le corps d'un enfant de 2 ans?

MA-LA-DE cet homme? Oui. Responsable de ce qu'il a fait? Comment peut-il en être autrement? Comment la dépression peut-elle servir d'excuse au meurtre? Il est médecin. Cardiologue peut-être, mais il a fait école de médecine. Il connait la dépression.

Ce soir je pense à ces enfants... Ils n'ont eu aucune chance. Victimes de leur père. Mort atroce.

Je pense à cette mère qui a perdu ses enfants. Qui entend la justice lui dire que le coupable n'est pas responsable. Il était déprimé le pauvre petit. Il était déprimé parce que TU l'as trompé et quitté.

Cette mère à qui la tête doit sans doute lui répéter encore et encore qu'elle n'est pas responsable de ce qui est arrivé. Cette mère qui pleure certainement trop fort pour entendre sa tête la raisonner.

Je ne crois pas avoir les mots pour exprimer ma colère ce soir. Où s'en va notre monde si nous n'avons plus à être responsables de nos actes...

1 commentaire:

Evyzamora a dit…

Oh.....tu l'écris tellement bien. Turcotte ici, et Antony au États-Unis. Horrible, vraiment.....
Quand est-ce qu'on est responsable alors?? Quand tu poses un geste semblable, il y aura toujours quelque chose qui s'est passé dans ta vie pour en arriver là....... Alors toutes les raisons sont bonnes??