dimanche 19 décembre 2010

Persévération

Deux billets dans la même journée... j'ai le droit?

Mon fils est finalement allé chez ma soeur hier après-midi. Je suis allée le chercher vers 14 heures... 26 heures de break! Ouf que ça a fait du bien. Je me sens presque mal de le dire. "Presque" étant le mot clé ici.

Mais avant de le chercher, j'ai parlé à ma soeur au téléphone. Je voulais savoir comment elle avait trouvé mon fils. Je voulais savoir si c'était moi qui ne voyait pas les choses clairement.

Elle a trouvé mon fils changé. Il s'inquiète pour tout. Il a "la switch facile". Un petit commentaire et il se met à pleurer. Il ne lâche pas son idée, il s'y accroche de façon désespérée. De la persévération que ça s'appelle. S'accrocher, répéter un mot, une action, une idée de façon irrationnelle, tout en y croyant de façon rationnelle. C'est exactement ce qui se passe.

Plus j'y pense, plus je crois que c'est le stress des 4 premiers mois d'école. Il n'en peut plus. Il est constamment sous tension, faire un effort constant pour suivre les autres enfants de son groupe, pour s'ajuster socialement, pour rattraper ce que sa concentration échappe.

Je suis adulte, et je suis une personne stressée facilement, je m'en fais pour plein de choses. J'en perds le sommeil. Être stressée quand on est enfant, quand on n'a pas ce qui nous faut pour comprendre ce que ça veut dire, ça ne doit pas être évident. Le mont Everest même.

Je me pose des questions. Je sais que mon fils pourrait prendre des médicaments pour l'anxiété. Ça me fait peur. Il aura 8 ans dans un mois. Je ne sais pas... vraiment pas. Demain, j'appellerai le Programme d'aide aux employés... Je vais prendre un rendez-vous pour lui avec un thérapeute, un psychologue. Ça dépasse mes compétences, je ne peux tout simplement pas avec mes propres connaissances, l'aider. J'ai même l'impression que je rends les choses pires... parce que je perds patience, parce que ça me rend triste, parce que je n'arrive pas à cacher mes émotions devant lui.

Et il faut que l'école se réveille. Je ne sais pas ce qui peut être fait pour Mathieu... il a déjà été suspendu 5 fois depuis le début de l'année. Il en est à sa troisième école. Un moment donné, quelqu'un va devoir se réveiller. Ce p'tit garçon là a autant besoin d'aide que le mien. Je suis même prête à ce ma sauterelle partage une technicienne avec lui. Une personne-ressource dans la classe, me semble que ça aiderait le prof, mon gars et l'autre. Et tous les autres enfants de la classe s'en porteraient mieux également. Un enfant qui donne des coups, un autre qui se met à pleurer et à paniquer, ça nuit à l'apprentissage de tous.

Je voudrais tellement ne plus avoir à me battre... Je n'ai pas peur de régler des conflits, de sauter dans la mêlée, mais là... Je me bats contre des moulins à vents comme Don Quichotte. Et si je suis épuisée... Il n'y a personne pour prendre le relais, personne pour me soutenir. Pourtant, il faut que je reste solide pour le p'tit - il a vraiment besoin de moi.

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