mardi 22 décembre 2009

Mon fils m'épate

Il ne fait pas encore cinq pieds. Il lui manque quelques dents. Il a souvent les mains tachées de marqueurs et néglige souvent de se moucher. C'est un boudeur, comme sa mère. Il peut passer des heures à dessiner ou à colorier, aucun autre jeu ne l'intéresse autant. Il aura sept ans dans un mois. Il m'épate.

Il est en première année et pendant très longtemps, j'ai eu peur de la première année. Éducatrices, orthophonistes, psychoéducatrice, psychologue et compagnie m'avaient habituée à me préparer à affronter des défis. Cet été, et même au début de l'automne, je stressais à l'idée des difficultés qui attendaient mon fils. Il en avait déjà tellement... Je voulais simplement qu'il puisse suivre à l'école et qu'il ne vive pas trop d'échecs. Je voulais surtout qu'il aime l'école. Mon coeur de maman avait tellement peur.

Il vous répondrait si vous lui demandiez ce qu'il aime le plus de l'école que ce sont les journées pédagogiques. Si vous lui demandez s'il aime les mathématiques, il dira qu'il déteste ça. Le français? encore pire. Et l'anglais? On n'en parle même pas.

Mais tous les matins, il se lève de bonne humeur. Quand je stationne la voiture à l'école, il en sort et il court à l'intérieur.

Dans la voiture, il me demande de lui faire des problèmes... Comme par exemple "Luc a 6 pommes, il en donne 2 à Jean. Combien lui en reste-t-il?"

Le soir, alors qu'il est en vacances et qu'il pourrait jouer, il écrit des paroles de chanson. C'est écrit phonétiquement, mais j'arrive à le lire sans difficulté. Je connais certains francophones qui font presqu'autant d'erreurs.

Il a commencé le club de lecture dans sa classe. Ce qui veut dire qu'il doit me lire un livre tous les jours et répondre ensuite à mes questions. Tous les soirs, il ne faut pas que j'oublie de le faire lire... parce qu'il me le rappellera!

Quand son père l'appelle et lui parle en anglais, mon fils le comprend. Il répond encore en français, mais il comprend. Ce soir, il a même osé taquiné son père parce que les Sénateurs avaient perdu hier alors que les Canadiens non... Il faut bien qu'il en profite un peu... son équipe ne gagne pas souvent!

Ce soir, il m'a demandé s'il pouvait faire des devoirs parce qu'il s'ennuyait des devoirs.

Ça va tellement bien en première année. Quand je le vois avec d'autres enfants, surtout s'ils sont plus que deux, interagir et s'amuser, je vois qu'il y a une certaine connexion qui manque, qu'il est différent. Je vois qu'il y a un écart, dans sa façon de jouer, dans sa façon de communiquer, dans le fait qu'il prend tout au premier degré, dans sa compréhension. Mais ce n'est rien d'insurmontable.

Quand nous sommes allés glisser en fin de semaine, entre deux descentes, il s'est retourné vers moi et m'a fait une grosse caresse en me disant merci. C'était un tout petit geste, mais tellement spontané et tellement vrai...

Il m'épate. Je le vois grandir et je le vois changer tous les jours. J'aime me l'imaginer adulte, j'aime imaginer le genre d'homme qu'il sera. Je sais que je serai fière de lui autant que je suis fière de lui aujourd'hui.

Il est si plein de vie. Si plein de bonne humeur. Si plein d'amour pour moi. C'est inconditionnel. Comme mon amour pour lui.

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