mardi 1 décembre 2009

Make a connection...

Je regardais la télé ce soir et cette phrase est apparue à l'écran. Make a connection...

Tous les jours, on prend une prise électrique et on la branche dans le mur. L'électricité se rend ainsi jusqu'à la bouilloire et on peut boire notre tasse de thé. Un petit geste tellement banal qu'on ne s'y attarde même plus.

Tous les jours depuis deux semaines, des gens défilent dans mon bureau. Ils sont presque tous nerveux. Ils sont inconfortables et me disent tous à quel point parler français est difficile. Ils ont peur de faire des erreurs, peur qu'on ne les comprenne pas, peur de faire rire d'eux. Chaque jour, je les écoute, je les rassure. Ils ne sont pas les seuls. Je fais quelques blagues pour détendre l'atmosphère... toujours les mêmes... Je les fais parler d'eux, en anglais parfois, en français s'ils s'en sentent capables. Je m'assure que le courant est bon, je les observe se détendre et se sentir de plus en plus en confiance. C'est très rare que ça ne fonctionne pas. Tout ça en quelques minutes, cinq, parfois dix toutes petites minutes. La connexion est établie, je peux ensuite évaluer leur niveau de français.

Ils partent en souriant. Avant H1N1, ils me serraient la main, maintenant, certains sont plus prudents.

J'ai besoin des autres. Ce contact humain, ce sourire, cette voix, ce regard. Quel bruit fait un arbre qui tombe dans une forêt déserte? Fait-il du bruit s'il n'y a personne pour l'entendre?

Ce qui est ironique, c'est que bien souvent, j'oublierai les personnes qui ont passé une demi-heure dans mon bureau. La rencontre se résumera en quelques mots sur des feuilles de papier dans une chemise verte que je fermerai pour ouvrir le dossier suivant. J'oublierai leur nom, je n'oublierai pas leur visage. Mais ils ne m'oublieront pas. Ils sauront qui contacter s'ils ont un problème. Ils me pardonneront même ma mémoire défaillante...

J'aime mon travail. J'aime rencontrer des gens, établir un contact avec eux, même si ce n'est que pour quelques minutes. Mes blagues sont peut-être toujours les mêmes, mais les personnes sont toujours différentes, toujours intéressantes.

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