vendredi 9 avril 2010

Écrire

Il y a des soirs où je m'installe devant l'ordinateur et je me mets à écrire, tout simplement. Les mots viennent et m'amènent dans une direction. Je me laisse mener et je me découvre.

Il y a des soirs où je dois chercher pour retrouver mes mots. Ces soirs-là, je ne me trouve pas bien inspirée... bien souvent, je décide de ne rien écrire.

Et parfois, comme ce soir, les mots qui veulent sortir me font des signes depuis plusieurs jours. Ils poussent en moi, se mettent en beaux rangs et attendent patiemment que je les laisse sortir. Mais mes mots ne sont pas patients, ils me ressemblent et ne savent pas toujours profiter du bonheur de l'anticipation.

Et je me bats... avec des mots qui veulent sortir, des émotions qui sortent par mes pores et qui troublent mes nuits. Et je me bats avec mes peurs de trop en dire... Parce que dire quelque chose c'est le rendre réel.

Je m'endors le soir et je regarde la place vide dans mon grand lit blanc. Je serre les oreillers trop nombreux pour une seule personne. Je ferme les yeux et espère.

Je marche dans les rues et j'observe. Je voix des visages heureux. Des personnes qui se regardent en riant. Des mains qui se tiennent, des épaules qui se rapprochent.

Je veux des conversations. Je veux savoir que quelqu'un se soucie de moi. J'ai envie de discuter ailleurs qu'au bureau. J'ai envie de promenades et de soirées-télé collés sur le sofa. J'ai envie du repas cuisiné à deux savouré avec un verre de rouge. J'ai envie d'un bruit de respiration dans mes moments d'insomnie. J'ai envie de regards qui veulent tout dire.

J'avance dans ma vie à tâtons. Je veux sans vouloir. J'aimerais, mais je ne veux pas risquer.

Pour la première fois de ma vie, je sais ce que je recherche, ce qui me complète. Mais pour la première fois de ma vie, j'ai peur de m'ouvrir. Je suis prudente et je marche à reculons, je tiens les hommes à distance. Je m'entoure d'hommes sans danger, d'hommes de qui je ne serai pas amoureuse. J'évite les autres... tout à coup qu'ils prendraient sa place.

Les mots me demandent de sortir, ils me disent qu'ils me guériront. Je ne suis pas certaine que je suis encore prête à guérir, dois-je vraiment baisser les bras?

Je ne suis pas patiente, mais je suis têtue. Beaucoup, beaucoup trop têtue.

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